Chapitre 12

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Une semaine était passée depuis l'annonce de la mort de Marah.
Anabela — Est-ce que vous avez tous compris nos instructions ? Je ne veux aucun débordement. C'est très délicat. Mais il faut le faire. Nous partons dans trente minutes environ. Soyez prêts.
Esteban — Anabela. La chef veut te voir.

Anabela — Chef ?
— Ana.
Anabela — Anabela.
— Anabela.
Ananbela — Qu'est-ce que tu veux ?
— Tu as bien tous les documents nécessaires ?
Anabela — Je sais faire mon travail. Et ça ne vaut pas la peine que tu me reparles du passé. Je suis passée à autre chose. J'ai mis mon intégrité en danger. Ça ne se reproduira plus.
— Je sais pour Emiliano.
Anabela — Mais fiche-moi la paix. Qui te l'a dit ?
— Ça n'a pas d'importance.
Anabela — Alors mêle-toi de tes affaires.
— Je ne veux que ton bien.
Anabela — J'ai compris la leçon. Fiche-moi la paix. Je ne te le redirai pas.


Anabela — Les gars, allons-y.
Elle vérifia que son arme était bien chargée. Elle prit une grande inspiration.
Anabela — Allons mettre ce coupable derrière les barreaux.


— Toutes mes condoléances. Sachez que si vous avez besoin d'aide, nous sommes là.
L'enterrement de Marah venait d'avoir lieu. Le ciel était gris, mais la pluie ne tombait pas. À regarder le ciel, on penserait que les nuages pouvaient exploser à tout moment.  
Une horde de policiers arriva de tous les côtés.
Anabela — Bruno Arismendi. Monsieur Arismendi, j'ai besoin que vous nous accompagnez au poste de police.
Rachel — Mais qu'est-ce qui vous prend ? Nous sommes à l'enterrement de ma nièce.
Bruno — Mais vous n'avez donc aucun respect pour les morts ?
Anabela — Nous ne sommes pas ici, pour faire un scandale. Accompagnez-nous au poste.
Rachel — Vous ne pouviez pas trouver un autre moment pour foutre la merde ? Ma famille est là et ma fille aussi...
Anabela — La loi est la loi et c'est la même pour tout le monde.
Esteban montra un document.
Esteban — Bruno Arismendi, c'est un ordre de détention du ministère publique.
Mauricio — Mais c'est quoi tout ce cirque ? Lieutenant De la Rovere ! Il a détourné de l'argent ?
Anabela — Bruno Arismendi, vous avez le droit de garder le silence, tout ce que vous direz pourra et sera utilisé contre vous lors d'une cour de justice. Vous avez le droit d'avoir un avocat. Si vous n'en avez pas, il vous en sera commis un d'office...
Sarah — Mais de quoi vous l'accusez...
Anabela — Bruno Arismendi, vous êtes en état d'arrestation pour la séquestration et l'homicide de la jeune Marah Altamira.



Bruno — Mais vous êtes fous ? Vous venez de me faire passer pour quelqu'un que je ne suis pas !
Anabela — Asseyez-vous.
Bruno — Retirez-moi ces foutues menottes !
Anabela — Je vous ai dit de vous asseoir !
Il obtempéra, n'ayant aucune autre solution.
Bruno — Je n'ai rien fait.
Anabela — Vous avez failli me passer sous le coude. Vous êtes un homme calme, perfectionniste et tempéré. Vous ne vous faites jamais remarquer. À aucun moment, vous n'avez eu à nous faire face. Votre femme à un sale caractère. Votre fille est ingénue et candide, mais vous... Ah, vous Bruno vous êtes un mélange explosif. 
Anabela eut un sourire.
Bruno — Arrêtez ! La situation est loin d'être drôle.
Anabela mit une boîte en carton sur la table. Elle y déposa le livre Orgueil et Préjugés.
Anabela — Lisez la première page. Lisez.
Bruno — Tout ça ne rime à rien.
Anabela — Les années sont passées et elle a gardé votre petit mot d'amour intact. Je peux vous la lire, cette phrase, si vous le souhaiter. « Tu et la plu bel choz ki me soi arivé... »
Bruno — Arrêtez !
Anabela — Vous êtes propriétaire d'une maison d'Édition, c'est pour cacher votre dyslexie ? Vous parlez correctement, mais l'écriture, c'est une autre histoire, n'est-ce pas ?
Bruno — Vous ne savez pas de quoi vous parlez.
Anabela — Expliquez-moi ce que je ne comprends pas.
Bruno — Je n'ai rien à voir dans toute cette histoire.
Anabela — Ce n'est pas vous qui lui avez offert ce livre ?
Bruno se prit la tête entre les mains.
Anabela — Bruno Arismendi.
Il releva la tête.
Anabela — Ce n'était pas un cadeau de votre part ?
Bruno — Je n'ai rien fait. Je suis innocent. Vous n'avez aucune preuve contre moi.
Anabela — Vous voulez que je continue le massacre ? Bien. La cabane dans laquelle Marah était cachée durant tout ce temps appartient à votre famille. Des ancêtres lointains, mais ancêtres quand même.
Bruno — Cela ne veut rien dire. Ma fille est sa meilleure amie.
Anabela — Vous souhaitez réellement mettre votre fille dans cette histoire ?
Anabela fit jouer un CD.
« ... Je crois que je l'aime, c'est le seul qui arrive à faire vibrer mon cœur.
Il remplit ma vie de joie, ses yeux à doubles lueurs me rendent dingue.
Il m'aime, il me la dit. Je le crois. Il m'a promis une vie différente et bien meilleure de tout ce que j'ai connu. On se promène souvent, presque toujours au même endroit... »
Bruno — Qu'est-ce que ça à avoir avec moi ?
Anabela — Arrêtez de faire l'imbécile.
Bruno se cacha le visage.
Anabela — Retirez vos lentilles de contact. Et montrez-moi vos yeux.
Bruno resta figé.
Anabela — Vous êtes vairons. Ça ne sert plus à rien de mentir. Votre masque tombe enfin. 

Amour InterditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant