Chapitre 8

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 L'art et la manière de déclarer la guerre à son ex- meilleur ami 

Elsa 

Noah m'avait traité de pute. 

J'avais beau me dire qu'il ne le pensait pas, la pilule avait quand même du mal à passer. 

Je ne cessais de revoir son visage crispé, ses yeux et son front plissés, pour laisser paraître le minimum d'émotion. Même si je savais qu'il ne le pensait pas, il l'avait dit et cela avait suffit à me vexer. Mais le pire dans tout ça, c'est que j'avais fini par y croire. J'étais une traînée et je ne pourrai jamais changer. 

Je fixais mon reflet dans le miroir. On m'avait toujours dit que je ressemblais à un ange avec mes cheveux blonds et mes yeux bleus turquoise. Mais sous ce masque ce cachait en fait un démon, une vraie traînée, qui ne méritait même pas l'amitié de Noah, ou de n'importe qui. D'ailleurs, à la racine, la couleur blonde de mes cheveux laissait place à une couleur rousse, comme les flammes de l'enfer. Je me dégoutais presque. Et j'insiste sur le presque. Et c'est en quelque sorte ce « presque » qui m'énervait. Vous trouverez ça peut être bizarre, mais ma philosophie était basée sur une phrase importante : « tout ou rien ». Donc soit je me dégoûtais complètement, soit je faisais des efforts pour arrêter de flirter avec toute les personnes que je croisais. Et bien sûr, j'avais choisis la facilité. 

Je sortais de ma salle de bain en sous-vêtements et comme d'habitude un garçon était assis sur mon lit. Et je dis bien assis et pas affalé en mettant ses pompes dégeulasses sur mon lit. Ezra me dévisagea de la tête aux pieds, ou plutôt des pieds à la poitrine, mais il se reprit très vite. 

« Oups ! Je te dérange peut-être ?  

_ Mais non pas du tout. Tu ne me dérangeras jamais. » 

Ces joues s'étaient tout de même tintées de rouge. C'était mignon. 

Je m'habillai en vitesse, puis m'assis à côté d'Ezra. Nous nous dévisageâmes longuement, puis il m'embrassa. Son baiser était plus assuré que celui d'hier, au moment où il m'avait raccompagné à ma chambre. Il m'avait pris dans ses bras où j'avais laissé mes larmes coulées. Ça m'avait fait d'ailleurs le plus grand bien. Puis, j'avais sentis son souffle plus près de ma bouche, et encore plus près, et encore plus près ... jusqu'à ce que nos deux souffles n'en forment plus qu'un. 

Son baiser était tendre et doux, comme s'il avait peur de me briser. J'avais l'impression d'être faite de porcelaine  dans ses bras. Notre baiser devint soudain plus intense. L'excitation montait de plus en plus. Ma respiration se faisait hachée. J'attrapai le col d'Ezra et entrepris de déboutonner sa chemise. Je sentis ses mains sur les miennes et il interrompit notre baiser brûlant. 

« Je crois qu'il est l'heure d'aller en cours. » 

Je fis la moue, mais j'avais de l'argumentation dans cette matière. 

« Tu sais on peut être rapides (je lui caressai le torse), et puis c'est pas la mort si tu rates une heure de cours. On fera des trucs plus intéressants qu'écrire des algorithmes. » 

Il hésita (en même temps qui ne le ferait pas dans cette situation) et répondit finalement : 

« Nan désolé ! Si mes parents apprennent que j'ai sécher ne serait-ce qu'une heure de cours, je signe mon arrêt de mort. Et puis on sort ensemble que depuis un jour. Je préfère prendre mon temps, si ça ne te dérange pas. » 

Je lui offris un sourire compatissant, mais au fond de moi, j'étais vexé. Un mec me résistait rarement, même jamais. C'était peut-être un effet secondaire de la métamorphose en « pute de première ». Enfin ! Ezra était un garçon très gentil et attentionné, ce qui me changeait de mes anciens copains. J'allais être patiente avec lui. 

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