Chapitre 21

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L'art et la manière de se rabibocher avec son ex

Tina

« Durant ces deux heures, vous devrez m'étiquetez tous ces livres de la façon dont je viens de vous montrez. Et je préviens, si vous n'avez pas fini au bout des deux heures, je vous retiendrai le temps qu'il vous faut pour finir. »

Je soufflai bruyamment, récoltant un regard mauvais de Mme. Dubois, une petite femme aux cheveux gris et aux traits marqués par le temps, qui se trouvait être notre « chère » documentaliste.

« Y aurait-il un problème, Mlle. White ? »

Je secouai la tête, un sourcil provoquant arqué, mais elle ne sembla pas le remarquer et continua.

« Très bien ! A présent, je vous laisse. Je n'ai pas que ça à faire que de surveiller deux collés. Mais je vous rappelle, que vous avez tout intérêt à bosser, car si vous ne finissez pas aujourd'hui je vous reprends demain. »

Ian et moi hochons la tête, légèrement agacés par les répétitions de Mme. Dubois. Cette dernière, après un dernier regard méfiant dans notre direction, sortit de la pièce. Nous restâmes silencieux quelques secondes, incapables de se regarder. Puis, je me levai de ma chaise et allai chercher une première pile de livre que je posai devant Ian. Je pris soin de ne pas croiser son regard, mais je sentais le sien suivre chacun de mes mouvements. Je pris une seconde pile de livre et la posait devant ma place. Je m'y assis et commençai à étiqueter méticuleusement chacun des bouquins.

Pendant plus d'une demi-heure, nous nous concentrâmes sur notre travail, un silence de mort régnant dans la pièce, ponctué des bruits des autocollants que l'on colle sur la tranche des ouvrages et des tampons que l'on dépose violemment pour ne pas perdre de temps. Ma pile terminée, je la déposai sur une table placée pour, et en profitai pour prendre celle de Ian qui avait lui aussi fini. Ce dernier ne pouvait malheureusement pas se déplacer, si ce n'est avec des béquilles. Ça me faisait mal rien que d'y penser. Je pris rapidement une autre pile de livres et jetai un coup d'œil à ce qu'il nous restait. Pas moins d'une cinquantaine de pile d'ouvrages trônaient un peu partout dans la pièce. Je lâchai un soupir fatigué et tournai les dos à cet affreux spectacle. Je posai la pile sur la table de Ian et m'apprêtai à aller chercher la mienne, quand une main saisit mon poignet. Je me tournai vers Ian et ne pus éviter ses magnifiques yeux bleus turquoise. Je me figeai sur place, tandis que je sentais cette horrible envie de me jeter sur lui et de l'embrasser.

« Pourquoi tu me fais la gueule ? murmura-t-il.

_ Je ne te fais pas la gueule, je rétorquai rapidement. »

Je me défis de son emprise et me dirigeai prendre ma pile de livres.

« Alors pourquoi tu ne me parles plus ?

_ Et toi pourquoi tu me parles encore ? Je t'ai détruit le tibia je te rappelle. »

Il resta silencieux de longues secondes et je restai immobile, attendant sa réponse. Finalement, sa voix grave brisa le silence.

« Parce que je t'aime. »

Et voilà ! Encore un cœur brisé en mille morceaux. Il n'en avait pas marre de me sortir des phrases comme ça, pour me faire regretter notre rupture. Mais, il fallait que je sois forte.

« Et bien, je te rappelle que nous ne sommes plus ensemble. »

J'attrapai ma pile de livre et me dirigeai vers ma place.

« C'est à cause d'Ezra, n'est-ce pas ?

_ Si tu veux avoir le second tibia cassé, je te conseille de remettre ce sujet de conversation sur la table, je prononçai calmement. Nan sérieusement Ian, je t'ai déjà dit qu'il n'y avait rien entre Ezra et moi. Nous sommes juste amis et rien de plus. Donc cesse tes crises de jalousie. »

SorcièresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant