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Petite effrontée, 


Tu n'es pas revenue! 

J 'ai attendu. Tellement attendu. Jusqu'au dernier moment, j'espérais te voir arriver souriante comme si de rien n'était... alors tout aurait été parfait. 

Oui, Pia, je t'ai attendu jusqu'au dernier moment, tous me regardaient, tous attendaient... Et moi je ne pouvais pas, je voulais encore quelques secondes pour espérer. 

Imagine la fureur que Niniel eut éprouvée à ce moment. Elle me le pardonnera peu être jamais. Mais puis-je vraiment lui en porter préjudice? N'aurais-je pas exactement la même réaction si mon époux avait attendu le dernier moment pour celer nos vies , attendant qu'une autre prenne ma place ? 

Mes noces sont passées depuis à peine quelques jours et j' ai encore du mal à réaliser que Niniel se trouve à mes cotés. Pourtant, je m'en accommode. Certes, elle n'est pas toi, elle ne le sera jamais ! Mais Elyfaelle, elle, elles est la! Elle fait de son mieux depuis des années pour me soigner de ton absence. Elle me connait presque par cœur. Elle connait mes mots, mes peines, mes tourments. Elle m'écoute et me comprends... ou du moins essaie. 

Mais plus les jours, les années passent, plus ma peine s'estompe. Je ne t'oublie pas. Je ne le pourrais totalement, tant de chose te rappellent moi... Je vis avec. Je continue à avancer comme je l'ai toujours fait. 

Pourtant certains jours, j'i tant de mal à vivre.... tant de mal a supporter ce parfum si différent du tien.  Je me mets alors moi même dans un état de latence, et personne ne peut me sortir de cette bulle morose dans laquelle je m'enferme... Ai-je vraiment envie d'en sortir? Ces moments où je me renferme, où je me coupe du monde... ne sont ils pas les seuls où je suis encore totalement à toi? 

Si tu savais comme je regrette, comme je me sens misérable. Souvent je me dit que je n'aurais pas du, que j'aurais pu faire autrement... Je ne referai pas les même erreurs, je ferais au mieux mais je ne te ferais pas souffrir, je te le promets. 

Elyfaelle, je ne sais où tu te trouve, j'espère seulement que tu vas bien... Ici, les temps changent, le monde s'assombrit et le mal ronge chaque chose. Il sera bientôt à nos portes, peu être demain ou dans un siècle... qui sait combien de temps nous reste t'il à vivre en paix. Je pris chaque jours les Valars  qu'ils te protègent, que jamais tu ne connaisses cette noirceur que je vois grandir jours après jours. 

Promets moi de te préserver, où que tu sois, reste innocente Pia; reste telle que tu es. 

T


Coeur de printemps ; Correspondance d'amour égaréOù les histoires vivent. Découvrez maintenant