CHAPITRE 2 : Les mines de Faragdoud

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Les mines de Faragdoud étaient un supplice, le pire qu'il soit. Bien des hommes avaient été condamnés à cette peine. Le but de ces condamnations était de récolter le verra. Jour et nuit des équipes se relayaient. Les enfants étaient en quelque sorte ménagés dans ce supplice. Ils leur étaient permis de ne pas être un "chercheur", c'est-à-dire de descendre au fond de la mine pour chercher le verra. En effet, ils étaient soit rameneurs soit ramasseurs. Les rameneurs tel Riza étaient chargés d'acheminer les brouettes remplies de verra à la surface. Ce sont les chercheurs qui ouvraient la voie aux ramasseurs qui ramassaient le verra au sol, une fois que les chercheurs l'extrayaient des roches de la mine.

L'obscurité dans la mine était suffocante, tantôt une forte chaleur s'y dégageait telle une fournaise, tantôt le froid glacial s'emparait de ces lieux. L'air dans la mine était lourd et difficile à respirer. La mine était composée de plusieurs niveaux. Ce sont les prisonniers qui créèrent toutes les galeries et donnèrent forme à ces roches.

Pépé Clar était l'un des chercheurs. Il avait de l'expérience et était fort malgré son âge. Il connaissait bien la mine. Au fur et à mesure des années, il développa un petit talent de combat contre les monstres résidant dans les profondeurs de la mine. Il s'agissait de monstres secondaires très faibles, attirés par le verra. Ces monstres n'avaient point de conscience comme d'intelligence. Le réel danger était de se perdre car il était facile de s'égarer dans la mine et de mourir de faim ou de froid ou bien encore de mourir d'épuisement à force de se battre contre les monstres secondaires.

Lisi, Nara, Mat et Leyla étaient ramasseurs tandis que Léos, Riza et Myriam étaient rameneurs. La vie dans les mines était dur, si dur et triste. Les prisonniers devaient chaque jour faire face à la fatigue, au travail forcé, aux manques de nourriture, mais aussi à la maladie et au désespoir. Pour autant, ce n'était pas le cas de tous, certains essayaient de trouver un peu de bonheur dans ce sinistre endroit. C'était le cas de Riza.

En effet, au fur et à mesure des jours qui passaient, le jeune enfant s'habituait à cette situation qui ne lui paraissait plus aussi terrible. Il avait trouvé réconfort chez sa nouvelle famille. Riza voulait les remercier pour leur accueil chaleureux. Il savait que c'était bientôt l'anniversaire de Léos. Il voulait absolument préparer un bon repas pour son anniversaire. C'était la tradition à Elaska dans l'orphelinat.

Les prisonniers ne bénéficiaient que de maigres aliments pour se nourrir. Il s'agissait de pain moisi avec un semblant de beurre étalé dessus, accompagné d'eau. Riza voulait récupérer de la bonnes nourritures, bien fraiches et bonnes pour l'anniversaire de Léos. Pour lui, le repas servait à partager un moment de bonheur avec les personnes qu'il côtoyait. A cette fin, Riza prépara un plan. Il avait besoin de l'aide de complice qu'il choisit aisément. Ce fut Leyla et Nara, qui ne furent guère heureuses de ce projet, mais qui suivirent tout de même Riza, après être convaincu. Ainsi, un jour avant l'anniversaire de Léos, Riza devait détourner l'attention des gardes pour que Nara et Leyla puissent se faufiler, durant ce laps de temps dans les réfectoires des soldats afin de dérober de bons ingrédients.

