Malu - VI

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Cela faisait deux jours que je marchais. Deux jours où je n'avais croiser personne et que je réfléchissais à mon problème de lycanthropie. Je méditais pour rentrer en communication avec mon loup intérieur. Avec ce monstre qui ricanait à chaque fois que j'essayais. La pleine lune approchait à grand pas, je le sentais dans tout mes os. Par moment, le loup hurlait comme pour me signifier que bientôt c'est lui qui aura le contrôle. C'est moi la dominée dans l'histoire, moi qui vais payer le prix de ses massacres.

Là encore, j'essayais la méditation comme on me l'avait apprise plus jeune. Athéna voulait que je retourne à mes bases de druidisme, que j'oublie toute la sorcellerie, la magie noire, apprise. Et revenir aux bases n'était pas si facile à mon âge. Mon clan avait pour but de former les futurs druides du Roi Celte, Thorvald. On nous formait à être des Bardes, des Théologiens, des Devins mais avant tout on nous formait à être les conseillers du Roi. C'était auprès de nous, les druides, que le roi prenait ses décisions de Justice, de lois et de guerre. Je ne me rappelle que de ça, je ne me souviens pas de toute le reste, les incantations, la médecine et les dieux.

Athéna voulait que j'aille à Crotone pour retrouver un homme du nom d'Anatolios, dit « le borgne ». Qui était cet homme ? Comment je pourrais le reconnaître ? Je devais l'avoir déjà vue, selon les dires d'Athéna, mais je ne voyais pas qui c'était. Je regardais le collier qu'Athéna m'a offert, mon Triskel. L'aide la plus précieuse pour m'aidais à contrôler le monstre en moi. Le loup ricanait, il fesait toujours ça quand je songeais à le contrôler. La pleine lune était pour bientôt. On verrait au moment où je le contrôlerai si il ricanerait toujours. Le loup hurla plus fort, une douleur aiguë me traversa la colonne vertébrale. Je me tordis sous l'effet de la douleur, il était fort le monstre. Moi, Angela devais sans cesse me méfier, surtout quand je dormais pour éviter toute prise de contrôle par le loup. Je voulais mourir, c'était trop dur à supporter pour moi. J'avais tenter de mettre fin à mes jours hier, mais le loup m'en avait empêché. Il ne me laissait pas une minute de repos. Pas une seule.

J'arrivais près d'un village et décida de m'y arrêter le temps de me nourrir et me trouver quelques plantes médicinales pour endormir le loup. Et que je puisse enfin me reposer ! Ces plantes, c'était de l'aconit tue-loup. Contrairement à son nom, cette plante servait à endormir les loups. Je voulais voir si cela suffirait à stopper le monstre. Au moins quelques heures. J'arrivai vers une boutique de plantes, rentrai et vu ce que je recherchai. J'y achetai et repartis pour chercher une auberge. Ma cape camouflait ma robe ensanglantée et sale. Je devais me racheter des vêtements avant d'aller me reposer. Je trouvais une boutique de vente d'armure en cuir. Je pu prendre un pantalon et un corset en cuir tanné ainsi qu'une chemise blanche. Je repartis en direction de l'auberge en lisière de forêt. L'un des hommes de l'auberge me regardait bizarrement quand je demanda une chambre à l'aubergiste. Sûrement qu'une femme voyageant seule n'était pas banale par chez eux. Je montais à l'étage, une fois dans la chambre, je pris le temps de me laver et d'enfiler ma tenue neuve. Le loup me fit une nouvelle fois me tordre de douleur, il avait faim. Très faim.
Malheureusement pas de la même viande que moi. Même si j'étais plutôt d'accord sur la cuisson de la viande... Je sortis l'aconit de ma sacoche et la moulu pour la faire diluer dans de l'eau. J'avalais la mixture ainsi faite et attendis un peu. Le loup hurlait, m'injuriait et puis d'un coup plus rien. Je souffla, je pouvais enfin dormir. Après mon sommeil, j'ouvris les yeux, il faisait nuit. J'avais dormir plus longtemps que prévu à en croire le ciel étoilé. Le ciel étoilé ? Je regarda d'un coup autour de moi, la forêt m'entourait. Je me regarda, j'étais nue et couverte de sang. Le loup riait. Il riait de ma crédulité. L'aconit n'avait pas fonctionné, j'avais mal fait ma potion. Je me mit à pleurer, totalement désespérée. Un autre rire se fit entendre derrière moi. L'homme de l'auberge, il était grand, musclé, blond avec un œil vert, l'autre lui étant manquant, et il arborait un rictus moqueur tout en me tendant mes vêtements.

La voie du Clair-ObscurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant