Chapitre 18

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Tout ce que vous reconnaissez de l'univers de J. K. Rowling lui appartient. Le reste est de moi !

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CHAPITRE 18

          Narcissa tourna les talons sans un mot de plus.

          Que son idiot de cousin ait été envoyé à Gryffondor, passe encore, ça correspondait bien à son tempérament de tête brûlée et n'était finalement qu'une expression un peu bizarre du fort caractère des Black. Qu'il insulte leur nom, ça lui restait en travers de la gorge, mais ce n'était pas la première fois, ce ne serait certainement pas la dernière, et c'était de toute manière ridicule ; tout en Sirius clamait son appartenance à leur famille. Ses traits, sa force, de caractère, son arrogance, sa manière de toiser ceux qui, il le savait, lui étaient inférieurs...

          Mais qu'il la rejette, elle ? Qu'il ose prétendre mieux comprendre la situation qu'elle, alors qu'il avait tout juste onze ans et aucune expérience de la vie ? Qu'il la rejette quand elle venait le trouver pour lui assurer son soutien – discret, certes, mais Merlin savait qu'il en aurait besoin ? Elle qui était disposée à lui expliquer comment retourner la situation en sa faveur et à rester son alliée comme lors de leurs jeux d'enfants ?

          C'était une sacré erreur tactique de sa part – mais tout le monde savait que les Gryffondors n'avaient aucun talent de tacticien. Tout petit, déjà, Sirius avait eu tendance à foncer dans le tas sans réfléchir aux implications ni aux conséquences. Non, plus elle y pensait, moins sa répartition l'étonnait. Elle ne se sentait ni outrée ni humiliée ; après tout, même si ce n'était généralement pas le cas des Black ou de leurs descendants, il y avait des Sang-Purs dans toutes les maisons, et les relations que Sirius pourrait se faire en étant ailleurs qu'à Serpentard ne seraient pas inintéressantes pour leur famille. Elle aurait tenté de l'expliquer à Bella si celle-ci n'avait pas été aussi aveuglée par la fureur. Orgueil mal placé, mais ce n'était pas nouveau chez sa soeur.

          Non, songea-t-elle en se dirigeant vers les escaliers, ignorant la foule de gueux qui, sortant de la Grande Salle se pressaient dans la même direction, Sirius ne s'était pas mis dans une situation impossible – même si c'était sans aucun doute ce qu'il avait cherché à faire. Avec son aide et ses conseils, le garçon aurait même pu tirer parti de cet imprévu finalement pas si surprenant et faire la fierté de ses parents en donnant encore plus de gloire au nom des Black – mais il ne voulait pas donner de gloire aux Black. Il ne voulait rien avoir à faire avec sa famille.

          Et il ne voulait pas d'elle ou de ses conseils.

      Si elle avait été née dans une famille de moins bon lignage, elle se serait probablement abaissée à le maudire sur sept générations. Si elle n'avait pas été une Black, elle aurait probablement pleuré à l'idée de perdre son cousin préféré. Mais elle était qui elle était, l'élite des sorciers, la plus belle de ses soeurs, la plus retorse de la maison de Serpentard, et l'héritière la plus en vue parmi les anciennes familles. Elle garda le menton haut, le regard droit, et la bouche close.

        On ne rejetait pas Narcissa Black, et son cousin l'apprendrait à ses dépends.

                                                                                        *

         Sirius rejoint ses amis alors qu'ils descendaient vers les serres pour leur premier cours de la journée : Botanique. Quelques Poufsouffles attendaient déjà devant la porte, et les deux groupes se jetèrent des regards curieux sans se parler.

        - Elle t'a déshérité ? demanda avidement James en guise d'accueil.

        - Qui ça ? Ma mère ? répondit Sirius en affectant une mine blasée. Même pas. Il faudra que j'épouse une Moldue, pour ça.

        - Je le savais, fit son ami d'un air suffisant, se voyant déjà plus riche de dix Mornilles.

          Il se retourna pour expliquer à Peter à quel point Fabian était idiot d'avoir fait un tel pari, et Sirius regarda vers le lac en terminant de reprendre contenance. Sa mère, passe encore, Bella, c'était inévitable – et pas vraiment une mauvaise chose, à vrai dire –, mais Cissy ? Devait-il aussi perdre Cissy ?

          Il soupira. C'était lui qui l'avait repoussée, après tout. Pas une bonne idée, connaissant le caractère de la jeune fille. Il n'avait jamais fait les frais de sa fureur, mais il avait été témoin des extrémités auxquelles Narcissa était prête à aller quand elle s'estimait trahie.

        C'était assez fascinant à voir, en tant que spectateur, mais il n'avait aucune envie de se retrouver dans la position de la victime.

        - Ca va ? demanda une voix derrière lui, le coupant dans ses réflexions.

        - Pourquoi ça n'irait pas ? rétorqua-t-il par réflexe.

        - La Beuglante...

        - Ca va très bien, Remus, dit-il du ton sec et définitif qu'empruntait son père quand il leur refusait quelque chose.

          Le garçon hésita, puis s'appuya sur la barrière à ses côtés, silencieux.

        - Merci, finit par marmonner Sirius.

          Remus hocha la tête sans répondre, un sourire rassuré étirant ses lèvres. Il n'avait pas envie d'être en froid avec ses nouveaux amis – les premiers depuis trop longtemps.

        - Et toi ? demanda soudain Sirius en se tournant vers lui, les sourcils froncés.

        - Moi ? répéta Remus, soudainement moins à l'aise.

        - Tu n'as pas l'air très bien.

        - J'ai dû attraper froid, prétendit-il.

          Sirius le scruta avec tant d'intensité qu'il fut soudain certain que son secret était découvert.

        - Tu devrais manger plus, finit-il par décréter avant de se retourner vers le lac et de recommencer à l'observer d'un air maussade. Tu as mauvaise mine.

          Le professeur de Botanique arriva sur ces entrefaites, attirant son attention loin du soupir de soulagement de Remus. Non, il n'avait vraiment pas envie de perdre ses nouveaux amis...

Les Maraudeurs... et les autresWhere stories live. Discover now