Un voyage en Enfer [TERMINÉ]

// Chapitre 21 ~ Arrête ! //

Axelle regardait la pluie battante à travers la fenêtre de sa chambre, le visage morne, elle songeait. L'hôpital était fermé, et de toute manière, Mlle Axelle Kens n'était plus autorisée à rendre visite à la jeune fille qui était toujours dans le coma. Les vacances touchaient à leur fin et la jeune blonde n'avait pas revu Victoria dans ses rêves depuis que cette dernière avait failli la tuer, Axelle commençait à se demander s'il n'était pas trop tard...

Non !

Il restait encore deux semaines, deux semaines avant que le contrat avec le Diable ne soit terminé et que Vic' ne brûle dans les flammes des Enfers à tout jamais...
Cette pensée fit frissoner la fille, elle ne pouvait pas abandonner tant qu'il ne restait qu'un infime espoir de réussir... Axelle le promettait, elle n'abandonnerait pas Victoria, pas même après la mort...

La porte claqua. Le père d'Axelle était rentré. Elle n'en prit aucunement compte, espérant que celui-ci ne fasse pas attention à elle, elle n'était absolument pas d'humeur à entretenir une discussion avec lui et préférait se concentrer sur sa mission : réveiller Victoria.
Durant toutes les vacances, elle avait trouvé diverses excuses pour s'éclipser, prétendant rejoindre des amis, travailler, ou tout simplement feignant l'absence en restant le plus silencieuse possible, et durant tout ce temps, l'homme qui vivait avec elle n'avait pas cherché à passer plus de temps avec sa fille, mais ce ne fut pas le cas ce soir... L'homme qui la dégoûtait entra dans sa chambre, totalement sous l'emprise de l'alcool, et il s'approcha de l'adolescente qu'il avait engendré, celle-ci resta de glace et le regardait avec prudence.

- Ma douce chérie, sussurra l'homme, tient un peu compagnie à ton vieux père...

- Tu es saoûl, papa, je préférerais remettre ça à plus tard...

Son père ne prit pas compte de sa demande et s'assit sur son lit à côté de lui, il la regardait intensément, avec une lueur indescriptible dans son regard.

- Tu me rappelles ta mère dans sa jeunesse... Tu es si belle, tout comme elle l'était...

- C'est triste qu'elle nous ait quittée, répliqua sèchement Axelle, d'un ton de reproche.

- Elle me manque tellement...

- Pourquoi parle-tu de maman, toi qui a fait en sorte qu'on ne garde aucun souvenir d'elle, comme si tu voulais qu'on l'oublie, comme si elle n'avait jamais existé ?

- Je suis fou de chagrin... Je ne supporte pas d'entendre son nom ou de voir son visage tant cela me m'attriste...

- Ouais... Bah moi je suis fatiguée donc sors de ma chambre

Le père d'Axelle ne bougeait pas. Axelle le regardait et commençait à s'inquiéter.

- Père ?

Toujours aucune réponse.

- Papa !

Celui-ci s'avance vers la jeune fille, Axelle prit peur et recula, se cognant alors contre le bureau et faisant tomber par la même occasion sa trousse. Son père continuait d'avancer et lui attrapa le poignet.

- Papa sors de cette chambre !

- Non ! Je suis ici chez moi...

- S'il te plaît... Papa...

- Juste aujourd'hui... Ma précieuse fille...

Et à cet instant, Axelle reconnut cette voix, la voix mielleuse d'un pervers, d' un chien en chaleur, d'un porc... La jeune fille refusait cela, elle ne pouvait pas le laisser faire, alors avec toute la force qui lui était capable d'acquérir, elle releva sa jambe et donna un violent coup de genoux dans les parties génitales de son père et sortit de la chambre aussi rapidement que ses jambes tremblantes lui permettaient. En descendant les escaliers, elle entendit son géniteur hurler :

- Eh bien vas-y, casse-toi, mais ne t'avise jamais de revenir fille de chienne !