Blizzard.
Quand il s'énerve, il a un foutu tic. Sa jambe droite se met à tressauter. Vous allez me dire que tout le monde fait ça.
Mais la, c'est très particulier.
C'est le signe annonciateur d'un crise de colère. Et je ne vous parle pas de taper des poings et des pieds.
Non, je parle plutôt d'un cataclysme, d'une éruption volcanique. Bref, vous voyez ce que je veux dire.Et là, sa jambe tressaute comme jamais. Vous savez pourquoi ?
Parce ce que je ne vais pas assez vite pour déballer mon cadeau.
Oui, rien que ça.Ce n'est pas ma faute si il y a quarante-six mille emballages.
Oui, parce qu'en plus il est un peu maniaque, voire parano sur les bords.
Et donc, j'ai enlevé le papier cadeau. Puis j'ai ouvert la boîte. Et oh ! Surprise ! Il y a quoi dans la boîte ?
Un paquet emballé dans du papier brun... Il abuse, vraiment. Mais je l'aime, mon biker.J'ouvre le dernier emballage pour découvrir mon cuir. Et putain, quel cuir !
Il est rouge cerise. Je saute sur place comme une gamine qui vient d'ouvrir ses cadeaux de Noël.
— Il est parfait ! Je l'adore ! Et en plus plus il est assorti à mes cheveux ! Il va trop bien m'aller.
Je me tourne vers Blizz et vois qu'il me sourit. Sa jambe ne tressaute plus.
— Si tu le mettais, que je voie à quel point il te va bien.
Je l'enfile et prends des poses de top model.
Il rit et m'attire vers lui pour m'embrasser.— Maintenant, on va au clubhouse que j'exhibe ma merveilleuse femme.
— Tu n'as pas honte de te servir d'une pauvre femme sans défense ?
— Non, je n'ai pas honte. Et Excuse-moi de te le dire mais tu es loin d'être sans défense.
— Bien vu. Allez on y va. Tu vas pouvoir m'exhiber autant que tu voudras.Quand nous arrivons dans la grande salle, j'ai droit à des sifflements admiratifs.
Et ouais, j'ai un cuir personnalisé, moi.— Blizz ! crie Jet. Un appel pour toi.
Mon homme se lève, le visage fermé. Je le suis jusqu'au comptoir où il prend l'appel.
Je n'entends pas ce que l'autre personne dit, je vois juste que Blizz est contrarié.— Je m'en moque, t'as des années de retard.
Sa jambe recommence à tressauter, même debout. Je ne sais pas qui est à l'autre bout du fil, mais je n'aime pas ça.
Je prends la main de mon homme et y dépose un myriade de baisers.
Blizz me regarde et son regard de glace se fait plus doux.— Je ne te le dirai qu'un seule fois, alors écoute bien. Je ne te pardonnerai jamais et je ne veux surtout pas revoir ta sale gueule. N'appelle plus ce numéro. Jamais.
Il raccroche et me serre dans ses bras.
— Ça va, mon ange ?
— C'était mon père. Il veut que je lui pardonne et qu'on recommence à zéro. Putain, je lui fous la paix, moi. Il peut pas juste faire pareil ?Je perçois de la détresse dans sa voix.
J'ai mal pour lui, avec lui.
Je voudrais tant faire quelque chose pour effacer sa souffrance.— Tu n'as qu'un mot à dire et il est mort.
— Et c'est toi qui va l'éliminer ?
— J'en suis capable.
— Je n'en doute pas une seule seconde.Il me libère de ses bras puissants. Et m'entraîne dehors. Nous nous dirigeons vers le garage du club.
Une fois à l'intérieur, Blizzard lâche ma main et va appuyer sur un bouton.
Un plateau se soulève alors du sol.Je n'en croit pas mes yeux. Un trou dans le sol apparaît avec à l'intérieur des marches taillées dans la roche.
— Tu as le droit de me montrer ça ?
— Tu n'es jamais venue ici ?
— Non.
— C'est le bunker. C'est ici que travaille Smart.
— Oh ! Je comprends mieux. Je me suis toujours demandée ce que faisait un intello dans un garage à longueur de journées.
— Ben maintenant, tu sais.Nous descendons et, aux détours de quelques tunnels, nous arrivons dans une salle gigantesque pleine de matériel informatique.
C'est impressionnant.— Salut vous deux ! Waouw, Cherry ! Joli cuir !
— Merci, Smart.
— Alors que puis-je faire pour vous ?
— Je voudrais que tu retrouve ma mère. Et aussi, nos anciens voisins.
— Ceux qui ont appelé les flics ?
— Oui, et ceux d'avant aussi. Et puis, si tu pouvais trouver l'adresse des centres de dressage où on s'est retrouvé Cherry et moi, ça serait top.
— Ok, mais si tu comptes partir faire une expédition punitive, n'oublie pas d'en parler avec Kill. Tiens, voilà déjà l'adresse de ta mère. Pour le reste, il va me falloir un peu plus de temps.
— Merci, Smart.Nous remontons et Blizz referme le bunker. Je me demande ce qu'il a l'intention de faire avec ces adresses.
Je n'ai même pas le temps d'en placer une qu'il m'attrape la main et me traîne presque jusqu'à sa moto.
Comme je ne bouge pas, il me soulève et m'installe à l'arrière avant d'en fourche sa bécane.
Il démarre en trombe et ne s'arrête pas avant d'être arrivé à destination.— On est où ?
— Chez ma mère, répond-il en descendant de moto.Je l'imite et regarde le bout de papier qu'il tient dans sa main.
La maison est de l'autre côté du trottoir. Dans le jardin frontal, un couple semble se chamailler.Nous traversons et pouvons au fur et à mesure percevoir des bribes de leur conversation.
—... à faire ici ! Va-t-en !
— Je veux juste ton pardon.
— Jamais ! Fiche le camp ou j'appelle la police.
— Comme si ils allaient bouger pour toi.Je crois que je commence à comprendre. Cet homme, c'est le père de Blizz.
— Tu ne vaux pas mieux que moi et tu le sais !
Nous arrivons sur le trottoir et Blizz saute par-dessus la petite barrière sans la moindre hésitation.
Il se précipite, poing serrés, sur l'homme que je pense être son père.
J'ouvre tant bien que mal la barrière et me jette sur mon homme tandis qu'il frappe à plusieurs reprises.— Blizz ! Arrête !
Il ne m'entends pas, il est comme possédé. Je dois tenter autre chose.
— Blizz ! Il y d'autres façons de lui faire payer ! Je ne veux pas que tu ailles en prison à cause de lui !
Il arrête son poing en pleine descente et me regarde l'air complètement perdu.
— Vous devriez vous en aller, Monsieur Harding. Je ne l'arrêterai pas une seconde fois.
— Tu rêves ma jolie, je vais appeler les flics plutôt. Ton connard de mec m'a agressé.
— Mon connard de mec, c'est votre fils, sale pervers.La dame, la maman de Blizz, plaque ses deux mains sur sa bouche.
Après toutes ces années, la pauvre n'a même pas reconnu son propre fils.Je réalise que cet homme n'a pas fait que détruire son fils. Il l'a aussi privé de la personne la plus importante aux yeux d'un enfant.
Sa mère.
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Devil's Eagles T3 : Les ailes de la vengeance
Narrativa generaleCherry, belle jeune femme pleine de vie, cache un lourd secret. Quand son passé la rattrape, elle décide de prendre la fuite. Blizzard vit depuis toujours avec les traumatismes de son enfance. Quand son passé le rattrape, il décide de se battre. Une...