Chapitre XVIII

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~ Lundi 10 juin

Sa semaine était mal engagée.

Depuis qu'elle s'était levée, les choses ne tournaient pas comme elles le devaient.

Ça avait commencé par sa cheville qu'elle s'était tordue sans aucune raison en descendant du lit et dont la douleur se faisait encore sentir à quelques moments. Puis ça avait continué lorsqu'elle avait pris sa douche, à l'eau froide.

Surprise, elle n'avait pu retenir un cri lorsque l'eau froide avait glissé sur sa peau sans qu'elle ne s'y attende. Pour une raison qu'elle ignorait, sa chaudière s'était mise en position sécurité, arrêtant de produire tout chauffage. Le chauffage n'était absolument pas un problème, étant coupé en ce mois de juin, mais qu'elle ne produise, du coup, plus l'eau chaude en était un.

Malheureusement pour elle, ses déboires ne s'étaient pas arrêtés là pour sa matinée.

Ils avaient continué lorsqu'elle s'était arrêté au Starbucks du coin pour acheter un café. Son café en main, elle avait traversé le hall de la Carter Corp en direction des ascenseurs pour rejoindre son étage - non sans avoir salué Lisa au passage en lui déposant un thé vert à la mangue comme elle aimait - puis, avant de pouvoir esquiver le moindre pas dans la cabine dont les portes venaient de s'ouvrir devant elle, elle avait été bousculée par Cassidy qui refusait de la laisser monter en première, renversant au passage son café, dont le contenu s'était déversé sur ses jambes nues et ses chaussures, malgré le couvercle de protection. Heureusement pour elle, ledit couvercle avait retardé l'inévitable, de sorte que c'est ses jambes et ses chaussures qui avait réceptionné le précieux nectar et non pas son chemisier blanc.

Et maintenant, ça continuait avec ce fichu document qu'elle était persuadée d'avoir laissé dans la bannette placée à côté de son écran d'ordinateur pour le retrouver facilement mais que, bien entendu, elle ne retrouvait pas alors que Monsieur Leviels en avait besoin pour sa réunion prévue dans une heure.

Elle retournait son bureau de fond en comble depuis qu'elle était arrivée, soit depuis trente minutes.

Elle avait regardé partout.

Dans le meuble qui lui servait de bibliothèque pour les revues professionnelles et différents dossiers qu'elle conservait dans son bureau, dans les tiroirs de son bureau, dans les piles posées sur son bureau.

Certes, elle était bordélique lorsqu'elle était adolescente, mais avec les années, avec le boulot elle avait apprit à ranger, à organiser. Il suffisait qu'elle se rappelle du bureau de Matt et du bordel qui régnait sur celui-ci lorsqu'ils étaient binôme pour confirmer que son côté bordélique avait disparu pour laisser place à la rigueur, voir de la maniaquerie. Du moins le pensait-elle jusqu'à ce qu'elle perde ce foutu papier !

Dans un soupir de désespoir, elle se laissa tomber dans sa chaise à roulettes, qu'elle manqua de peu, cette dernière ayant eu la bonne idée de rouler lorsque son coude avait malencontreusement rencontré l'accoudoir alors qu'elle allait s'asseoir.

Je crois qu'un café te fera du bien.

Surprise, elle se redressa d'un bon et ses yeux se posèrent sur Matt, qu'elle n'avait ni entendu toquer, ni entrer dans son bureau.

L'odeur du précieux nectar envahit son bureau, lui rappelant qu'elle n'avait effectivement pas bu son troisième café du matin suite à son petit accident avec Cassidy, et un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

Depuis qu'elle était victime de ses insomnies, elle enfilait les cafés les uns après les autres et ce précieux nectar était devenu une drogue. A force, elle était réglée comme une horloge et lorsqu'elle loupait l'un de ces derniers, elle devenait autant fatiguée qu'irritable. Pourtant ce matin, trop occupée à ronchonner après cette peste de Cassidy qui, bien évidemment ne s'était pas excusée - au contraire puisqu'elle lui avait envoyé une de ses piques dont elle avait le secret - et à chercher son fichu papier, elle avait dérogé à sa routine sans s'en apercevoir et le réalisa uniquement maintenant, tandis que Matt lui tendait une tasse en carton rempli au ras bord.

Reviens-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant