Chapitre II

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Point de vue : Will

Après une vingtaine de kilomètres de course effrénée, je ralentissai la vitesse de n°1975 (mon Coursier), puis je finis par l'arrêter quelques instants pour vérifier si la fille était toujours bien sanglée. Alors que je réglais les lanières, je ne pus m'empêcher de détailler son visage. Elle était d'une beauté presque effrayante avec sa cicatrice à l'œil et son corps athlétique mais je me surpris à penser que c'était aussi cela qui la rendait d'autant plus belle. Elle me paraissait dangereuse mais aussi envoûtante. Elle me faisait penser à ce que les Anciens appelaient un "loup".
Reprenant rapidement mes esprits, je finissais de la sécuriser puis je poussai d'un faible coup de talon n°1975, qui bondit aussitôt en avant.

Le lendemain, alors que je faisais une courte pause, je remarquai au loin un léger nuage de poussière qui semblait grandir de plus en plus. Je sortis sans attendre le détecteur à activité thermique de Xavier. Mon cœur s'emballa lorsque je vis figurer sur celui-ci six points lumineux : aucun doute c'était des hommes.

"- Merde !" jurai-je.

Je ressanglai la fille rapidement, puis je demandai à mon Coursier d'avancer à sa vitesse maximale, tout en continuant de jeter un œil au détecteur. Ils continuaient à me talonner et leurs Coursiers étaient plus sophistiqués que le mien. Me rendant compte que l'option de fuite était perdue, je ralentis l'allure et sortais mes deux armes : deux Dragons (mes armes à feu favorites). L'une avait la crosse nacrée, tandis que l'autre était constituée de feuilles d'or. Sentant leur poids familier dans chacune de mes mains, la tension qui m'habitais redescendit presque immédiatement. Je stoppai n°1975 et fis face à mes poursuivants. J'observai méthodiquement mon environnement, à la recherche du moindre avantage que je pourrais avoir sur mes assaillants, en possédant une meilleure connaissance du terrain qu'eux, mais je ne vis rien qui aurait pu m'offrir une quelconque aide. Dans cet endroit, il n'y avait que du sable et des cailloux...

Je n'eus pas à attendre longtemps l'arrivée de mes poursuivants ; une dizaine de secondes plus tard ils étaient là. L'un d'eux s'avança vers moi et me cria tout en désignant la fille :

"- Livre nous cette chose !

- Venez donc la chercher !" lui répondis-je avec une pointe de provocation dans la voix.

Sa réaction, entraînée par un instinct de personne ayant un QI très bas à l'évidence, ne fût pas longue à attendre : il lança son Coursier dans ma direction et sortit son arme (beaucoup moins puissante que la mienne). Sans me départir de mon calme, je levai mon bras, visai et tirai. La balle vint se loger entre ses deux yeux. Il tomba dans un bruit sourd et mate. Je baissai mon bras et relevai la tête en direction du reste du groupe.
Ceux-ci avaient reculé de quelques pas, comme pour mettre une distance de sécurité entre eux et moi. Un sourire étira mes lèvres. À présent, c'était moi qui menais la danse.

Je fis bondir n°1975 en avant et le remis en position de tir. J'appuyai sur les gâchettes de mes armes. La première balle atteignit l'homme le plus à gauche de ma position à la poitrine, la seconde toucha à la jambe l'homme à côté de moi. Sans attendre, ils répliquèrent et ouvrirent le feu sur moi. Je passai entre leurs tirs facilement, fis virer mon Coursier et le relançai à pleine vitesse. J'achevai l'homme blessé à la jambe d'un tir bien placé. Je n'aimais pas devoir faire pareille tuerie mais j'y étais contraint, afin qu'ils ne puissent prévenir leur chef du fait que nous avions cette fille en notre possession.

Seulement trois hommes étaient encore en vie et maintenant, ils se méfiaient de moi et restaient à bonne distance de mes Dragons.

L'un d'eux commit l'erreur impardonnable de réduire ces quelques mètres de sécurité. Aussitôt, d'un mouvement vif et précis, je tirai.
Il fut touché à la poitrine et s'effondra. Voyant que les deux derniers imbéciles reculaient de plus en plus, je décidai d'attaquer maintenant, avant qu'ils ne prennent la fuite.
Je relançai mon Coursier à toute allure pour une troisième charge, mais cette fois-ci, au lieu de rester sur son dos jusqu'à la fin, je me propulsai en l'air au dernier moment. Le temps semblait s'écouler moins vite lorsque j'étais à cette place unique entre ciel et terre. Je tendis mes deux bras, parfaitement synchronisés, et fis feu. Les deux hommes n'eurent pas le temps de comprendre ce qu'il leur arrivait, qu'ils étaient déjà sans vie à terre. Je retombai souplement sur le sol, rangeai mes deux Dragons dans leur étui et rappelai n°1975. J'inspirai profondement, regardai la fille et bien qu'elle ne m'entende pas, lui dit en soupirant :

"- Ah ! Ce que tu ne me fais pas faire..."

Je me remis en selle et fis repartir mon Coursier en direction de la ville.

Will en tenue de combat.

Will en tenue de combat

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