Amour Interdit

Chapitre 5

Anabela — Qu'est-ce qui s'est passé ?
Sarah tremblait et ne cessait de claquer des dents.
Mauricio — On a reçu un appel. Ils demandent une rançon.
Anabela — Combien ?
Mauricio — Un demi million.
Anabela — Mes collègues, ici présent, vont mettre vos lignes sur écoute. Si les ravisseurs appellent, il faudra les faire parler un maximum de temps. Et vous ne devez en aucun cas dire à votre famille ce qu'il se passe.
Sarah — Mais ils ont dit que s'ils apprenaient que la police était là, il tuerait Marah... Non, repartez. On n'a pas besoin de vous. Fichez le camp de chez moi.
Mauricio prit sa femme dans ses bras et essaya de la calmer.
Mauricio — Je l'emmène se reposer. Faites donc.

Anabela discutait avec les techniciens lorsque son téléphone sonna. Elle prit l'appel et sortit de la maison. La fratrie était voisine. Mais le domaine de Mauricio était cependant le plus grand. Elle aperçut au loin Alma. Elle se décida à aller lui parler, une fois l'appel terminé.
Anabela — Bonjour Alma.
Alma — Bonjour Madame.
Anabela — Ça va ? Qu'est-ce que tu fais toute seule ?
Alma — Vous savez, c'est ici que je restais avec Marah. On s'installait au sol avec des fraises et on se racontait plein de chose.
Anabela — Elle te manque ?
Alma — C'était la seule sur qui je pouvais compter.
Anabela — Ne t'inquiète pas, on va tout faire pour la retrouver.
Alma — Et si vous ne la retrouvez pas ?
Anabela — Tu es pessimiste.
Alma — Oui. L'optimiste, c'était Marah.
Anabela — Eh bien moi, je veux être réaliste.
Alma — Vous savez, elle est comme ma sœur. Je l'aime de tout mon cœur. Je fais des prières pour elle.
Anabela — Tu veux m'aider à la retrouver ?
Alma — Mais je ne sais rien.
Anabela — Mais, tu m'as dit que vous êtes comme des sœurs.
Alma était dans ses pensées.
Alma — Les garçons la regardait tout le temps. Elle était si belle. J'adorais marcher à ses côtés.
Anabela — Elle en aimait un en particulier ?
Alma fit oui de la tête.
Anabela — Il est dans votre lycée ?
Alma fit non de la tête.
Anabela — Tu veux bien me dire de qui il s'agit ?
Alma — C'est un secret entre elle et moi. Et les secrets ne se partagent pas.
Anabela — Et si ça permettait qu'on la sauve ?
Alma haussa ses épaules.
Alma — C'était un monsieur d'âge mûr. Elle ne m'a jamais dit son nom...

Anabela — Tu penses savoir de qui il s'agit ? 

Alma — Elle tenait un journal intime, si vous le trouvez, peut-être que son nom y sera.
Anabela toucha les cheveux d'Alma. Elle paraissait si sensible et si naïve.
Anabela — Tu l'aidais à le voir en cachette ?
Alma — Oui...
Anabela — Eh, tu n'as jamais vu son visage ?
Alma — Non. J'étais son alibi. Elle partait et elle disait qu'on était ensemble.
Anabela — Pendant ce temps-là, toi, tu étais où ?
Alma — Partout et nulle part.
Anabela — Je te remercie pour ton aide.
Anabela partait lorsque celle-ci lui attrapa le bras gauche.
Alma — Vous la retrouverez, n'est-ce pas ?
Anabela — Je ferai tout mon possible.
Elle lui caressa une dernière fois les cheveux.

Elle retourna au domaine des Altamira et fouilla la chambre. Elle ne trouva rien de bizarre.
La chambre était spacieuse et claire. Il y avait sur une bibliothèque beaucoup de livres classiques.
— Vous êtes qui ?
Anabela se tourna et vit une petite blonde aux yeux bleus la fixer.
Anabela — Bonjour toi, je suis la lieutenante De la Rovere.
— C'est vous qui allez retrouver ma sœur ?
Anabela s'accroupit pour être à sa taille.
— Moi, c'est Bianca. Je suis la petite sœur d'Alma. Maman m'a dit qu'elle est partie en voyage, mais qu'elle a oublié de prendre des sous. Maman dit tout le temps que les sous, c'est important, parce que rien n'est gratuit. Mais moi, je suis sûre qu'elle a tout pris à part quelque chose.
Anabela — Quelle chose ?
Bianca glissa sous le lit et en sortit une boite à chaussure. Cette boite contenait plusieurs CD.
Anabela — Qu'est-ce que c'est ?
Les yeux de la petite fille brillèrent.
Bianca — C'est son journal intime. Je l'entends chaque soir enregistrer des choses là-dessus.
Anabela lui fit un grand sourire.
Anabela — Tu ferais une bonne inspectrice.
Bianca — Je sais. Je suis curieuse. Mais maman dit que c'est un grand défaut.
Anabela — Qu'est-ce que tu sais d'autre ?
Bianca monta sur le lit et attrapa un livre caché derrière une pile de Zola. Elle le tendit à l'inspectrice.
Anabela — Qu'est-ce que c'est ? Orgueil et Préjugés. C'est son livre préféré ?
Bianca haussa ses épaules.
Bianca — Son amoureux, c'est le monsieur dedans.
Anabela était excitée par tout ce qu'elle apprenait.
Bianca — Il s'appelle Darcy. Et le matin de son anniversaire, elle parlait avec lui au téléphone. Elle disait qu'elle avait tout pris et qu'elle était prête à partir. Alors, je comprends pas pourquoi maman me dit tout le temps qu'elle a oublié ses sous.
Bianca lui fit un sourire et courut dans la chambre de sa mère.