Chapitre 9

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Anabela — Je suis désolée. Je tiens à m'excuser envers vous et toute votre famille.
Emiliano — Votre pardon ne guérira pas nos blessures.
Anabela — J'en suis consciente.
Emiliano — Alors pourquoi êtes-vous là ?
Anabela poussa Emiliano qui marchait devant elle.
Emiliano — Non mais ça va pas ?
Anabela — Je viens de m'excuser.
Emiliano — J'en veux pas de vos excuses. Vous venez de niquer toute ma famille.
Anabela — Une semaine est passée. Tout le monde est passé à autre chose.
Emiliano — Foutez-moi la paix. Retrouvez ma cousine, vous êtes payés pour ça.
Anabela — Tu es méchant...
Anabela n'en revenait pas de ce qu'elle venait de dire. Emiliano s'arrêta.
Emiliano — Pardon ?
Anabela — Rien.
Emiliano — À quoi vous jouez ? Vous me traitez de con, vous vous laissez embrasser, vous me rejetez, vous m'accusez de, je ne sais quoi et vous brisez ma famille. Ce n'est pas assez ? Autre chose peut-être ?
Anabela — Je suis désolée. Vous avez raison.
Elle s'en alla. Des larmes coulaient malgré elle.
Elle arriva à son appartement. Elle se jeta sur son lit. Après la tentative de suicide de Lorenzo, sa chef, sa mère, lui avait retiré l'affaire, prétextant qu'il lui faille une semaine de repos. Aujourd'hui c'était vendredi et pour lundi, il fallait qu'elle soit de nouveau sur pied. Le temps pressait.
Marah Altamira était toujours portée disparue. Bientôt, cela ferait un mois. Il fallait qu'elle élucide cette affaire coute que coute et qu'elle se rachète auprès des personnes qu'elle avait blessées.
On sonna à la porte, elle ne regarda pas dans le judas comme à son habitude et ouvrit.
Anabela — Vous ?
Emiliano — Oui, moi.
Ils se regardèrent, Emiliano entra et referma la porte. Il embrassa Anabela.
Anabela — Non.
Emiliano — Si.
Il continua à l'embrasser. Leur baiser fut plus intense que la première fois. Il la porta.
Emiliano — Où est la chambre ?
Elle la lui indiqua. Ils continuèrent leur baiser fougueux. Anabela avait rêvé de ce moment tant de fois. Il la déposa sur le lit, la regarda, la déshabilla, lui caressa les seins, descendit dans son entre-jambe. Cela faisait longtemps qu'Anabela n'avait eu une telle jouissance. Son corps était chaud, doux, prêt à toute éventualité. Il entra en elle, doucement, lentement. Ils firent l'amour. Anabela avait déjà connu des partenaires sexuels. Mais ce sexe avec Emiliano fut complètement différent. Elle ne pensa plus à rien et se laissa aller à la passion qui enivrait sa pièce.


Anabela — Esteban, il faut qu'on la retrouve. J'ai fait beaucoup d'erreurs. Il faut qu'on se concentre et qu'on la trouve.
Esteban — Nous avons toujours suivi une seule piste. Mais peut-être qu'elle a fuguée...
Anabela — Je suis tellement bête...
Esteban — Quoi ?
Anabela — J'étais tellement focalisée sur la famille, que j'ai mis de coter certains indices.
Esteban — Lesquels ?
Anabela — Sa sœur m'a parlé de son livre préféré, elle m'a donné son journal intime... Je ne les ai jamais étudiés. Je suis une incapable.
Elle passa sa main dans ses cheveux. Elle repensait certaines fois à la nuit qu'elle avait passé avec Emiliano. Cela faisait une semaine qu'elle avait repris le boulot. Tout allait trop vite. Une messe serait rendue en l'honneur de Marah vendredi. Un mois était déjà passé.
Anabela — Si elle a fugué, c'est qu'elle est très intelligente.
Esteban — Il faut que l'on reprenne tout ce qu'on sait.
Anabela se leva et commença à arpenter la pièce.
Anabela — Le soir du 10 juin, Marah Altamira disparaît après s'être rendu en soirée avec ses cousins. Ils étaient quatre, Emiliano et Lorenzo Alto, Alma Arismendi et elle-même. Emiliano annonce à son oncle qu'il ne trouve plus sa fille. On nous contacte. L'enquête commence, des secrets sont découverts ; Alma est une jeune fille souffrante et fragile, Lorenzo est un timide rempli de douleur à cause des violences qu'il a subies dans le passé...
Elle s'arrêta et s'attacha les cheveux. Elle reprit sa marche.
Anabela — Si ça se trouve, on a tout faux.
Esteban — On chercherait au mauvais endroit ?
Anabela — Marah Altamira fugue, elle souhaite vivre son idylle avec un homme...
Esteban — J'y ai pensé, tu sais... Mais rien ne colle dans cette histoire, le puzzle ne prend aucune forme.
Anabela — Elle est amoureuse d'un homme d'âge mûr. Cet homme a surement une famille... Mais où a-t-elle pu le rencontrer ?
Esteban — Qui est-il ?
Anabela — Que fait-il ?
Esteban — La rançon...
Anabela — Quoi la rançon ?
Esteban — On est si près, je le sens... La rançon... Ils ont demandé une rançon.
Anabela — L'homme en question n'aurait pas les moyens de les faire disparaître ?
Esteban — Un demi million, ce n'est pas rien. C'est une grande somme et on se serait rendu compte de sa disparition...
Anabela — Qu'est-ce que tu insinues ?
Esteban — Personne ne savait que la maison était sur écoute. Personne à part...
Anabela s'arrêta.
Anabela — À part la famille.
Anabela détacha ses cheveux.
Anabela — C'est quoi cette merde.
Esteban s'adossa à son siège.
Anabela — Depuis le début, ils sont au courant de nos faits et gestes. Depuis le début, ils suivent tous nos mouvements. Eh, merde.
Esteban — Je crois qu'on s'est fait avoir...
Anabela — Le loup est dans la bergerie. 

Amour InterditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant