Un mystère sur la neige

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La lame encore plantée au creux de ses reins, je pouvais sentir la vie qui s'échappait de son corps. L'orc, immobile rendait son dernier soupir. Je  voyais lentement son sang couler le long de son corps, créant une marre macabre à mes pieds. En avais-je la nausée ? Non. Je ne compte plus le nombre de vie que j'avais déjà prise alors que j'étais encore bien jeune. Bien qu'il me paraissait juste de tuer l'ennemi, je ne pouvais pas m'empêcher d'être écœuré par cette odeur de mort qui polluait nos frontières.

Nous venions de nettoyer une fois de plus la foret qui bordait notre demeure. Les temps étaient rudes, et chaque jour le mal reprenait du terrain. Je sentais au fond de mon échine que cela était loin d'être la fin, quelque chose de bien plus grand se préparait. J'espérais pouvoir à nouveau faire partie de cette aventure, je n'avais plus grand désir que de protéger ma terre et mon peuple. Mon père voyait bien sûr la vie d'un autre œil.

Triomphant d'une telle attaque, il n'en portait aucune gloire. Pour lui cela était nécessaire mais il se répugnait à combattre sans but. Or, la survie de l'entièreté de notre terre n'était pas un combat dans lequel il se projetait. Il était d'ailleurs rare qu'il vienne lui même s'occuper des basse besogne.

Ada était plutôt du genre à ordonner. Je ne dit pas qu'il ne sait se battre, au contraire j'ai la certitude qu'il fut jadis un des plus grand guerrier elfique, la guerre de la dernière alliance en est un preuve suffisante. Mais comme sa foret, le mal à rongé son cœur. Il se renferme au fur et mesure des années, il ne s'ouvre plus au monde comme avant. Beaucoup dise qu'il est brisé et qu'il le cache. Je n'en doute pas, la mort de ma mère, il y a cela bien des siècles fut certainement pour lui une dure épreuve.

Le visage fermé, taché par le sang des ennemis, il se tenait droit devant cette pile d'orcs, donnant de nouveaux ordre comme si il en avait toujours été ainsi. Pourtant il fut un temps où tout était autrement, un temps d'insouciance qui avait pris fin au début du troisième âge, un temps ou la nature chantait encore aux oreilles des elfes. Aujourd'hui, rare étaient les arbres qui nous chuchotaient encore des histoires du temps passés.

_ La mauvaise herbe croît toujours, même en hiver. Il nous faut être plus prudent à l'avenir, nous ne pouvons nous permettre de laisser ces monstres approcher de la rivière... Nous ne serions une fois encore plus à l'abris, dit alors le roi d'un air sombre.

Aucun n'osa lui répondre. Le roi était aussi sombres que ces paroles. Je trouvais qu'il avait particulièrement l'air mélancolique depuis la veille, comme si de vielles blessures venaient lui torturer le Féa

Bien que je me doutais de sa réponse, je me permis cependant de le prendre à l'écart, une fois le plus gros des hommes prés à rentrer vers la citée.

_ Ada, je voudrais retourner la voir... Viendriez vous avec moi ?

L'homme me regarda le regard vide. Il n'avait pas besoin de parler, je savais qu'il en avait aucunement l'envie. Il n'allait jamais la voir, mais je ne pouvais m'empêcher d'espérer qu'un jour il m'accompagnerait...

_ Ne t'attardes pas fils , cette partie de la foret n'est sûre pour personne. 


C 'est ainsi, que je me retrouva seul a courir à travers ses bois devenus si noirs. Ce n'était pas une hasard si le monde surnommait Mirkwood, la foret noire. Forêt Grand peur, on la disait vivante, hantée.

Dans les bourgs environnants, la rumeur racontait que si vous vous aventuriez au cœur de la foret, jamais il ne serait possible d'en ressortir car cette dernière vous engloutirait. C 'était bien entendu des inepties.

Certains disait que les elfes vivant à Grand peur était devenus fou et qu'ils tuaient ceux qui les approchaient. D 'autres ajoutait même que notre souverain les dévorait car les âmes perdus étaient son mets préféré.

Dans L'ombre du PrintempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant