Chapitre 10

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— Merci à tous d'être venu soutenir la famille Altamira dans ce moment si douloureux. Nous sommes réunis aujourd'hui pour faire des prières, des prières que le Saint utilisera pour protéger la jeune Marah...

  Cela faisait 48h qu'Anabela n'avait pas dormi. Estaban était parti. Elle était seule au bureau. Elle alluma la télé, la messe pour Marah passait en direct.
« Dieu écoute les prières, il ne laissera pas son enfant périr, il ne le laissera pas sombrer... »
Anabela scruta la famille. Elle laissa la télé jouer en arrière-plan et s'en alla écouter les CD de Marah pour la énième fois.
« ...Je crois que je l'aime, c'est le seul qui arrive à faire vibrer mon cœur.
Il remplit ma vie de joie, ses yeux à doubles lueurs me rendent dingue.
Il m'aime, il me la dit. Je le crois. Il m'a promis une vie différente et bien meilleure de tout ce que j'ai connu. On se promène souvent, presque toujours au même endroit... »
Les yeux d'Anabela se levèrent sur l'écran. Elle resta choquer un moment.
Anabela — C'est quoi ça...
Elle se leva, elle commença à marcher. Marcher la faisait réfléchir, elle arrivait mieux à se concentrer.
Anabela — C'est quoi cette merde... Non, ce n'est pas possible.
Elle sortit des documents, commença à les survoler. Ses yeux brillèrent. Elle regarda vers la télé une dernière fois. Elle vérifia que son arme était chargée et la mit dans son holster. Elle appela son coéquipier, mais il ne décrocha pas.
Anabela — Rappelle-moi dès que tu as ce message.


  Après avoir conduit durant trente minutes, elle se retrouva face à une cabane. Cette cabane était cachée au fin fond des bois et donnait sur un lac.
Anabela — MARAH !
Elle ouvrit la cabane. Elle trouva le journal de chaque jour, à compter du 11 juin. Elle trouva de quoi manger et de quoi se vêtir.
Anabela — Elle s'est enfuie ? Elle a vraiment fuguée ?
Son instinct lui disait que quelque chose n'allait pas.
Anabela — MARAH ?
Elle sortit de la cabane et se mit à réfléchir. Elle ne comprenait pas ce qui était en train de se passer.
Anabela — Marah, mais où es-tu ? Qu'est-ce que tu as fait ?
Elle retourna dans la cabane. Elle trouva le sac rempli d'argent qu'ils avaient perdu un mois plus tôt.
Anabela — Je suis arrivée trop tard...
Elle se prit la tête entre les mains.
Anabela — Tu es vraiment partie ? Tu as réellement fugué ? Mais je ne comprends rien... Merde !
Elle sortit à nouveau de la cabane. Elle sentait au fond d'elle que ça n'allait pas. Elle sentait que quelque chose de terrible se passait.
Anabela — Marah !
Elle regarda au loin. Elle regarda loin, elle crut voir une forme humaine sur le sol, tout près du lac.
Anabela — Marah ? Marah !
Elle courut jusqu'à cette forme.
Anabela — Marah ?
Marah — Aidez-moi...
Anabela s'agenouilla et mit sa tête sur ses genoux.
Anabela — Qu'est-ce qui s'est passé ? Qui t'a fait ça ?
Marah — Dites à mes parents que je suis désolée. Je ne voulais pas leur faire du mal. Je n'ai jamais voulu...
Anabela — Chut... Ça va aller. Tu vas t'en sortir. Ça va aller.
Marah — Je suis une idiote...
Marah perdit connaissance.
Anabela — Non. Ma grande. Reviens avec moi. Eh merde, j'ai pas de réseau.
Anabela sentit son pouls s'accélérer. Elle était face à sa plus grande crainte. Elle prit une grande inspiration.
Anabela se ressaisît et porta tant bien que mal Marah à sa voiture.
Sur le chemin de l'hôpital, elle composa le seul numéro qu'elle connaissait.
— Allô.
Anabela — C'est moi, Anabela. Je l'ai retrouvé.
— Quoi ? Qui ?
Anabela — Emiliano, j'ai retrouvé Marah, je la transporte à l'hôpital.


— Je vous dis que ma fille a été transportée à l'hôpital. Trouvez-la ! Je suis Sarah Altamira, elle s'appelle Marah !
Infirmière — Patientez s'il vous plaît.
Sarah — Ne me dites pas de patienter ! Rendez-moi ma fille ! Rendez-la-moi.
Mauricio — Chérie, calme-toi.
Sarah prit une grande inspiration. Avant que la messe ne se termine, Emiliano avait annoncé la bonne nouvelle à sa famille. Ils s'étaient tous rendus à l'hôpital.
Sarah — Mais où est-elle ? Mauricio, où est ma petite fille ?
Il la prit dans ses bras.
La porte s'ouvrit violemment. On vit apparaître une femme en sang avec un corps entre ses mains.
Sarah poussa un énorme cri.
Sarah — Ma fille ? Marah. Mais qu'est-ce qu'on t'a fait ?
Anabela — J'ai besoin d'un docteur en urgence.
Deux infirmières arrivèrent avec un brancard.
Infirmière — Que s'est-il passé ?
Anabela regarda toute la famille. Ses yeux se posèrent sur chacun d'eux.
Anabela — Agression à l'arme blanche. Mais elle est toujours en vie.

Amour InterditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant