Chapitre 1

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— Que ressentez-vous aujourd'hui ?
— Je suis heureuse.
— Vous êtes heureuse ? Pourquoi ?
— Je vais faire ce que j'aime. Du moins je vais recommencer à faire ce que j'aime.
— Vous êtes un peu jeune non ?
— Trente-et-un ans.
— C'est un peu jeune. Vous avez une surcharge de travail importante.
— J'aime ce que je fais. Et je m'y donne à cœur joie.
— Changeriez-vous quelque chose dans votre parcours ?
— Non. Je travaille pour vivre et je vis pour mon travail.
— Vous n'avez pas peur de la mort ?
— Je l'ai évité bien des fois.
— Ça n'était pas ma question.
— Nous aurons tous la même fin à quoi bon avoir la même vie ?

  Après un an d'absence, Anabela venait de reprendre son poste de lieutenante au sein du commissariat de Newcrest. Elle frappa à la porte de sa supérieure et entra sans attendre de réponse.
Anabela — C'était quoi cet interrogatoire ?
— Je ne vous ai pas dit de passer cette porte.
Anabela — Ne me fait plus jamais ça !
Elle tourna les talons et s'apprêta à quitter la pièce. La femme assise derrière son bureau retira ses lunettes.
— Anabela.
Anabela ne se retourna pas.
— Anabela Maria Garcia De la Rovere. Assieds-toi. Maintenant !
Elle obtempéra.
— Il fallait que je sache si tu étais réellement prête à reprendre le boulot.
Anabela — Bien évidemment que je suis prête !
— Il fallait que je sache...
Anabela — C'est ma capitaine qui parle ou ma mère ?
— Ça suffit Ana...
Anabela — Alors arête de me considérer comme une petite fille. Si je suis ici, c'est que j'ai passé tous les tests. Et que je les ai réussis. Ici, je suis la lieutenante De la Rovere. Pas Ana. Laisse la petite Ana tranquille, car elle n'existe plus.
Elle se leva et s'en alla.

Son bip retentit. Elle regarda Esteban, son coéquipier.
Esteban – Enlèvement.
Anabela – Où ?
Esteban – Chez les riches...

Anabela — Bonjour. Lieutenante De la Rovere et voici mon collègue le Lieutenant Murat.
Mauricio — Nous sommes la famille Altamira.
Esteban — Oui, nous savons.
Anabela — Que s'est-il passé ?
Sarah — Ma fille a disparu.
Anabela — Quel âge a-t-elle ?
Mauricio — Elle a eut dix-huit ans hier.
Anabela — Elle est majeure.
Sarah — Ma fille a disparu et vous êtes à présent payé pour la retrouver.
Le mari enlaça sa femme de ses bras.
Mauricio — Calme-toi Sarah.
Anabela — Qui sont tous ces gens ?
Mauricio fit les présentations en vitesse. La famille et quelques amis étaient restés pour passer la nuit.
Anabela — Si je comprends bien, les trois jeunes gens devant moi sont les derniers à avoir vu Marah. Est-ce cela ?
Aucun d'eux n'osa répondre.
Anabela s'avança vers eux.
Anabela — Emiliano, Lorenzo et Alma... Lequel d'entre vous a vu ou aperçu Marah pour la dernière fois ?
Emilio se décida à parler.
Emiliano — Nous sommes arrivés en boîte et là, on s'est dispersés...
Sarah — Tu as laissé ma petite fille toute seule ? Je t'ai fait confiance et toi, tu l'as laissé toute seule !
Anabela — Donc tu ne l'as plus revu après cela ? Et vous deux ?
Alma — Je ne sais pas...
Lorenzo —Je l'ai vu avec quelqu'un moi...
Lorenzo voulait en dire plus, mais se retenait.
Emiliano — Ce n'est pas de ce côté qu'il faut chercher. Allez parler aux gens de la boîte.
Anabela pense : « Un avorton comme toi ne me dira pas ce que j'ai à faire ».
Anabela — En temps et en heure. Tout se saura. Vous allez tous nous accompagner au commissariat et nous prendrons vos dépositions.
Emiliano — Je ne peux pas.
Anabela — Pardon ?
Emiliano — J'ai un rendez-vous, je ne peux pas.
Anabela —Ta famille et toi me suivrez au commissariat et tu seras même le premier à parler avec moi.
Il leva les yeux au ciel.
Marina sa mère lui caressa les cheveux.
Marina — C'est vraiment nécessaire tout cela ? Ils doivent être bouleversés...
Anabela se gratta la tête. Elle commençait à être exaspérée.
Anabela — Votre nièce Marah Altamira vient de disparaitre. Votre famille a téléphoné au commissariat pour avoir de l'aide. Je fais mon boulot...
Elle fait signe à son acolyte.
Anabela — Nous suivre ou pas est votre problème, pas le mien. J'ai été affecté à cette affaire et je ne partirai qu'une fois ce mystère élucidé. Par contre, je vous préviens, dès à présent, réfléchissez à ce que vous direz.
Elle fixa les trois cousins.
Anabela — Les menteurs, je les reconnais en un seul coup d'œil.

Amour InterditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant