Chapitre 10

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Malgré la fatigue, le sommeil ne vint pas tout de suite, elle était pourtant épuisée. N'ayant pas dormi depuis la nuit précédente, l'intrusion et l'heure passée au commissariat n'avait pas aidé. Et pourtant, alors que la lumière était éteinte, la jeune femme fixait Namjoon dans le noir alors qu'elle tenait encore la poupée entre ses mains. Ce n'était pas elle qui avait assommé l'intrus, Caitlyn en était convaincue, cet autre homme avait soulevé son agresseur quand il l'avait coincée sur le lit, ça ne pouvait pas être un rêve. Et aussi traumatisant que cette expérience puisse être, la jeune femme doutait que son esprit modifie ses souvenirs pour lui faire oublier qu'elle avait frappé quelqu'un, c'était absurde.

Mais alors, comment expliquer que cet homme soit sorti de nulle part habillé de façon plutôt distinguée avant de disparaître en un clin d'œil ? Pourquoi l'armoire était-elle ouverte quand elle avait allumée la lumière alors qu'elle se rappelait y avoir caché les poupées ? Pourquoi avait-elle retrouvé Namjoon sous le lit, les cheveux désordonnés et la veste déchirée ? Ça n'avait pas de sens et la jeune femme sentait la migraine venir car la seule solution qui lui venait à l'esprit était que Namjoon était l'inconnu qui l'avait aidé, d'où les portes ouvertes de l'armoire. Des poupées se déplaçant était une chose, mais une poupée prenant forme humaine ?

La fatigue finit par prendre le dessus et la jeune femme s'endormit en tenant la poupée contre sa poitrine.

****

D'abord elle se vit marcher dans la rue d'un pas rapide sur un chemin en terre, la première chose qu'elle remarqua fut le fait qu'elle se trouvait bizarrement près du sol. Autour d'elle on parlait coréen dans ce qui semblait être une rue commerciale. Au détour d'une échoppe, Caitlyn voit son reflet dans un plateau en métal et comprend pourquoi lorsqu'elle voit le visage rond et poupin d'une petite fille aux grands yeux noir inondés de larmes, une expression paniquée sur le visage, ses joues rondes aussi pâles qu'un cadavre. Sur ses cheveux cachés sous la capuche de sa grande cape, de la couleur du plumage d'un corbeau, était posé un ornement rose brodé de fleurs de couleurs et de fils dorés. La fillette détacha l'ornement. Elle le regarda quelques secondes comme si elle hésitait à s'en séparer avant de le jeter dans une ruelle et de traverser la rue commerçante dans la direction opposée.

Elle courut jusque dans une ruelle et cacha sa petite silhouette entre deux grandes jarres en argiles pour guetter la rue. Recroquevillée sur elle-même, ses petites mains jointes devant la bouche pour empêcher un sanglot de lui échapper et de trahir sa présence.

Quatre hommes s'arrêtèrent dans la rue, habillés en vêtements sombres, leurs épées pendues à la hanche ils trouvèrent l'ornement de la fillette et partirent dans la ruelle où ils l'avaient trouvé. Un long soupir échappa les lèvres de la fillette qui prit quelques secondes pour reprendre son calme. C'est ensuite sur des jambes tremblantes que l'enfant se releva et continua de descendre la ruelle où elle s'était réfugiée. Au bout de la ruelle, elle arriva derrière les habitations près d'un petit ruisseau et pu enfin souffler. Mais maintenant qu'elle n'avait plus à s'occuper de sa sécurité immédiate, les souvenirs de ce qui s'était passé au Palais et tout au long de la nuit et du jour lui revinrent à l'esprit. Et notamment la mort de son garde personnel, le général Shin.

Dans l'après-midi du jour précédent, la fillette avait passé du temps avec ses dames de compagnies dans le jardin de son pavillon. À ce moment des hommes étaient entrés dans le petit jardin, tuant les dames de compagnies et emmenant la fillette par-dessus le mur qui protégeait le jardin. Trop faible pour résister à ses agresseurs malgré ses tentatives pour les mordre et leur donner des coups de pieds, ce qui lui avait juste valu d'être attachée et bâillonnée avant d'être flanquée sur la selle d'un cheval comme un sac. Elle avait entendu ses ravisseurs parler de la garde royale à leurs trousses, la poursuite avait durée des heures jusqu'à ce que la garde les rattrape, mais alors que le reste du groupe s'était arrêté pour ralentir les soldats, cinq des ravisseurs avaient emmenés la fillette pour s'échapper, mais le Général Shin avait rattrapé le groupe de truands avant de les combattre pour récupérer la Princesse.

Cursed Dolls [EN COURS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant