Chapitre 3

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Sherlock se réveilla alors que la lumière du jour se faufilait à travers les minces rideaux tout en écoutant les bruits irritants de la vie autour de lui. Il détestait cet endroit. Il détestait les patients, il détestait les infirmières et il détestait les médecins... Enfin, la plupart d'entre eux. Il désirait ardemment être de retour dans le sanctuaire de son appartement à Londres et il priait à Dieu pour que cette guerre idiote se termine. Il s'était tenu au courant du mieux qu'il pouvait et il en avait déduit que les choses continuant comme elles étaient, ce devrait être devrait être terminé avant Noël.

Il supposait que la seule grâce salvatrice de sa blessure était qu'il n'aurait probablement pas à retourner dans le trou de l'enfer des tranchées et pour cela il était vraiment reconnaissant. La seule raison pour laquelle il avait été là était son entêtement contre son frère Mycroft. Mycroft, qui était assis sur son gros derrière dans la sécurité de son bureau londonien lambrissé pendant qu'il déplaçait les hommes comme des pièces sur un échiquier sacrifiant des vies à un niveau apocalyptique. Mycroft avait voulu qu'il travaille pour lui, qu'il soit un mandarin politique ou qu'il s'engage dans des mensonges diplomatiques et Sherlock avait essayé pendant un certain temps mais il ne pouvait pas le supporter et à la fin il avait refusé et son refus avait signifié qu'il ne pouvait pas échapper à la conscription dans l'armée.

Bien sûr, son éducation et son statut dans la vie signifiaient qu'il était passé directement à un programme d'officier, mais rien ne l'avait préparé à la réalité de la vie dans les tranchées. Cela avait été brutal à la fois mentalement et physiquement. Le bruit incessant, trop de gens qui vivent les uns contre les autres dans des conditions affreuses et la menace sans fin de la mort. ll supposait que c'était pour cela qu'il s'était retrouvé à monter à l'assaut pour sauver l'homme couché à côté de lui. Il avait honnêtement atteint le point où il se fichait de savoir s'il vivait ou mourait. La mort aurait été, d'une certaine façon, une option plus facile.

Il regarda à sa droite et l'observa tandis qu'il dormait. Il avait déjà déduit qu'il était un médecin ; c'était assez évident d'ailleurs par la façon dont il avait immédiatement su comment traiter la blessure à la jambe. Il avait aussi appris qu'il connaissait cet hôpital ; donc entrainé à Londres et avait fait un suivi ici avant d'être envoyé à l'étranger. Il était relativement bien élevé, pas de parents, un frère... éloigné. Il semblait assez intéressant.

La pensée de se blessure à la jambe lui rappela qu'il avait réussi à convaincre son médecin de lui donner de la morphine. La chambre était encore assez calme et il n'y avait pas encore de personnel alors il fouilla sous son matelas et sortit la petite boite. Il y avait six doses à l'intérieur alors il en enleva une et l'injecta rapidement dans son bras avant de s'allonger et d'attendre le délicieux engourdissement de ses nerfs.

Il se demanda s'il pourrait s'approvisionner régulièrement auprès d'elle. Elle avait l'air assez docile. Quand il avait tenu son poignet la veille au soir, son pouls s'était accéléré, ce qui signifiait qu'en plus de rougir et de bégayer en lui parlant, elle était manifestement attirée par lui. Cela lui faciliterait certainement la tâche. Il n'avait pas peur pour son propre cœur. Oui, elle était séduisante à sa façon mais il n'avait encore jamais trouvé de femme capable de retenir son attention assez longtemps pour piéger son affection. Il se demandait souvent s'il était même possible pour lui d'aimer ; ce n'était pas une perte si ce n'était pas le cas. Être sentimental était une faiblesse et il détestait la faiblesse.

Peu de temps après, deux des infirmières s'affairèrent à porter des plateaux de thé dilué et des bols de bouillie aqueuse. Les autres commencèrent à se réveiller et Sherlock ne fit même pas l'effort de se retenir de ricaner devant la bouillie qu'on lui posait devant lui pour manger.

Battle For Love (tr)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant