Sorcières

Chapitre 4

L'art et la manière de faire une surprise à son prof

Elsa

Six heures et trente minutes. Wiggle wiggle wiggle !

Me réveiller sur cette chanson était ce qu'il y avait de meilleur pour moi le matin. Son rythme m'entraînait et me permettait de me bouger de mon lit, de me « remuer ».

En théorie.

J'extirpai avec effort mon bras droit de sous ma couette pour faire taire mon portable, puis je le rentrai vite à l'abri, au chaud. Allez encore une ou deux minutes et je bouge.

Vingt minutes plus tard je me décidai enfin à sortir de sous mon petit nid douillet. Je me glissai avec rapidité dans la salle de bain puis, sous la douche. L'eau brûlante coulait sur tout mon corps et parvint à me réveiller. C'est encore avec difficulté que je sortis de la douche. En fait c'était ça le matin : une série de difficultés à relever pour pouvoir enfin atteindre le Graal, le petit déjeuner. Je me coiffai, me maquillai et je sortis de la salle de bain en sous-vêtement.

Comme à son habitude, Noah était allongé sur mon lit. Aujourd'hui il avait décidé de fouiller d'inspecter le contenu de mon portable. Oui bon ... Noah n'avait normalement rien à faire ici. Les garçons n'avaient pas le droit d'être dans les chambres des filles. Mais nous parlons du grand Noah, n'oublions pas. Aucune règle ne pouvait l'arrêter et il faisait ce qu'il voulait quand il voulait, sans se soucier des conséquences. Il leva les yeux de mon portable pour me regarder, ou plutôt pour regarder mes seins. Mais je m'en fichais. J'avais conscience de mon corps assez ... agréable à observer et cela ne me dérangeait pas de l'exposer au risque qu'il n'y ait plus que ça qui compte pour le spectateur. J'étais loin d'être pudique et Noah était mon meilleur ami, où était le problème ?

Après quelques secondes de blocage sur mes seins, il se décida enfin à lever les yeux sur mon visage. Il avait dû remarquer mon sourire sarcastique car il s'empressa de dire :

« Je regardais juste s'ils avaient grossis depuis la dernière fois. Et je crois bien que c'est le cas. »

Je ris à sa blague, comme toujours.

« Noah ou l'élégance incarnée, rétorquai-je pleine de sarcasme. »

Il esquissa un sourire malicieux en guise de réponse.

Je pris des vêtements et m'habillai en le scrutant du coin de l'œil. Il ne m'avait pas quitté des yeux, mais quand il croisa les miens il retourna se concentrer sur mon portable. Je remarquai ce regard un peu bizarre depuis quelques temps chez lui. Il se perdait dans ses pensées rapidement quand j'étais avec lui. J'avais l'impression de l'ennuyer, de ne plus l'intéresser. Donc j'essayais d'attirer un petit peu l'attention sur moi et je me mettais à parler de tout et de rien, à faire le pitre. J'avais conscience que ça pouvait être agaçant, mais au moins je savais qu'il m'entendait (même s'il ne m'écoutait pas forcément) et je me sentais déjà un peu plus réelle à ses yeux. Oui, j'avais beau être une bombe, la beauté n'apportait pas tout. Je n'osais pas lui en parler de peur qui le prenne mal. Noah était quelqu'un de très colérique et même moi qui avais un sacré caractère, s'il y avait une chose que je n'aimais pas provoquer, c'était sa colère.

J'avais fini de m'habiller. Je m'assis sur mon lit, lui arrachai mon portable des mains. Il me regarda comme un enfant à qui on aurait retiré son jouet. Je lui lançai :

« Combien de fois je vais devoir te dire d'enlever tes sales pompes de mon lit et d'arrêter de regarder dans mon portable ?! »

Il fit semblant de ne rien entendre et dit :