CHAPITRE 8 : Fuite

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De son côté, Riza courait de toutes ses forces vers l'ouest. Des larmes coulaient à flots de ses yeux. Il entendait d'horribles tumultes provenant de la mine. Il ne cessait de se répéter que tout irait bien, qu'il devait juste continuer à courir. La terre était boueuse et sinistrée. Il n'y avait aucune végétation aux alentours. Les bruits ne cessaient de s'intensifier au loin. Le cœur de Riza battait à mille à l'heure. Il sentait quelque chose en lui, se déchirant au plus profond de son être. Le jeune garçon ne lâchait rien pour autant, il s'efforçait de courir sans aucun répit. « Cours, cours, cours ! Ne regarde pas en arrière. La chance qui t'a été octroyée aujourd'hui ne doit pas être gâchée ! » Se disait-il.

A un moment, Riza s'arrêta complétement haleté. Il se retourna alors, et vit le district entier de Faragdoud en feu. Tout le campement était en train de brûler dans des flammes ardentes. L'enfant complètement paralysé devant cette scène infernale, tomba à terre. Ses genoux parvenaient encore à le maintenir. Ses yeux s'emplirent d'une tristesse infinie. Il clama alors de vive voix « O monde injuste, pourquoi avons-nous un tel destin, emplit de malheur ! Qu'avons-nous fait pour mériter cela ? ».

En regardant vers le campement, Riza vit une lumière au loin qui s'approchait lentement vers lui. C'était des soldats accompagnés avec des chiens pisteurs qui avaient été missionnés afin de capturer le jeune orphelin. A ce moment précis, Riza reprit conscience et se dit au fond de lui « Non ! je ne céderais pas. Pepé Clar, je te fais confiance. Le sacrifice de Myriam fera naître un nouvel air. Je ne puis me permettre d'être faible à ce moment alors que vous vous battez en me donnant toute votre confiance. Je vous sauverai tous ! »

L'orphelin alors se leva et courut encore et encore. Au bout de quelques heures, la terre n'était plus boueuse. Elle devenait de plus en plus compacte et solide. C'était le signe que Riza s'approchait des limites du district de Faragdoud. Les soldats continuaient de le suivre. Lourdement armée, ils étaient bien loin derrière le jeune garçon. Riza était inquiet, il commençait à fatiguer. Il se dit « si je n'arrive pas à quitter ce district avant que le jour se lève, je suis fichu. L'obscurité et la pénombre me cachent. Le jour, je n'aurais plus aucune chance dans ses terres stériles, je serai à découvert. Il faut que j'entre dans les bois de Lumen pour que je puisse me cacher ».

Les soldats avaient de plus en plus de mal à suivre Riza. Les traces laissées par ce dernier devenaient de plus en plus rares puisque la terre était plus compacte. Les chiens parvenaient encore à leur donner la bonne direction pour le suivre.

Après encore une heure de marche, le vent se leva. Le jeune garçon sentit une puissante bourrasque. Il entendit très près de lui la réponse de la nature a ce vent : le claquement des branches des arbres et des buissons. Il était arrivé dans les bois de Lumen. L'orphelin était heureux. Cela faisait des semaines qu'il n'avait plus vu d'herbe et d'arbre verdoyant. Riza entra dans la forêt, son visage souriait enfin.

Complètement épuisé, l'enfant monta sur un arbre comme il avait l'habitude de le faire à Elaska et s'allongea. Il sombra rapidement dans un profond sommeil. Ses rêves furent terribles, les images du brasier qu'il vit auparavant ne cessaient de lui revenir.

« Où est-il ? Mais où est-il passé ? » Dit un soldat à un autre d'un ton consterné. Un autre lui répondit « Je ne sais pas, les chiens sont complètement épuisés, on ne pourra s'en servir pas avant encore quelques heures ». Un autre soldat baragouina « si on ne le trouve pas rapidement, c'est Marot qui va se charger de nous retrouver, hein ... On va terminer sur des pics comme les rastas de la révolte ». Leur chef de groupe leur répondit « je ne comprends pas aussi pourquoi maître Marot est intéressé par ce rastas. L'ordre est de le capturer vivant. Il est juste autorisé de lui briser les membres pour éviter toutes nouvelles fuites. Bref, suivez les ordres, soldats ! ».

Sur ces paroles, Riza s'éveilla. Le soleil c'était à peine lever. Les soldats étaient justes en bas de l'arbre où il avait dormi. Le jeune enfant se recroquevilla pour éviter que l'un d'eux le voit. « Mais comment ont-ils pu déjà me trouver. Ça va être bien plus compliqué que ce que je pensais. Je dois rapidement rejoindre un village, je ne vais pas tenir, la faim et la fatigue m'auront avant. Et en plus, je dois absolument me dépêcher avant que les chiens ne s'éveillent » pensa Riza d'un ton soucieux. Le jeune garçon attendit que les soldats s'éloignent du lieu pour descendre de l'arbre. Il avait devant lui quelques heures pour pouvoir semer le groupe de soldats déterminait à le trouver.

Il courut de vive allure vers l'ouest et s'enfonça encore plus profondément dans la forêt de Lumen. Les arbres étaient plus grands et forts. La magie qui entourait les lieux était plus dense et plus concentré. Les lois de la nature régnaient sur ces lieux. On disait que dans les temps anciens, la forêt y était habitée par un esprit de lumière qui protégea la forêt de toutes les forces maléfiques qui essayaient d'y pénétrer. Hélas, ce n'était plus le cas visiblement. Une partie de la forêt était utilisé par les habitants aux alentours de la forêt ainsi que par l'Empire de Belevia.

Le garçonnet parvint à semer les soldats. Le jeune garçon se disait « avec ces soldats à mes trousses, je devrais rester là quelque temps. Aller dans un village tout de suite n'est pas vraiment une bonne idée. Je dois prendre des forces et me reposais, c'est le seul moyen pour pouvoir continuer. Je dois trouver un refuge pour vivre et m'habitais, mais où ? Les villages ne sont qu'aux alentours de la forêt, il n'y a aucune présence humaine, rien. Côté positif, il ne devrait normalement rien m'arriver ». Riza chercha durant des heures un abri pour se reposer et s'abriter. Las, il se dirigea dans une petite rivière ou il parvint à pêcher quelques poissons. « Super, enfin un bon repas à dévorer haha » dit-il lorsqu'il attrapa son premier poisson. La solitude rongée un peu le jeune enfant, ça lui faisait bizarre d'être seul. Il était toujours habitué à être avec des personnes.

L'après-midi, Riza cherchait encore, c'est là qu'il entendit une voix « viens, viens mon enfant, n'est rien à craindre, suis ma voix ». Il perdit conscience, ses pupilles noires s'effacèrent. Il commença à marcher vers le cœur de la forêt de Lumen sans en être conscient. Au bout d'une heure, il arriva devant des anciennes roches et stèles. Il reprit d'un coup ses esprits, Riza était au centre d'un ancien temple très ancien. Il entendit au loin de nombreuses personnes accourir. Le brouhaha devenait de plus en plus fort. Riza se cacha derrière l'une des stèles. C'était étrange, l'enfant senti comme une présence derrière lui, il se retourna, mais ne vit personne. la présence semblait avoir disparu. « je pensais avoir semé les soldats. Il me fatigue vraiment cela » se dit-il d'un air mécontent. Puis, il vit passer devant lui, un groupe d'hommes armés d'épée et de machette. « Hein, ça ne doit pas être des soldats de l'Empire, mais ils doivent quand même être dangereux ». Une fois les hommes passé, il courut dans le sens inverse de ces hommes.

L'orphelin se disait « mais que ce passe-t-il encore ? Comment peut-il y avoir de tels personnes ici et comment suis-je arrivé ici ? C'est étrange . Haaaa et cette voix et la présence ? ». Riza, progressivement ralentit dans sa course. C'est là qu'il entendit une voix aigüe qui hurlait en pleurant « sauvez-moi ! Y-a-t-il quelqu'un ? S'il vous plaît, j'ai peur, ne me laissez pas ici. j'ai mal, au secours ! ». Riza s'approcha de la voix, elle provenait d'un buisson. Le buisson faisait des va-et-vient. Le jeune garçon un peu stressé s'approcha et jeta un œil. Il ouvrit le buisson en deux et vit un petit animal ailé, blanchâtre, avec une petite queue qui finissait en bleu. Il avait des pattes semblables à celles d'un pégase. Des ailes splendides, d'un blanc immaculé.

Riza KaraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant