Riza Kara

CHAPITRE 15 : Dure réalité

« Hey Riza, lève-toi » dit Lila en souriant. Le jeune garçon était plongé dans un profond sommeil. Cela faisait bien longtemps que Riza n'avait pas connu tel sommeil. « RIZA ! J'ai dit lève-toi ! », hurla la petite, en frappant sur la tête du garçon.

« Aie ! Qu'est-ce qui se passe ? » Clama Riza, en se levant brusquement et en tombant du lit.

Tous les autres enfants se réveillèrent devant le tumulte de la scène. Riza alors proclama « Haha, bonjour Lila. Les autres, vous avez bien dormi ? ». Tous les enfants répondirent en même temps oui. Riza en se levant remarqua que Pierre n'était pas là. Il avait en effet déjà quitté son lit.

- Hey, Clément, dis-moi, il est où Pierre ?

- Depuis que tu es parti. Il s'occupe de toutes les taches à la maison. Il se lève avant tout le monde pour aller couper du bois. Puis, il aide sœur Tamara à faire le déjeuner.

- Ha, je vois, qui aurait cru que ce fainéant un jour travaillera, haha.

Le bruit et le chahut provenant de la chambre étonnèrent un peu sœur Tamara. Il était rare que les enfants se lèvent si tôt. Elle alla immédiatement dans la chambre pour leur parler.

- Bonjour, les enfants. Laissez dont Riza un peu tranquille, haha. Regarde, Lila à force de le pincer les joues, il est tout rouge, proclama la nonne alors que la petite pinçait encore les joues du jeune garçon.

- Oui, grande sœur. Pardon, Riza, répondit Lila.

- J'ai autre chose à vous dire. Comme vous le savez, il est interdit de se balader en ville depuis que les soldats y sont présents. Vous n'avez que le droit d'aller dans le jardin. Je dois vous prévenir, vous ne devez dire à personne que Riza est parmi nous. Sinon Riza aura des ennuis. C'est bien compris les enfants ?

- Oui, dirent les enfants un peu étonnés.

- Bon, les enfants, allaient aider Pierre. Riza, toi tu restes, nous devons parler. J'aimerais que tu me rejoignes dans mon bureau, après t'être changé, évidemment, haha.

- Oui, sœur Tamara, répondit Riza un peu gêné.

Feny, lui était encore un peu fatigué et attendait que Riza se change. L'enfant, en s'habillant s'approcha de la fenêtre de la chambre, qui donnait vue sur le jardin. Il vit alors Pierre coupait du bois. Il était un peu étonné de ce changement de comportement, mais il se doutait que les événements qu'ils avaient subis avait influé sur Pierre.

- Riza, aller, dépêche-toi ! Et arrête de regarder par la fenêtre. Tu ne devrais pas faire attendre sœur Tamara. Il me semble qu'elle va probablement nous dire des choses importantes.

- Oui, tu as raison Feny. Je me dépêche, répondit Riza.

Au bout de 5 minutes, Riza était prêt. Il sort de la chambre et toqua à celle de sœur Tamara.

- Oui, entre

- Est-ce que ça va, vous avez l'air d'être triste ? Demanda soucieusement Riza.

- Non ça va, mais je n'ai pas de bonne nouvelle. Riza, les seuls qui connaissent ta situation sont moi et Pierre. Depuis ce jour, tout a changé. Quand tu es parti, le village entier a été affecté. Nous avons entendu ce qui s'est passé dans les mines. Il paraît qu'un soulèvement a eu lieu. Quelques personnes ont réussi à s'enfuir, mais le pouvoir impérial s'est immédiatement lancé à leur recherche. Malheureusement pour eux, presque tous ont été trouvé. La délation est désormais de mise. On ne peut désormais faire confiance à personne. Tu sais comme moi que ses soldats ont été positionné ici pour te récupérer. Il était logique que tu reviennes ici. Mais je ne comprends pas pourquoi autant de soldats. Que s'est-il réellement passé Riza ? J'ai besoin de savoir, demanda curieusement la nonne.

- C'est... C'est parce que de la magie en moi s'est éveillée, répondit Riza d'un ton troublé.

- De... De la magie ? Vraiment ? S'exclama sœur Tamara complètement surprise.

- C'est étrange... Mais maintenant tout s'explique. La situation est encore pire que ce que j'imaginais. Écoute moi bien, demain soir, je vais te faire quitter ce village. Depuis ton départ, une cellule de résistance s'est formée contre le pouvoir impérial. La résistance est encore à ses balbutiements et elle est secrète. Elle est née à Elaska. Nous sommes le foyer, mais nous avons réussi à exporter nos idéaux. Ainsi, un petit réseau s'est formé. Nous parviendrons à t'exfiltrer de l'Empire de Belevia.

- Mais pour aller où, je ne comprends pas ? Proclama, Riza perdu dans ses pensées.

- Nous allons t'amener au pays de Mart. Heureusement pour nous que le pays voisin n'est pas très loin. Le voyage sera tout de même long et risqué, mais c'est le seul moyen. Si tu restes ici, tu te feras capturer, et ils te feront je ne sais quoi. Nous allons te donner une nouvelle identité. L'Église d'Ymir a une forte influence dans le Sud du continent. Nous pourrons ainsi facilement effacer ton identité actuelle. Encore une chose Riza, quand tu arriveras à Mart, tu devras oublier totalement notre existence et ainsi que l'ensemble de ton passé. Tu ne dois parler à personne de ton passé. S'ils nous démasquent, ils nous tueront tous, et c'est encore la meilleure peine qu'il soit. Tu dois garder tout cela secret et ne le dire à personne. Tu me le promets Riza ?

- Je... Je, je ne peux pas et je ne pourrais jamais faire cela, rétorqua le jeune alors que des gouttelettes coulaient sur ses joues.

- Riza, je sais que c'est dur, mais tu y es contraint. Il n'est plus question de toi ou de moi, mais de tous tes frères et sœurs mais aussi du village entier. Tu dois me le promettre.

Riza tourna son visage et dit alors d'une voix hésitante.

- Je vous le promets, ma sœur. Néanmoins, je n'oublierais aucun d'entre vous.

- Profite bien de ces derniers jours. Tu devras oublier à tout jamais ton passé. Cela sera plus simple pour toi Riza. Va rejoindre tes frères et sœurs, ils sont dans le jardin. Les clôtures te cacheront de la vue des soldats, dit sœur Tamara, le visage attendri.

Sur ces paroles, la discussion entre Riza et la nonne prit fin. L'enfant, perdu dans ses pensées, retourna dans la chambre qui était destinée aux enfants, et s'allongea sur le lit où il avait dormi.

- J'ai donc deux jours devant moi avant de repartir dans un long voyage, proclama le jeune garçon.

- C'est bien triste, mais bon, c'est la meilleure chose à faire. C'est dangereux, n'oublie pas ce qu'ils ont fait à Nora, dit Feny.

- Ouais, tu as bien raison, mais au fond de moi, quelque chose me fait mal. Ça m'empêche de respirer, c'est si douloureux.

- Ne t'inquiète pas, avec le temps ça ira mieux. Mais chaque chose en son temps. Profite encore de tes frères et sœurs avant de partir.

Riza regarda alors Feny en souriant et lui dit « Allons-y ».