Chapitre 8

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— Ça va trop loin, Marah. Ton cousin a été placé en garde à vue.
Marah — Lorsque nous partirons d'ici, j'enverrai une photo de moi pour leur dire que je vais bien.
— Tu n'as pas de cœur ? On parle de ta famille là !
Marah — Ce qui est fait est fait. On ne peut plus retourner en arrière. Qu'est-ce qu'ils diront ? Tu as déjà pensé à ce qui t'arrivera ?
— Je suis désolé. On n'aurait jamais dû faire ça. C'est du n'importe quoi...
Marah — Tu ne m'aimes plus ? Tu veux retourner à ta vie de merde ? Hein ! C'est ce que tu veux ? Alors vas-y. Fiche le camp. On m'a toujours abandonné, une fois de plus...
— Ne dit pas ça. Je t'aime.
Marah — Alors reprends-toi et fais ce qu'il y a à faire.

« Le jeune Lorenzo Alto a été mis en garde à vue pour la disparition de sa cousine Marah Altamira. Selon une source fiable, cette famille est sur le point de voler en éclat, nous n'en savons pas plus pour le moment... »
— Où est-il ? Où est ce fils de pute ?
Anabela — Monsieur Altamira... Calmez-vous s'il vous plaît.
Mauricio — J'exige de le voir tout de suite !
Marina — Mauricio arrête. Mon fils n'a rien fait. C'est un gentil garçon.
Mauricio — Tellement gentil qu'il regarde des photos d'enfants nus ! Va au diable toi et toute ta famille.
Marina eut un mouvement de recul et Georges la soutint.
Georges — Écoutes bien ce que je vais te dire salopard, mon fils n'a rien fait. Je vais le prouver. Ta fille a simplement fugué, elle n'en pouvait s'en doute plus de tout, ces mensonges et de cette fausse vie parfaite.
Mauricio — Ne parle pas de ma fille !
Georges — Ne parle pas de mon fils ! Ta fille est une catin qui ne sait faire qu'une chose, ouvrir ses jambes au premier venu !
Mauricio perdit son sang froid et frappa Georges. Une bagarre commença, on les sépara.
Anabela — Calmez-vous ! Vous n'êtes pas dans un cirque ici ! Esteban emmène monsieur Alto et sa femme dans une autre pièce.
Anabela passa sa main dans ses cheveux. Elle pensait que tout ceci était irréel. Elle regagna la salle d'interrogatoire. Lorenzo était assis. Les yeux et les joues, rouges.
Anabela — Mon grand, va falloir parler.
Lorenzo — Je n'ai rien fait.
Anabela — Ton père arrive dans un moment. Tu peux l'attendre si tu le souhaites. Mais il faut arrêter les mensonges.
Lorenzo — Je suis innocent.
Anabela s'assit en face de lui et lui montra plusieurs photos d'un même enfant.
Lorenzo — Pourquoi...
Anabela — Je fais mon travail.
Lorenzo recommença à pleurer.
Anabela — Arrêtez de pleurer. Ça ne changera rien à la situation.
Lorenzo — Vous n'avez donc aucun cœur ?
Anabela — Vous en avez un vous...?


Anabela — J'ai fait une grave erreur.
— Expliquez-vous.
Anabela — Je travaille toujours sur la même affaire.
— C'est à propos de ce jeune homme auquel vous pensez souvent ?
Anabela — C'est à propos de son frère.
— Eh bien ?
Anabela — Je pense que vous avez vu les infos...
— Oui. Vous l'avez arrêté, car vous le pensez coupable.
Anabela — Je le pensais. Oui...
Anabela ouvrit une bouteille d'eau et en bu une gorgée.
Anabela — Elle est difficile cette affaire. Elle me fait sans cesse me remettre en question. Est-ce normale ?
— Tout le monde évolue Anabela.
Anabela se leva et alla se poster devant la fenêtre.
Anabela — Eh si, je n'arrivais pas à résoudre cette affaire ?
— Eh si vous y arriviez ?
Anabela — Vous pensez que j'en suis capable ?
— Vous avez passé tous les tests. Je vous ai vu les réussir avec brio.
Anabela — Alors qu'est-ce qui ne va pas chez-moi ?
— Pourquoi est-ce que vous pensez que ça ne va pas ?
Anabela — Ce matin, j'ai reçu un appel...
— Que vous disait cet appel ?
Anabela — Que j'étais une merde. Que je méritais de souffrir.
— Qu'en pensez-vous ?
Anabela baissa sa tête en direction du sol.
Anabela — S'ils le disent...
— Qui sont ces « ils » ?
Anabela — Eux tous...
— Anabela ?
Anabela — Lorenzo a tenté de se suicider. Par ma faute...
— Vous avez fait votre travail.
Anabela — Non.
Elle releva sa tête.
Anabela — J'ai fait bien pire.
— Que dites-vous ?
Anabela — J'ai détruit sa vie. Maintenant tout le monde sait.
— Vous avez fait votre travail. C'était un pédophile. Vous avez aidé l'humanité.
Anabela — Vous n'avez donc rien compris ?
— Que faut-il que je comprenne ?
Anabela passa sa main dans ses cheveux.
Anabela — Ce n'est pas un pédophile.
Elle se gratta la tête.
Anabela — Ce petit garçon sur toutes ces photos, c'était lui. Il a été victime de violence sexuelle. Et il a voulu se suicider par ma faute.

Amour InterditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant