Chapitre 3

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— Bonjour madame, nous avons un mandat de perquisition.
Marina — Georges ! Georges !
Georges — Qu'est-ce qui se passe ?
Anabela — Bonjour Monsieur Alto. Nous avons un mandat de perquisition. Nous voulons tous les objets électroniques appartenant à vos deux fils.
Bruno face à la lettre que lui tendait la lieutenante ne put rien faire.
Ils entrèrent. Un long couloir menait aux chambres des garçons.
La première était très épurée avec une bibliothèque remplie de livres.
Anabela s'adressa à ses coéquipiers.
Anabela — Occupez-vous d'ici, je m'occupe de celle de l'autre jeune homme.
Elle continua et trouva une porte fermée. Elle frappa.
Anabela — Lieutenante de la Rovere. Ouvrez Emiliano.
La porte s'ouvrit. Il était en caleçon.
Anabela se surprit à baisser sa tête. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu un corps aussi bien formé.
Anabela — Habillez-vous et sortez du chemin.
Il ne se poussa pas.
Emiliano — On passe au vouvoiement maintenant ?
Elle le poussa et entra. C'était tout l'inverse de l'autre chambre.
Anabela — Je viens récupérer tous vos objets électroniques.
Elle s'avança du coter du lit pour récupérer l'ordinateur. Elle remarqua que le regard d'Emiliano changea lorsqu'elle posa les yeux sur un autre ordinateur posé du coter du bureau.
Il fut plus rapide et renversa une carafe d'eau dessus.
Emiliano — Oups...
Anabela — Pourquoi m'empêchez-vous de faire mon travail ?
Emiliano — Je ne l'ai pas fait exprès.
Anabela le poussa et essaya d'essuyer le clavier tant bien que mal.
Anabela — Je ne sais pas ce que vous me cacher, mais ça va mal finir.
Emiliano — Vous êtes une pauvre conne débile.
Anabela — Avoir autant d'argent et ne pas savoir parler. Voilà ce qui est débile. Je ne suis pas votre amie. Il vaudrait mieux pour vous d'arrêter toutes ces insultes. Ça ne me touche pas. Si vous êtes innocent, je vous laisserai tranquille. Mais si vous êtes coupable...
Elle le regarda dans les yeux.
Anabela — Je serai la première à vous passer les menottes.


Anabela — Qu'est-ce qu'on a ?
Esteban — Rien pour le moment.
Anabela — Et ton avis sur toute cette histoire ? Tu as interrogé les parents, quelqu'un te semble suspect ?
Esteban — La mère et le père ont l'air dévasté...
Anabela — Et les autres ?
Esteban — Georges Alto. Il est très bizarre. J'ai la nette impression qu'il cache beaucoup de squelette dans son armoire.
Ils étaient tous les deux assis dans la salle de réunion. La photo de chaque invité était accrochée au mur. Ils regardaient encore et encore.
Anabela — Rachel et Bruno...
Esteban — Rachel et Bruno... ?
Anabela — J'ai l'impression qu'Alma est laissée pour compte. La maman ne rêve que d'une chose. Prendre la place du frère. Le père quant à lui doit faire tourner son entreprise. Alma est fragile, sensible. Elle a l'air naïve aussi. Je pense réellement qu'elle en sait plus qu'elle ne le dit.
Esteban — Tu penses que c'est une fugue ?
Anabela se mit face à la fenêtre.
Anabela — J'en sais rien. Demain, on en saura sans doute plus. Je vais boire un verre, tu veux venir ?
Esteban — Non, merci. J'ai déjà quelque chose de prévu.
Anabela — Toi au moins, tu as une vie...
Esteban — Arrête Ana...
Il lui passa la main dans le dos et s'en alla.


Anabela décida de s'arrêter au deuxième bar qu'elle croiserait.
Elle avait trente-et-un ans, pas de petit copain, pas d'enfant. Elle aurait aimé avoir une vie simple comme tout le monde. Mais elle ne savait pas comment s'y prendre. Au moment où elle pensait que les choses changeraient, eh bien tout chavirait. Oui, le navire coulait et elle sautait.
Anabela — Une tequila s'il vous plaît.
Elle but d'une traite et prit une tranche de citron. Elle se massa la tête. Son téléphone vibra, elle ne le sortit pas de sa poche. Elle demanda un deuxième shoot.
Sa vie recommençait, elle devrait être fière, mais au lieu de cela, elle se sentait anéanti. Elle ne comprenait pas le but de son existence. Elle faisait la forte, mais au fond elle était morte. Elle n'était bonne qu'à une chose. Foutre la merde dans la vie des autres. Elle demanda un troisième shoot.
— Vous me suivez ?
Elle tourna sa tête et vit Emiliano.
Emiliano — Si c'est un autographe que vous voulez y'a qu'à demander.
Elle ne répondit pas.
Emiliano — Ça ne va pas ?
Elle prit le shoot, paya, se leva et marcha en direction de la porte.
Il la saisit par le bras.
Emiliano — Vous n'êtes pas en état de conduire.
Anabela — Fous-moi la paix.
Elle se dégagea. Emiliano la suivit jusqu'à l'extérieur.
Anabela — Tu veux être mon canard ?
Emiliano — Ça dépend de qui, qui parle. Vous êtes la policière ou la femme ?
Anabela — Va te faire foutre.


Amour InterditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant