Dans L'ombre du Printemps

Loin des yeux, loin du cœur

Allongée sur le lit, le visage serein, l'air enfantin, elle m'offrait le plus doux des spectacles qui m'avait été donné de voir depuis des années. Un moment de détente que j'appréciais tel une bulle où mes peines semblaient s'envoler.

La guerre m'avait abîmée, elle m'avait rendu plus fort mais aussi plus suspicieux. J 'avais toujours eu du mal à m'attacher à mes semblables mais depuis que j 'avais touché la cruauté du monde du bout des doigts, je redoutais encore plus l'affection des autres. Peur de les perdre, peur d'être trompé, peur d'être déçu... il y avait tant de raisons qui me poussaient à rester solitaire, elle en fut également une pendant très longtemps.

Lorsque j'avais réalisé qu'elle n'était plus là, j'avais remué terre et ciel. Je n'étais malheureusement pas le seul à la chercher. Il n'acceptait pas sa disparition.

J 'avais d'ailleurs prit un certain plaisir à lui rappeler durant des années qu'il n'était pas innocent. Tout était au contraire entièrement de sa faute. En y repensant, je pense que cet évènement fut le début de notre rupture. Je l'avais toujours suivit, j'avais toujours cru en lui malgré les erreurs qu'il avait commises. Mais sa relation avec Elyfaelle, la façon dont il s'était joué d'elle alors qu'il l'aimait avait noirci la vision que j'avais de mon prince. La mort du roi fut cependant le déclencheur de note séparation. Il était devenu ce qu'il redoutait tant et en était conscient. Etrangement c'était quelque chose que je n'arrivais pas à accepter. J 'avais eu alors le besoin de m'éloigner de mon cousin. Avec son accord, j'avais créé mon propre clan, un clan où tous pouvaient y trouver refuge peu importe leurs passé ou leurs origines. Malheureusement, bien que sous la protection du roi, mes camarades le détestaient. Nous avions alors décidé de garder secret les liens familiaux et l'alliance qui nous soudaient. Mes rapports avec Thranduil dépendaient essentiellement de la politique et je regrettais parfois la proximité que nous avions autrefois. 

Aujourd'hui, j 'étais cependant plus que satisfait de ne point avoir mon cousin dans les environs. J 'étais plus que ravi qu'Elyfaelle le croit mort et je n'avais pas l'intention de le démentir. Il n'était finalement pas faux de dire que l'homme qu'elle avait aimé n'existait plus. Il avait refait sa vie, elle aussi. Ils avaient tous deux changé. Il avait tous deux une famille. Et j'espérais profiter au maximum de la chance que j'avais de la retrouver. Ce n'était certainement pas un hasard qi les Valars l'avaient envoyé à moi et non à lui. 

_ Aeglos... arrête de me regarder dormir tu me fais flipper, me sortit alors de mes pensés l'elfine toujours couchée. 

_ Tu devrais te lever, le soleil est déjà haut dans le ciel et la journée n'attend plus que toi pour être merveilleuse.

_ Comment pourrait elle être merveilleuse? J 'ai perdu ma fille, Thranduil est mort, je n'ai plus personne... 

_ Tu m'as moi ... 

_ Je suis désolée, je ne voulais pas te blesser, se confus-t-elle en excuses. C 'est juste que j'espérais... enfin je pensais retrouver tout comme avant. Mais j'ai de la chance de t'avoir Aeglos, n'en doute pas. Je serais des plus comblée lorsque je retrouverai Lissa.

Je la rassurais sur le fait que je l'aiderai à retrouver son enfant. J 'espérais cependant qu'il n'y ai pas également un père et époux a trouver dans l'histoire. Elyfaelle n'en avait pas parlé et je n'avais osé poser la question de peur de devoir une fois de plus passer second. J'avais cependant du mal a accepter qu'elle soit mère.... à quoi pouvait bien ressembler sa fille? J 'imaginais déjà une toute petite elfine au yeux vert et cheveux auburns comme sa mère. Aussi intrépide qu'elle... Cet enfant, j'étais certain de l'adorer... comment pourrais-je ne pas apprécier la descendance de mon amie.

Alors que je me perdais a nouveau dans mes réflexions, on vient toquer à la porte de la chambre. Rauros fit son apparition, sous l'oeil non ravie de l'elfine toujours dans le lit.