Chapitre 14.

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Pdv Emely.

Ma nuit avait été très courte et j'avais des cernes terribles sous mes yeux mais je tentais de faire comme si tout allait bien devant les autres. Je n'allais pas bien depuis un certain temps, et même si j'essayais d'être heureuse, je ne dupais pas tout le monde. Depuis que j'avais passé la nuit chez M. Denzier, j'étais mal à l'aise à chaque cours. Je ne voulais pas l'affronter, ni reparler de ce qu'il s'était passé entre nous. Je l'évitais du mieux que je pouvais depuis deux semaines et ne participais plus en cours, me contentant de réviser à la fin de la journée et de faire quelques exercices que je trouvais sur internet ou qu'il nous conseillait lors de certains cours. Il nous avait fait faire un contrôle la semaine passée, et il nous donnait les résultats aujourd'hui. J'étais habituée à tourner autour de seize de moyenne générale alors je ne me faisais pas trop de souci par rapport à ce contrôle. Il arriva à ma table et me lança un regard noir qui me fit déglutir mais je ne baissai pas les yeux pour autant, je me sentais suffisamment mal comme ça.

« -Mademoiselle Edwards, c'était plus que médiocre cette fois-ci, vous avez besoin d'approfondir votre travail et de rester concentrée. Cinq. »

J'écarquillai les yeux tandis qu'il me balançait presque ma copie à la figure avant de passer à la prochaine table. Je n'en revenais pas... cinq sur vingt ? Alors que cette matière était celle dans laquelle j'excellais et que je me donnais à fond à chaque fois ? Je n'arrivais pas à le croire... et en me relisant, je ne comprenais toujours pas où j'avais fauté. Certes, la perfection n'existe pas, mais je n'étais pas si nulle.

Je n'écoutais même pas la correction, trop absorbée par l'incompréhension qui régnait dans ma tête. Avec beaucoup de courage je décidai de rester à la fin du cours pour discuter de ma note avec lui, même si j'étais terrorisée à l'idée que ça ne dérape sur un autre sujet beaucoup moins joyeux. J'attendis que les dernières personnes de ma classe ne sortent de la salle pour m'approcher du bureau. Mon cœur tambourinait atrocement fort dans ma poitrine mais il fallait que je surmonte cette mauvaise passe.

« -Monsieur Denzier ? »

Il se retourna, surpris de me voir toujours dans la classe. Il se stoppa un instant pour réaliser que j'étais face à lui et posa sa sacoche sur son bureau sans me lâcher des yeux.

« -Je vous écoute, mademoiselle Edwards. »

Je baissai la tête en fermant les yeux. Après une longue inspiration, je posai ma copie devant lui sans le quitter des yeux, un air dur collé au visage, les sourcils froncés et la mâchoire serrée.

« -J'aimerais que vous m'expliquiez comment c'est possible. »

Il haussa un sourcil et me sourit, amusé. C'était comme s'il s'attendait à ce que je vienne le voir à la fin du cours et qu'il avait tout prémédité juste pour me parler. Avec du recul, j'étais sûre que c'était ce qu'il voulait.

« -C'est ce qui arrive lorsque l'on se laisse distraire. »

Je plissai des yeux, j'avais envie de le tuer à l'instant présent. Il se redressa et se dirigea vers la porte. Je pensais qu'il allait me laisser là, comme une idiote, mais au lieu de ça il ferma la porte à clé avant de revenir vers moi. Je fus surprise de ce geste mais ne me laissai pas intimider pour autant. Il posa ses mains à plat sur le bureau et me défia du regard.

« -Et si on parlait de la raison pour laquelle tu m'évite, Emely ? »

Je retins un hoquet de surprise. J'en étais sûre... Je me mordis l'intérieur de la joue, je n'avais pas envie de reparler de cet incident.

« -J'aimerais que tu m'expliques pourquoi tu me fuis depuis que tu es venue chez moi. Je me doute que c'est parce que tu as fini dans mon lit, mais tu sais quoi ? C'est la première fois qu'une fille me fait faux bond pour ensuite ne pas me donner de nouvelles. Heureusement pour moi, je sais où tu te rends tous les jours. »

(dés)Illusion | TERMINE |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant