Chapitre 13

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Bruno — Comment vous l'avez su ? Personne ne le sait.
Anabela — Lors de la prière faite en l'honneur de Marah, vous êtes tous passés à la télé. Les caméramans ont fait de gros plans. J'ai vu et j'ai compris.
Bruno — Je ne l'ai pas tué.
Anabela — Commençons par le début. Vous aviez une relation extraconjugale avec votre nièce.
Bruno — Je l'aimais réellement. Je voulais la rendre heureuse.
Anabela — Que s'est-il passé le soir de son anniversaire ?
Bruno — On devait s'enfuir ensemble. Nous voulions vivre notre amour au grand jour.
Anabela — Et ça s'est mal passé.
Bruno — Ça s'est très mal passé. La police s'en est mêlée. Je ne pouvais plus prendre d'argent. Je n'avais qu'un seul moyen.
Anabela — Demander une rançon.
Bruno — Ensuite, il y a eut l'histoire de mon neveu Lorenzo et j'ai dit à Marah qu'il fallait qu'on arrête tout.
Anabela — Mais...
Bruno — On voulait être heureux ensemble. C'est la seule qui m'ait toujours respecté. Elle m'a toujours aimé... Rachel est, elle est un peu centrée sur sa personne. Elle ne souhaite même pas porter mon nom de famille.
Anabela — Vous avez pensé à la quitter ?
Bruno — Le jour de l'anniversaire de Marah, Rachel et moi avons eut une grosse dispute. On a abouti à une solution, le divorce.
Anabela — Elle savait pour vous et Marah ?
Bruno — Non, bien-sûr que non. Elle serait incapable de faire mal à une mouche.
Anabela — Comment Marah a-t-elle reçu tous ces coups de couteaux ?
Bruno — Je ne sais pas. Je ne me l'explique pas. À un certain moment, j'ai eu une prise de conscience. Je me suis dit que ça n'en valait pas la peine. J'ai laissé le choix à Marah.
Anabela — Lequel ?
Bruno — De rentrée chez-elle ou de partir seule avec l'argent.
Anabela — Elle vous a supplié de ne pas l'abandonner ?
Bruno versa une larme.
Bruno — Je n'avais pas le choix. Cette histoire prenait d'effrayantes proportions.
Anabela — Lorsque vous avez quitté la cabane, Marah se portait bien ?
Bruno — Elle m'insultait et pleurait. Mais oui, elle allait bien.
Anabela — Quelqu'un était donc au courant de tout.
Elle se leva en vitesse.
Bruno — Où allez-vous ?
Anabela — Chercher le vrai coupable. Mais vous vous restez ici pour le moment.


Anabela — Esteban, c'est moi, ton téléphone ne fonctionne donc pas ? Je suis en direction de la propriété des Arismendi. Rejoins-moi avec une équipe. Je vous devance.


— Anabela.
Emiliano lui barra la route.
Anabela — Ce n'est pas le moment. Je suis en service.
Emiliano — C'est la nuit là. Tu reprendras demain. Tu me manques, tu sais. Pourquoi est-ce que tu ne réponds pas à mes appels ?
Anabela — Arrête de faire l'enfant. On ne peut pas être ensemble.
Emiliano — Et pourquoi pas ?
Anabela — Arrête Emiliano. Ça suffit. Tu te comportes comme un gamin.
Emiliano — Tu ne dis pas ça lorsqu'on est dans le lit.
Anabela repoussa Emiliano.
Anabela — J'ai commis beaucoup trop d'erreurs. On ne peut pas être ensemble...
Emiliano fit un pas en arrière.
Emiliano — Tu t'es servi de moi pendant tout ce temps. Je n'ai jamais compté. Je savais que tu aimais faire la lâche.
Anabela ne parut pas comprendre cette dernière phrase.
Emiliano — Je sais ce qu'il s'est passé. Je sais que tu étais en hôpital psychiatrique. Mais je m'en fiche. Je m'en fiche que t'es voulu t'enfuir avec un trafiquant de drogue. Je m'en fiche que tu sois en froid avec ta mère parce qu'elle l'a abattu sous tes yeux de sang froid. Je te veux toi. Et je te prends comme tu es.
Anabela — C'est pas si simple Emiliano.
Une larme coula.
Anabela — Tout ceci n'est que la partie immergée de l'iceberg.
Emiliano — Anabelle, je...
Anabela — Arrête. Tais-toi. Ne dis plus rien. Ça ne m'intéresse pas. Notre histoire ne peut pas se faire.
Emiliano — Eh pourquoi ? Moi, je veux être avec toi. Dès la première fois que nos yeux se sont croisés, j'ai su que tu étais quelqu'un d'exceptionnel. Je m'en fous de ma famille et toutes leurs histoires farfelues.
Anabela — Tu oublies ce que j'ai fait à ton frère...
Emiliano — C'était ton boulot... Je t'en voulais, c'est vrai, mais grâce à tout ça aujourd'hui, il se fait soigner. On souffrait tous, mais on préférait se voiler la face, car ça fait moins mal.
Anabela — Emiliano, je dois vraiment y aller. Je te rappellerai.
Emiliano — Et si tu ne le fais pas ?
Anabela — Je le ferai. Notre histoire n'aura pas cette fin.


Emiliano s'en alla. Anabela vérifia que son arme était toujours en place.
Elle toqua à la porte. Alma ouvrit.
Alma — Bonsoir, vous avez relâché papa ?
Anabela — Je voudrais parler à ta maman ma grande.
Rachel — Mais c'est quel genre d'histoire rocambolesque. Lorsque je vais au commissariat, tout le monde m'ignore et me demande de rester calme. Que voulez-vous ? Que faites-vous ici ?
Anabela — Calmez-vous et discutons calmement.
Rachel — Ne me dites pas de me calmer. Vous avez sali ma famille. Mon mari est innocent.
Anabela — Pouvons-nous parler comme des personnes civilisées ?
La tension montait entre les deux femmes. Anabela restait sur ses gardes. Cette soirée se présentait sous de mauvais augures.
Anabela — Votre mari a avoué. Je ne souhaite que la vérité. Alors, asseyez-vous et parlez.

Amour InterditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant