𝚇𝚅

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Nous sommes Mercredi et Jimin est toujours pas rentré, il m'a pas appelé non plus quand je lui ai envoyé un sms pour lui demander quand il rentrait, parce qu'il m'avait dit qu'il partait une nuit, il n'a pas répondu. Donc, je lui écrit pas non plus. Faut pas me prendre pour un con non plus, hein ? Surtout que ça me blesse que pour son putain de passé, il réagisse comme ça. J'sais même pas s'il veut toujours qu'on soit ensemble ou pas, mais passer trois jours sans donner de nouvelle, c'est chaud.

J'allume mon briquet plusieurs fois, je fixe cette flamme longuement, avant de me laisser tomber en arrière sur le matelas en soupirant. Je pose mon bras sur mes yeux et je soupire une nouvelle fois. Je fais que ça ces derniers temps. J'me sens tellement seul, déjà quand il partait juste chez V pour dormir la bas, il me manquait, mais depuis qu'il est partit en faisant la gueule, c'est juste pire. J'attrape son oreiller et le pose sur mon visage. Je ferme les yeux et je fini par m'endormir, au milieu de l'après midi, comme d'habitude.

Je suis réveillé par une agréable pression dans mes cheveux, si bien que j'ouvre pas tout de suite les yeux, mais quand je me rends compte qu'il est ici, j'ouvre les paupières et je le regarde directement, son visage m'a manqué, ses petites joues rebondit, son petit nez, ses lèvres pulpeuses, mais je ne peux que poser une question face à son silence.

« Qu'est-ce que tu fais ici ?
-J'ai plus le droit de venir ?
-Tu veux dire après m'avoir ignoré pendant trois jours alors que tu m'avais dit à demain ?
-Je venais justement parler, plus ou moins de ça. Sa main est toujours dans mes cheveux.
-Je t'écoutes.
-J-j'veux que tu sache que je voulais pas réagir comme ça, mais je suis pas mal impulsif et je suis sensible. Mais pour moi j'ai réagi normalement. Je veux essayer de te raconter d'accord ?
-D'accord. »

Je pose le coussin derrière ma tête pour être légèrement surélevé. Je peux le voir. J'attends qu'il se lance et il triture ses doigts. Il baisse les yeux, ne voulant pas affronter mon regard.

« D-déjà ça a commencé la dernière année de collège... c'est à cette époque que j'ai compris que j'aimais les h-homme. Et je m'en suis clairement pas caché. J'avais droit à quelque insulte, mais c'était encore vivable à cette époque. »

Je suis captivé par ce qu'il me raconte, depuis le temps que je veux qu'il me raconte sa vie.

« P-puis a-après j'suis rentré au lycée. J'ai retrouvé des anciens camarades qui ont pas perdu de temps pour dire à tous les autres élèves de m'appeler le « pd », « la tafiole » des trucs comme ça. Je connaissais déjà Tae, mais c'est à ce moment qu'on est devenu meilleurs amis. J'ai connu Kookie et Hobi à la danse... mais c'était réellement mes seuls amis. J-j-j'avais 16ans et je me suis retrouvé contre tout un lycée. Puis au fil des s-s-semaines... Il a une moue triste sur le visage. J'me faisais souvent des teintures coloré, j'avais déjà fait du bleu et même du rouge une fois, mais j'ai fais du rose, parce que j'aimais ça. En même pas une heure, on m'appelait Barbie. J'm-me suis dit, c'est moins pire que « pd » ou même « tafiole ». Puis à peut près 6mois après la rentrée, les insultes ont changé en « pute » et « chienne ». Il pose sa main devant ses yeux pour cacher ses larmes. Je mords ma lèvre.
-Viens là bébé. Il s'approche timidement vers moi et je le tire sur moi, sa tête se pose sur épaule et je caresse ses cheveux. Tu peux continuer si tu veux.
-La violence c'est transformée d'orale à physique. Dès que Tae n'était pas avec moi, je me retrouvais propulsé con-contre un casier ou-ou le sol, des fois les coups pleuvaient sans raison. C-c-c'était si dur.
-J'suis désolé pour ce que t'as vécu bébé.
-Tu m'as jamais insulté, t'as pas à t'excuser.
-Si... enfin m'excuser, pas t'insulter, mais je t'en ai voulu de suite sans chercher à comprendre.
-C'pas grave. Puis, ce que je t'ai dit... J'm'en veux réellement. Je le pense même pas, je sais pas pourquoi j'ai dis ça. J'm'en suis voulu à l'instant où s'est sorti de ma bouche. Surtout que t'es tout sauf inutile, j'veux dire tu comptes pour moi, vraiment, tu m'as sauvé. Quand j'dis ça, tu devrais me frapper. Il rigole les yeux encore humide.
-Comme si je pourrais un jour te toucher.
-Oh, moi qui rêvais d'avoir tes mains sur moi un jour. Zuut. Je rigole.
-Tu sais très bien que je parlais pas de ça.
-Je sais... Tu me pardonnes ?
-J'reconnais que ça m'a fait mal, genre... j'me suis sentit glacé direct, puis t'es pas rentré... t'as pas donné de nouvelles non plus... Il se redresse sur moi, ses jambes autour de mon bassin.
-J'étais en colère... pour un truc que tu comprends pas... que je voulais pas que tu comprenne non plus... j'veux dire, c'est humiliant pour moi de te dire tout ça, j'suis un mec, c'est sans doute sexiste de dire ça, mais j'ai une fierté quand même. Et-et je t'en voulais d'avoir mit cette photo en fond d'écran sachant que c'est tellement de souffrance pour moi. M-m-mais tu me manques tellement et je veux pas qu'on se dispute alors que nous c'est tout nouveau. S'il te plait essai de me pardonner.
-J'ai pas dis que je t'en voulais.
-Ah bon ?
-Non.
-O-oh. Merciiiiiiiii. Oh putain. J'ai envie de pleurer. »

Homeless.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant