Chapitre 18

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Le crépuscule prend le dessus sur le jour, la nuit tombe sur la ville de New York.

Des couchers de soleil, Tony en a vu des centaines, peut-être plus, mais ce soir, celui-ci est comme les huit deniers, insipide et détestable. Oui, détestable car huit couchers de soleil veut dire huitième jour de coma.

En le protégeant de son corps, Peter a été gravement blessé, nombreuses contusions, six côtes cassées, traumatisme crânien, les deux tibias fracturés, perforation du poumon et écrasement de la cage thoracique.

May s'effondre quand la liste de ses blessures est dictée. Elle est incroyablement résistante comme femme mais, Peter est son enfant. Son enfant qui est dans ce lit par la faute d'Iron Man.

Bruce lui dit chaque jour qu'il est confiant et que Peter est fort, il se remettra, voilà ce qu'on lui dit chaque jour.

Tous viennent le voir, lui parler ou encore comme Black Widow, lui lire un livre. Ils errent dans la chambre tels des fantômes sans but.

Tout est de sa faute, la culpabilité le ronge chaque seconde, chaque minute et chaque heure. Tout est de sa faute. Quel mentor il est, incapable de protéger son enfant.

Depuis hier Tony n'a plus besoin de fauteuil roulant, il peut marcher avec des béquilles.

Toute la journée passée, May n'a cessé de pleurer et il était là, incapable et impuissant face à sa détresse.

Combien de temps ? Combien de fois encore ? Peter devra-t-il souffrir encore et encore ? Jusqu'à quand ?

Tony s'assoit sur le bord du lit et passe sa main sur le front de son gosse, dégageant quelques mèches de cheveux épars.

Le jeune homme est si pâle et si mince, ce coma, tue le milliardaire à petit feu.

-"Allez Pete." Chuchote l'homme tout près de l'oreille de son protégé. "Tu as assez dormi."

Le génie n'en revient pas. Ce gamin a réussi là où d'autres, mis à part Pepper, ont échoués lamentablement, toucher son cœur de plein fouet. Mais si c'est un feu qui fait fondre la glace qui recouvre son palpitant, c'est aussi un feu qui le consume de peur, de terreur, et d'une éternelle inquiétude.

Encore une nuit d'insomnie, et un nouveau lever de soleil, une nouvelle aube se lève alors que l'espoir faiblit. Tony ne sait plus très bien s'il peut croire. Croire qu'un jour, incessamment sous peu, son enfant ouvre les yeux.

Le milliardaire reprend sa place, sur le bord du lit attendant l'arrivée de la tante de Peter. Et il passe sa main sur le front du jeune homme, dégageant ses mèches folles.

Peut-être lui dira-t-il, ou peut-être pas, mais ce matin il en a besoin.

-"Je t'aime gamin." C'est dit si bas que seule une audition améliorée peut l'entendre et c'est largement suffisant pour Tony.

L'homme se lève et rejoint la fenêtre regardant une aube rougeoyante éclairer la ville, les New Yorkais s'éveillent.

Un souffle.

A-t-il rêvé ? Le milliardaire se retourne effaré et rempli d'espoir, qui s'effondre quand le jeune héros ne bouge pas.

Il reporte son attention sur la ville, le cœur battant à tout rompre contre ses côtes.

Un bruit.

Il l'a entendu, il n'a pas rêvé, l'homme rejoint le lit en boitant, son plâtre le gêne.

Un mouvement et un froissement de tissus.

Le jeune héros s'éveille en même temps que le jour se lève, le neuvième jour.

Remember MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant