Chapitre 31

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"Il n'y a pas d'oeuvre d'art sans collaboration du démon."

André Gide

Je lui ai donné rendez-vous au parc, un endroit public avec des témoins si besoin, je suis assise sur le banc face au lac ou des canard barbottent bruyamment quand j'entends mon prénom. Il est là, je souffle comme pour me donner du courage et tourne ma tête vers lui. Il n'est pas seul, à ses côtés un garçon plus jeune que lui de quelques années. Je me lève et me rapproche d'eux, je me stop dans mon élan quand je constate que sur le visage du plus jeune se trouve une cicatrice qui commence du milieu du front et qui se termine sur le bas de la joue gauche. Le jeune sens que je le fixe et baisse la tête en essayant de se cacher le visage avec ses cheveux.

- J'ai été surpris de recevoir ton appel, me dit Alexander en me faisant la bise, je te présente mon petit frère Harrison. Présente-il.

Harrison fait un mouvement de tête sans la relevée et part ensuite en direction du banc ou j'étais assise quelques minutes plus tôt, une fois assis il sort de son sac un livre.

- il est fan de Harry Potter il lâche ses livres qu'en cas d'urgence, commente Alexander, que me vaux ce petit rendez-vous ?

Pour la première fois depuis son arrivée je lève enfin les yeux vers lui, je suis étonnée de voir à quel point il a maigri, l'adolescent qui fait attention à son apparence laisse place à un jeune qui a l'air de ne plus dormir depuis un bon moment, pour qui se nourrir n'est plus devenu une priorité et mettre des vêtements propres est devenu secondaire. Je me demande si Caleb parlait réellement de cet Alexander.

- Liv', ça va tu as l'air ailleurs.

- Je sais qui tu es, lui lançais-je.

Son visage devient plus blanc, sur le coup je me demande même s'il n'est pas en train de me faire un arrêt cardiaque. Il lève finalement les yeux vers son frère.

- Pas devant Harris, s'il te plaît, me supplie-t-il, je peux t'expliquer promis mais pas devant lui, laisse-moi lui dire de m'attendre ici et après je suis tout à toi.

Je lui fais un hochement de tête et il va a la rencontre de son frère toujours plongé dans son livre, il s'accroupi devant lui et après lui avoir dit quelques mots il lui embrasse le dessus de la tête puis il revient vers moi.

Nous faisons le tour du parc et nous trouvons un coin isolé, il met sa main dans son blouson à la recherche de quelques choses dans sa poche intérieure, il ne m'en faut pas plus pour sortir l'arme de mon pantalon et de la pointé sur lui. Alexander ouvre grand ses yeux et sort doucement de sa poche un paquet de cigarette.

- Tu es un sacré fils de pute, lui crachais-je.

- Le fils d'un conard mais d'une pute certainement pas, baisse-moi ton arme Liviana, me demande-t-il.

- Pour que tu puisses enfin me tuer, je ne suis pas conne.

- Si j'avais voulu te tuer je l'aurais fait avec ma voiture devant le gymnase tu ne penses pas ?

Comprenant qu'il est le chauffeur qui a failli tuer Caleb je lui assène un coup de crosse sur la joue, il peste de douleur et posa sa main sur celle-ci.

- Tu as presque tué Caleb connard ! Hurlais-je.

-Justement, presque, réfléchie Liv' je viens de te le dire si j'aurais voulu que toi et ton putain de copain mourraient je l'aurais fait.

- Et pourquoi tu ne l'as pas fait hein ? Ton charmant père me veut vivante, tu voulais encore jouer avec moi ?

- Pour Tyler, me dit-il enfin je baisse l'arme à l'évocation du prénom de mon ami, mais aussi pour toi, ta famille et les Davis.

Me voilà de plus en plus étonnée, que veux-t-il dire ? Je ne le comprends pas.

- Tyler... Il est...

-Vivant ne t'inquiète pas, je ne vais pas te mentir il n'est pas au top de sa forme mais il tient le coup, en revanche faut vite agir.

- Agir, agir pourquoi ?

Pas de doute je ne le suis pas là, je regarde Alexander qui a l'air épuisé, il tient je ne sais comment. Cette rencontre ne tourne vraiment pas comme je le pensais. Je m'attendais à un combat, à des hurlements du sang ou encore de la torture, mais je me rends bien compte en regardant le soldat en face de moi qu'il a déjà rendu ses armes.
J'attends encore ma réponse quand enfin il me la donne.

- Pour tuer mon père, balance-t-il le regard pleins de haine.

My herosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant