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J'essuie mes yeux une nouvelle fois et respire lentement afin de bien me reprendre.

- Et voilà ! M'exclamai-je. C'était l'instant riche en émotions.

Jin pouffe et prend l'avant dernière question sans répliquer. Il a du se dire que je voulais vite passer à un autre sujet et c'est exactement ça. C'est mieux, comme ça je ne penserai plus à toute cette histoire si mon esprit est occupé par autre chose.

___

- « Dites à votre partenaire ce que vous aimez en lui. Soyez très direct, exprimez des choses que vous ne diriez pas à quelqu'un que vous venez de rencontrer. »

Bizarrement, la réponse me vient presque tout de suite. Pas besoin de réfléchir très longtemps.

- Alors... amorçai-je. Ce que j'aime en toi, c'est le fait que tu n'aies honte de rien. Dis-moi si je me trompe, mais je pense que tu ne te préoccupes pas de ce que les gens vont penser de toi par rapport à qui tu es et ce que tu fais. Tu sais faire comprendre aux gens qu'ils ont tort, ou bien les remettre à leur place sans entrer dans la méchanceté ou le dénigrement. Aussi, ton côté philosophe auquel j'ai fait allusion tout à l'heure, je l'adore. Et ce que j'aime par dessus tout, c'est ta simplicité. Et puis... je dois avouer que tu es très charmant, ajoutai-je timidement.

- Tu ne te trompes pas, rétorque-t-il. Je suis exactement comme ça.

On se sourit mutuellement, puis Jin répond à son tour, sans attendre.

- Premièrement, je tiens à te retourner le compliment sur le physique parce que je te trouve très charmante aussi.

Je lutte pour ne pas rougir mais je sens très clairement mes joues chauffer.

- Ensuite, enchaîne-t-il. J'apprécie énormément que tu sois une femme forte et indépendante malgré tout ce qui a pu t'arriver, ou devrais-je dire grâce à tout ce qui t'est arrivé. Tu gardes le sourire en toutes circonstances et tu es très bienveillante et positive. Tu vois le bon côté des choses partout, et c'est une excellente qualité à mon avis. La preuve, tu n'en veux même pas à ta mère biologique alors qu'elle t'a abandonnée, et je trouve que c'est faire preuve d'énormément de bonté.

- Je dois avouer que ça m'a pris du temps avant de lui "pardonner", si je peux dire ça comme ça. Durant une certaine période de mon adolescence, principalement la période où je ne me sentais pas à ma place dans ma famille, je lui en voulais beaucoup alors que j'étais très bien là où j'étais. Sincèrement, je n'aurais pas pu rêver mieux, mais je pense que j'ai juste mis un certain temps à le réaliser et à me dire qu'en fait, c'était simplement un cadeau qu'elle me faisait.

Jin acquiesce vivement avant de répliquer.

- Je pense qu'on peut partir du principe où si elle t'a abandonnée, qu'importe la raison, c'est que dans tous les cas, ton destin était ailleurs.

Je confirme silencieusement, puis Jin dépose la carte.

- Bon... lâchai-je. Je crois que c'est le moment où on se regarde dans les yeux pendant cinq minutes, en silence.

- Ah oui, j'avais oublié. Est-ce qu'on doit mettre le chrono nous-même ?

- Euh... Je ne sais pas. Si ma coloc' n'a pas débarqué pour nous le donner, je suppose que oui.

Jin sort alors son portable et règle le chronomètre sur cinq minutes.

- Prête ? Vérifie-t-il.

- Oui, même si je ne suis pas du tout à l'aise avec ça pour te dire la vérité.

- Moi non plus, rassure-toi, rit Jin.

Je pouffe doucement et on se prépare tous les deux à se regarder non-stop pendant cinq minutes...

- C'est parti, dit Jin en appuyant pour démarrer le chrono.

On se regarde littéralement droit dans les yeux. C'est vachement déstabilisant...

Alors qu'à peine une minute s'était écoulée, Jin s'est mis à me faire tous types de grimaces.

- Je suis presque sûre que tu n'es pas supposé faire ça, ai-je ri.

- Je suis presque certain que tu n'es pas supposée parler, réplique-t-il doucement.

Je me pince les lèvres en me rendant compte de ma bêtise alors qu'il se met à rire.

- C'est vachement long cinq minutes quand même, chuchote-t-il.

- Je suis si désagréable à regarder ? Blaguai-je.

Jin fait mine de réfléchir sérieusement à la question, alors je fais mine de faire la moue.

- Je suis tentée de détourner le regard pour témoigner de mon mécontentement, dis-je. Mais je ne peux pas alors je vais simplement te fusiller du regard.

Jin rigole et je tente du mieux que je peux de ne pas le rejoindre, mais c'est compliqué.

- Chut, pouffai-je alors que je riais moi-même. Ça doit se faire en silence.

Rien à faire. On est complètement tordu de rire, si bien que Jin en est devenu rouge.

Je cache le bas de mon visage, laissant uniquement mes yeux découverts, tentant de me calmer. Finalement, après quelques instants, on a enfin pu s'arrêter. On en avait tous les deux les larmes aux yeux.

- Pourquoi est-ce qu'on riait déjà ? Demande doucement Jin avant de recommencer à rire.

Je hausse les épaules et craque à nouveau. Je crois qu'on a complètement foiré cette étape de l'expérience.

Nous avons subitement été interrompu par la sonnerie du téléphone de Jin qui annonçait la fin des cinq minutes.

- Ah, ça y est, commence Jin comme il peut, toujours hilare. On peut enfin se lâcher.

Encore une fois, on explose de rire parce que clairement, nous ne sommes pas du tout restés de marbre comme convenu.

Je tente de respirer profondément pour arrêter de rire parce que j'ai l'impression que nos rires sont contagieux l'un pour l'autre. Si l'un ne s'arrête pas, l'autre ne s'arrêtera jamais.

À l'aide de mes mains, je ventile bêtement mon visage, comme si cela allait m'aider. Au final, j'ai fermé les yeux et bouché mes oreilles pour me calmer. Une fois que c'était fait, je m'attendais à ce que Jin se soit également calmé, ce qui était le cas, mais dès lors que nos regards se sont croisés, c'était reparti...

- On va jamais y arriver, lançai-je. Lis la dernière question.

- C'est à toi de la lire, pouffe-t-il.

- Ah.

Je prends alors la dernière carte et comme par miracle, on parvient tous les deux, peu à peu, à calmer nos rires.

Lorsque je lis silencieusement la question, je souris automatiquement.

- « Aimerais-tu qu'on reste en contact ? »

50 Questions | Jin FFOù les histoires vivent. Découvrez maintenant