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6h30.

Le soleil ne pointera pas le bout de son nez avant une bonne heure. Peu nombreux sont ceux qui ose s'aventurer à l'extérieur de leur précieux cocon douillet et chaud pour affronter les dernières fraîcheurs de la nuit. Mais il existe un garçon, un adolescent que ces amis considère comme fou de sortir aussi tôt pour lâcher un lit bien chaud et si précieux pour de jeunes étudiants.

Ses pieds atterrirent sur le bitume, mais chose que tout le monde ignorait, il ne partait pas bien loin, en ces matins dégagés et sombre, parfois ensoleillé en été, il grimpait l'escalier de secours interdit aux élèves à la seule force de ses bras pour le premier étage. Puis il montait discrètement tel un félin souple et agile jusqu'au toit, puis, une fois face à la nuit, il écarta les bras et inspira cette fraîcheur destructrice qui lui piqua la gorge jusque dans son nez. Mais ça lui faisait un bien fou, seul avec le silence.

Il posa son enceinte sur un petit mur en pierre, connecta son téléphone et mis une chanson au hasard. N'importe quoi ferai l'affaire du moment qu'elle s'insinuant dans ses veines pour faire battre son cœur.

Il leva la main, face à la ville, l'a déplaça sur la droite alors que la musique accélérait. Sa jambe se plia et son cœur accéléra, son bassin suivit le rythme des douces paroles de la chanteuse à la voix si belle. Il tourna, effectuant un tour sur lui même avec toujours cette volonté de parfaire sa grâce et sa perfection. Il voulait toujours plus, corriger le moindre écart de son corps sur la musique. Tout devait être parfait, millimétré, calé aussi bien dans sa tête qu'au bout de ses doigts et de ses pieds.

Mais ce matin-là il se maudissait. Il se maudissait de ne pas avoir enclenché la fonction « ne pas déranger » sur son téléphone. Ce qui eu pour conséquence l'appel de son ami qui coupa sa musique pour se caler sur son enceinte.

Il déconnecta l'appareil et porta le téléphone à son oreille. Il ne pensait pas qu'il était aussi tard et déchanta vite quand il vit l'heure.

6h52.

-Allo ?

-T'es ou ? Ça fait 10 minutes que je t'attends devant ta chambre.

-Je suis en bas. Je t'attends.

-Bon bah j'arrive.

Il avait menti mais pas d'autre choix. Comment dire à son ami et collègue de danse qu'il partait plus tôt pour être seul et pas s'entraîner qu'avec lui. Il rangea alors vite ses affaires, téléphone dans la poche de son jogging et enceinte sans l'autre. Il sauta par dessus la première marche de l'escalier de secours et dévala les marches jusqu'à se suspendre aux barres de fer du premier étage où l'escalier était replié pour limiter l'accès, pour ne pas s'écraser au sol. Il connaissait son parcours et il s'était juré qu'il ne ferait pas deux fois les mêmes erreurs. Il se rappelait encore du sol dur qui avait claqué contre son dos et épargné ses jambes. Mais il avait bien regretté de ne pas pouvoir dansé pendant plusieurs longs jours. Mais évidement il avait réussi à transgresser cette règle aussi.

Il couru aussi vite qu'il le pu jusqu'à l'entrée du bâtiment internat. S'il voulait paraître crédible sur le fait qu'il attendait son camarade devant, il devait au moins être présent à son arrivée. Et se fut gagné. Ce dernier arrivait devant au moment où il reprenait son souffle.

-Bah ta couru un marathon ou quoi ?

Il n'avait peut-être pas prévu ce petit détail non plus.

-Désolé, j'ai été faire des petites foulées en t'attendant.

-Traitre. Bon allez le soleil va pas tarder à se lever et j'aimerai arriver en cours à l'heure cette fois.

Every little stepOù les histoires vivent. Découvrez maintenant