L'art et la manière de visiter son nouvel internat que l'on déteste déjà
Tina
Une goutte. Deux gouttes. Dix gouttes. Des milliers de gouttes. Il pleut
C'était sûrement un peu cliché, mais je n'y pouvais rien. Il pleuvait pour mon départ. Comme si ma ville me pleurait. Mais moi je ne pleurais pas, loin de là. J'étais prête. Prête à quitter ceux que j'aimais. Prête à prendre un nouveau départ.
Je sortis de chez moi et me précipitai dans la voiture, suivie de mes parents. Je montai à l'arrière de la confortable Mini, et enfonçai mon casque sur mes oreilles.
Au rythme de la musique électro, je repensais aux derniers jours que j'avais passés et qui s'étaient écoulés beaucoup trop lentement à mon goût. J'avais commencé à préparer mes bagages dès le week-end. Le lundi, j'avais annoncé à Emma que j'allais partir. Elle avait tout de même versé une petite larme faisant couler son maquillage. Il y avait au moins une personne qui m'appréciait dans cette ville. Je partais ainsi le cœur plus léger.
Le paysage gris défilait à toute vitesse devant mes yeux.
Je n'avais pas revu Charlie depuis le râteau qu'il m'avait mis. Quand elle avait su ce qu'il s'était passé, Emma avait refusé sa demande. Je savais, malgré tout, qu'ils finiraient bien ensemble un jour : c'était le couple parfait.
Le paysage urbain faisait place à la campagne. Mon pensionnat se trouvait à trois heures de ma petite ville et était isolé de toute civilisation. Il faudra au moins une demi-heure pour se rendre à la ville la plus proche.
Mes parents ne disaient pas un mot. Ils regardaient eux aussi le paysage gris. J'aurai pu m'énerver une énième fois, essayer de les convaincre de ne pas m'éloigner d'eux. Mais quelque chose en moi m'en empêchait. Une force intérieure me poussait à ne rien dire et à me réjouir d'enfin les quitter et de gagner ainsi en indépendance. Je restai donc silencieuse et me contentai d'écouter ma musique et d'imaginer ce qui pourrait m'arriver en arrivant dans ce pensionnat. Je serai une autre personne. Je trouverai peut-être l'amour, ne serai pas que focaliser sur mes notes et m'intégrerai dans un groupe d'amis. Je doutais fort que tout cela puisse arriver. Ce genre de choses ne se produisait que dans les films ou romans.
La pluie tombait toujours.
Les pneus de la Mini crissèrent quand elle ralentit. J'ouvris les yeux. Je m'étais endormie durant le trajet, mais la musique tournait toujours dans mes oreilles. Je l'arrêtai et fixai mon Ipod. Je n'osais pas sortir, ni même regarder à l'extérieur. Et si je me retrouvais devant une sorte de manoir flippant ou un bâtiment gris entouré de barbelés comme dans les prisons. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre et ça m'effrayait.
Je pris enfin mon courage à deux mains et sortis en fermant les yeux.
Tant qu'on y est, autant garder un maximum de suspense.
Lorsque j'ouvris les yeux, je fus éblouie par ce que je voyais et mes inquiétudes furent très vite balayées.
Nous nous trouvions dans une immense vallée, entourée de collines envahies de sapin. Répartis dans ce grand espace, trois bâtiments me faisaient face. Ils étaient tous trois du même style : en pierre, d'au moins trois étages, munis d'imposantes fenêtres et de lierre grimpant jusqu'au toit en ardoise usé par le temps. Mais celui qui se dressait devant moi était de loin le plus impressionnant. Il dominait les autres, tout d'abord par sa taille. Ils comportaient, en effet, cinq étages. Des tours se dressaient à ses extrémités, et d'immenses fenêtres avec des cadres décorés de dorures, donnaient au tout un aspect majestueux.
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Sorcières
ParanormalLorsque le réel fusionne avec la magie ... Lorsque l'imaginaire passe du simple nuage à la pluie ... Lorsqu'amour et passion riment avec trahison ... Lorsque la vérité éclate au grand jour ... Lorsque la mort se met à rôder trop près de nous ... Lor...