Quand le soir tomba, Riza se dirigea vers la résidence des gardes qui s'y reposaient. La pénombre était telle que l'on ne pouvait rien n'y voir. Il profita de cette obscurité pour hurler « des monstres pullulent de la mine, ils vont sortir de la mine et nous attaquer ». Les gardes alors affolaient, coururent rapidement vers la mine pour vérifier les dires qu'ils avaient entendus. C'est là que Leyla et Nara entrèrent silencieusement dans le réfectoire des soldats. Elles y trouvèrent un bon gros poulet, fraîchement égorgé et plumé. Elles prirent un peu de sel, ainsi que quelques épices. Nara et Leyla ne tardèrent pas. Elles sortirent rapidement par une fenêtre du réfectoire. En effet, les soldats conscients de la supercherie, marchaient à vive allure pour retrouver leur tente ainsi que leur repos. A quelques secondes près, Leyla et Nara allaient être découvertes, c'est pourquoi Riza alla parler aux soldats pour les retarder. Malheureusement, ce dernier n'eut guère de chance. Les soldats en colère, se défoulèrent sur lui, sans savoir que s'était bien lui qui était à l'origine de cet appel de détresse. Après une roués de coups, Riza était à terre, regardant le ciel aux mille lumières étincelantes. Le jeune garçon était heureux d'avoir réussi. Un bon poulet bien gras les attendait pour demain soir.

Le matin, en se levant, Riza avait encore mal à ses articulations. A cela, s'ajouta une journée  pénible dans la mine. La fournaise était telle que les mains de Riza brûlaient. C'était le cas, depuis quelques jours, une forte chaleur se dégageait des profondeurs de la mine. Le jeune orphelin se demandait pourquoi la température dans la mine vacillait autant dans la mine.

Le soir arriva, c'est là que Pépé Clar, Lisi, Myriam et Mat furent prévenus des agissements de Leyla, de Nara et de Riza. Désormais, Pépé Clar, Lisi, Mat et Myriam devaient écarter Léos, le temps que le poulet soit prêt. Léos ne comprenait pas pourquoi Pépe clar, Lisi, Mat et Myriam l'écartaient du groupe et l'isolé. Il s'imaginait qu'il avait fait quelques choses de mal. Quelque temps plus tard, Nara, Leyla et Riza rejoignirent Pépé Clar, Myriam, Lisi, Mat et Léos en chantant joyeux anniversaire à ce dernier. Du fait de l'absence de bougie, Riza prit une petite branche qu'il trouva à même le sol. Il la plaça au sommet du poulet et mit le feu à son sommet. Léos était si heureux, il souffla et fit un vœu. Il demanda aux forces supérieures de ce monde de protéger ses amis. Le repas fut si convivial, la nourriture était si bonne. La joie envahissait tout le monde, ce qui était rare en ces lieux. Après une bonne soirée, Riza se sentait très émotif. Il considérait déjà Léos comme son frère et Myriam comme sa sœur. Il en était de même pour Nara, Lisi, Leyla, Mat et Pépé Clar.

Après la fête, Riza retourna dans sa tente froide et peu accueillante accompagné de Léos. Une division était faite entre les hommes et les femmes ainsi que les enfants et les adultes. Léos s'endormit rapidement, si heureux. Il avait oublié le travail acharné qui l'attendait le jour suivant. Ce n'était pas le cas de Riza qui se remémorait ses soirées et moments festifs à Elaska. Il pensait au village. Après quelque temps, il parvint lui aussi à s'endormir.

Au cœur de la nuit, Riza rêva, il vit son village, son orphelinat et sa famille. Il se baladait dans les champs, derrière l'orphelinat d'Elaska. Il faisait beau et le paysage était empli de verdure, les vergers ne cessaient de s'étendre dans l'horizon. Néanmoins, sa vision commença à se troubler, il commençait à voir des choses étranges. Des flashs violents et rapides se succédèrent. Il vit du sang, une bataille, des choses dont il ne comprenait pas le sens. Les flashs devenaient de plus en plus puissants, c'est là qu'il se réveilla brusquement. Léos lui tenait la main tandis que les yeux de Riza étaient emplis de larmes. Léos le consola :

- Riza, tant que nous serons ensemble avec les autres, tous se passera bien. Et un jour, cette situation changera. Après tout, rien ne reste pareil, tout évolue et tout change.

- Oui, tu as bien raison, ne t'inquiète pas. Ça va aller, répondit sereinement Riza.

Sur ces mots Léos et Riza s'endormirent. Ils devaient être en forme pour demain.

Riza KaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant