Reviens-moi

Chapitre VII

~ Début mai

— Ca y est, j'ai trouvé !

Un sourire de victoire était dessiné sur ses lèvres, tandis que Lisa se renfrognait sur son siège.

— Et quoi donc ?

— Un appartement ! J'ai trouvé mon bonheur.

— Parfait.

— Ouais, super, bougonna Lisa.

— Lisa, ce n'est pas parce que je déménage que tout va changer.

— Mais je me suis habituée à ce que tu sois avec moi dans mon petit studio, moi.

La jolie blonde lui adresse une moue boudeuse, sous le regard rieur de Daryl.

— Moi aussi. Mais Lisa, tu sais aussi bien que moi que ça ne peut pas durer. Ca fait 15 jours que j'ai commencé à bosser et 15 jours que l'on se marche dessus pour se préparer le matin et ne pas être en retard.

Lisa sait pertinemment que Cléa a raison. Leur colocation n'était que temporaire, le temps que Cléa trouve son bonheur. Mais ces trois semaines passées à ses côtés, dans le même appartement, lui ont permis de retrouver son amie et finalement, elle se demande si elle est prête à la laisser partir.

— Et puis, on se verra toujours au boulot. Tous les jours.

— Tu parles. Dans ta tour d'ivoire au 43ème étage on ne te voit presque pas. Tu débordes de travail, à se demander si on te donne pas tout ça pour t'empêcher de sortir. T'es sur qu'il en pince pas pour toi ?

— Qui en pince pour qui ?

Adam se laisse tomber sur la banquette, aux côtés de Cléa et Lisa, glissant un bras autour des épaules de la jolie blonde, accompagné de Colin et Matt, qui prennent place sur la banquette face à elles, aux côtés de Daryl.

— Monsieur Leviels. Le timide mais sexy Mark Leviels.

— Lisa, tu délires complètement. Je suis son assistante. Il est donc normal que je passe du temps avec lui, au travail uniquement.

— Carter aussi est notre boss, et on le voit pas aussi souvent. Et puis, tu ne serais pas la première assistante de New York a finir avec son boss, dit-elle avec un haussement de sourcil suggestif.

— Lisa, arrête enfin !

Cléa lève les yeux aux ciels et porte un regard insistant sur Daryl, dans l'espoir qu'il lui vienne en aide, ce qu'il n'a pas l'intention de faire.

— Je suis sérieuse Cléa, insiste Lisa. C'est tellement romantique. Le boss timide mais chevaleresque portant secours à son assistante, tout aussi timide et réservée, dans une étreinte passionnée sur leur bureau... Un conte de fée des temps modernes.

— Stop Lisa, s'impatiente Cléa. Je n'ai pas envie de continuer de parler de mon boss, encore moins d'un quelconque flirt ou toute autre chose.

Lisa ouvre la bouche, avant de la fermer et se raviser. Le visage de Cléa s'est fermé, ses doigts ont repris leur course folle sur son poignet, traçant les contours de son tatouage, comme chaque fois qu'elle est perturbée.

Cléa est partie dans ses souvenirs. Ses trois dernières anées, elle n'a pas envisagé une seule seconde d'entamer une quelconque relation. Pire ! Elle a fui toute relation possible et envisageable, tant en amour qu'en amitié, pour éviter d'être blessée, encore. Seuls ses colocataires ont réussi à se faire une place dans son coeur fermé et aujourd'hui elle en paye le prix. Ils ne sont plus là.