CHAPITRE 5 : Le soulèvement

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Pepé Clar était l'un des prisonniers les plus expérimentés dans la mine. Il considérait Riza, Myriam, Léos, Mat, Leyla, Lisi et Nara comme ses propres enfants. Il n'hésitait pas une seconde à donner de sa personne pour les enfants. Sa vie était leur. Il donnait avec grand plaisir sa nourriture, ses couvertures, .... Le vieil homme les chérissait plus que tout au monde.

Pépé Clar travaillait depuis longtemps dans la mine. Tous les travaux qu'il avait réalisés avaient renforcé son corps ainsi que son esprit. C'était l'un des rares prisonniers qui parvint à maîtriser la magie et à la perfectionner après de longues années, alors qu'il était un rastas.

L'aïeul en colère dit à Marot « Comment pouvez-vous faire cela ! N'avez-vous point d'état d'âme, de cœur ? N'êtes-vous point humain ? Non, vous n'êtes que l'un de ces monstres sans âme. Je ne laisserai pas passer cela». Marot lui rétorqua d'un ton ennuyé « est-ce que c'est une blague ? Elle est vraiment de mauvais gout, vieillard. Tu seras puni à la flagellation dès l'aube pour rébellion ».

« Bien, Riza, approche-toi » murmura l'homme âgé au jeune garçon « tu vas devoir fuir ce lieu. Je vais essayer d'éloigner Marot. Pendant ce temps, prend avec toi Léos et fuit. Tu ne dois pas combattre, tu n'as aucune chance face à cet homme, ou du moins pas aujourd'hui. Je t'en supplie, ne rend pas la mort de Myriam vaine. » Riza hocha la tête. Il décida de ne point combattre. Il fit totalement confiance à Pépé Clar.

Le vieil homme prit alors une pioche, qui était à côté de lui. Il insuffla à l'outil un mana terrestre, de couleur brune, qui enveloppa l'objet. L'homme âgé maîtrisait la terre. C'était son élément. A la vue de son pouvoir, les soldats étaient stupéfaits. Ils se demandèrent comment un rastas pouvait maîtriser la magie et l'utiliser à un niveau avancé. Marot fut aussi impressionné, mais il savait très bien que cela ne changerait rien pour lui. Il clama « haha, tu me menaces avec ça. Plutôt étonnant que tu maîtrises la magie, même si elle n'a aucune forme et aucune élégance ». Hélas, c'était vrai. La puissance de Pépé Clar n'égalait en aucun cas la puissance de Marot. Il ne pouvait au mieux que lui tenir tête et ce pendant une durée limitée. Pépé Clar en avait aussi conscience.

Juste avant de combattre, le chef de district dit d'un ton hautain et dédaigneux « pauvre rastas, tu vas mourir ici, comme cette chose à côté de moi ». Marot se retourna et regarda le corps inerte de la jeune fille. Sur ces mots, le sorcier-or matérialisa une flèche d'éclair et la lança sur Pepé Clar qui parvint à l'esquiver. Le chef de district maîtrisait une puissante magie d'éclair.

Le vieil homme avant de lancer sa contre-attaque, dit d'une voie méprisante « à mon tour ». Le vieil homme frappa alors le sol d'une force inouïe avec sa pioche, la terre se broya sous l'effet du coup. La roche dans la terre s'arracha du sol et atteignit Marot ainsi que ses soldats placés derrière lui. L'effet de l'attaque permit de faire reculer Marot qui était à côté de Léos. Le jeune enfant ne voyait et n'entendait rien de ce qui se passer. Il était paralysé, mais personne ne le savait.

Pepé Clar hurla alors « Riza, Léos fuyait maintenant ! ». Riza commença à courir, mais il s'aperçut rapidement que Léos ne le suivait pas. Léos était toujours auprès de Myriam, ses genoux maintenaient son corps au sol, complètement bloqué par la douleur. Il ne voyait et n'entendait toujours rien. Riza revint vers l'attroupement, mais cette fois-ci l'attroupement se souleva en une émeute.

En effet, quand Pépé Clar reprit le combat contre Marot et ses soldats, tous les autres prisonniers qui étaient présents devant la scène, le rejoignit. Un vent de liberté, d'espoir soufflait sur Faragdoud prêt à tout détruire sur son passage. C'était ce que Pépé Clar souhaitait. L'homme âgé réfléchissait. Il se disait « une émeute est le seul moyen pour que Riza puisse s'enfuir de la mine avec Léos, sans que les soldats parviennent à les rattraper. Mais là, ça se gâte. Comment faire sortir Léos de la bataille qui vient de se généraliser à toute la mine »

Malheureusement, le sort de Léos était scellé. Pépé Clar le comprit rapidement à contre cœur. Il se retourna et dit au jeune garçon « Riza, le temps presse, il est trop tard pour Léos, la tournure des événements fait qu'il est au plein cœur de la bataille ». Le vieil homme se dit a lui-même « et en plus ce soulèvement ne dura que 20 à 30 minutes, au plus. Les soldats sont bien trop puissants. Si je te laisse y allait, il sera trop tard et aucun de vous ne s'en sortira. Quel choix cruel que je fais ». Le jeune garçon lui répondit « mais je ne peux faire cela. Je vais rester avec vous et combattre aussi ». Le vieil homme parla une dernière fois à Riza en souriant : « Pars, tu reviendras et nous sauveras tous, je te fais confiance. Mon enfant, tu n'abandonnes personne aujourd'hui, sache-le. Tu commences juste à nous sauver. Les épreuves seront longues et dures, mais tu y arriveras. Le sacrifice de Myriam n'est que le début d'un grand mouvement de liberté. Riza, je t'en prie, quitte ces lieux et oriente-toi vers l'ouest. Tu trouveras la forêt sacrée de Lumen, restes-y quelques jours à l'abris de tous soldats ».

Riza se tourna en prenant une grande inspiration et commença à courir. Des larmes coulaient à flots sur son visage. Il cria en pleurant à Pépé Clar « promis, je vous sauverais tous », « je le sais bien » rétorqua l'homme âgé les larmes aux yeux.

Riza KaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant