À l'extérieur. Les rayons du faible soleil sur mon visage étourdi. Mon corps étalé douloureusement dans l'herbe fraîche du matin. Oui, littéralement. Car, il m'avait poussé.
Caporal-chef: Tu vas cracher le morceau, à la fin ?! J'ai pas toute la journée, merdeuse.
[T/P]: On ne s'entraînait pas ? Sur tout le respect que je vous dois, je ne vois pas ce qui vous fâche, caporal...
Caporal-chef: Tu t'imaginais quoi, au juste ? Le major ne m'a pas donné la responsabilité de ta surveillance pour te voir planter à chaque tentative d'utilisation de l'équipement 3D, tch.
[T/P]: Je ne comprends toujours pas...
Caporal-chef: Mais tu fais exprès, dis ?! C'est quoi que tu fous ici ? Comment tu t'es retrouvée au Bataillon ?
[T/P]: Hein ?! Mais je ne sais pas, moi !
Caporal-chef: Tch. Tu me feras pas avaler n'importe quoi. Dis-moi ce que tu as fait de ta journée avant de te retrouver dans cette forêt.
[T/P]: Pourquoi voulez-vous savoir...
Caporal-chef: C'est moi qui pose les questions ici. Réponds. Avant que je me fâche.
[T/P] (chuchotant): Vous n'étiez pas déjà fâché... ?
Caporal-chef: Qu'est-ce que t'as dit encore ?
[T/P]: Rien, rien...J'ouvrai un oeil, puis un autre. Une image plus ou moins claire de meubles recouverts de poussière ainsi que de quelques morceaux de vêtements froissés s'offrit à mon regard encore endormi. J'avançai une main engourdie vers mon réveil qui émettait un bruit des plus stridents pour l'éteindre. Puis, je jetai un coup d'oeil sur les chiffres rouges clignotant devant mes yeux: 06h52. Un soupir s'échappa de ma gorge devenue rauque à cause de plusieurs heures de sommeil. Je n'avais plus le temps de paresser. Non, plus du tout. J'allais être en retard. Je pris donc une grande inspiration et me projetai d'un coup en dehors de mon lit. Puis, je traînai mes pieds jusqu'à la salle de bain. Et...
Caporal-chef: Ok, passe les détails, morveuse. Je me fous de ton réveil, j'ai l'impression d'écouter une de ces filles qui racontent leur vie inintéressante dans leur journal intime.
[T/P]: ...
Caporal-chef: Ok, j'ai compris, t'as un journal. Je m'en fous. Continue.
[T/P]: Mais...
Caporal-chef: Continue, merde.
[T/P]: Ok, donc.Après un petit déjeuner vite englouti, ainsi qu'un trajet monotone en autobus scolaire, je passai les portes du bâtiment gris délavé que tous appelaient école. Puis, après avoir pris crayons et cahiers dans ma case, j'allai en classe de français pour écouter une professeure diplômée déblatérer indéfiniment sur le même sujet encore et encore:
« Bientôt, vous aurez une conférence sur les différents métiers qui pourront s'offrir à vous en votre avenir. Il est primordial que vous fassiez un choix avant la fin de l'année scolaire. En effet, différents programmes s'offriront à vous en secondaire cinq, et une décision éclairée sera de mise. Il vaut mieux vous préparer maintenant, du moins, mentalement. Votre avenir est en jeu, après tout. »
Je soupirai à l'entente de la voix calme et posée de mon enseignante de français. Je n'avais pas envie de réfléchir à mon métier. Pas du tout. Mais, avais-je le choix ? Non. Il allait falloir que je prenne une décision.Caporal-chef (se massant les tempes): Tch. T'es vraiment bouchée ma parole. T'as rien compris.
[T/P]: Il ne fallait pas que je raconte ce que j'ai fait... ?
Caporal-chef: Seulement les informations ESSENTIELLES.
[T/P]: C'est essentiel pour le reste de l'histoire, caporal !
Caporal-chef: Ben embraye alors, j'ai de la paperasse à terminer.Je m'avançai donc vers les feuilles affichées sur le tableau de la classe et ajoutai mon nom sous la conférence de l'astronomie, juste à côté de ceux de mes amis. Pour cette fois, j'avais fait confiance à des compagnons dignes de confiance, mais ce ne pourra pas toujours être ainsi. Un jour, il allait falloir que je fasse mes propres choix. Sans regrets. Et je le savais.
[T/P]: Caporal ! J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ? Votre expression semble étrange, tout d'un coup...
Caporal-chef (entre ses dents): Continue.
[T/P]: Vous êtes sûr ?
Caporal-chef: Continue, merde. Je veux pas avoir à le redire, cette fois.Le soir, arrivée à la maison, ma mère m'attendait dans le vestibule, d'un air qui ne présageait rien de bon...
« Et puis, [T/P], ta journée s'est bien déroulée ? »
Je fis une feinte pour essayer d'échapper à l'interrogatoire maternel, les pieds prêts à monter l'escalier à toute allure. Mais, elle fut plus rapide que moi et me retient, une main sur le sac à dos.
« Réponds à ma question, s'il-te-plaît. »
Je marmonnai un « correct » avant d'essayer de me défaire de son emprise.
« Tu sais, j'ai reçu une lettre de ton école par rapport aux conférences. Pourrait-on en discuter quelques minutes ensemble ? »
Elle me regardait avec des yeux implorants. Je me sentais mal d'avoir une telle attitude envers celle qui s'était occupée de moi depuis ma naissance, même si toute cette question d'avenir et de métiers me donnait la nausée. Je m'assis donc en tailleur à même le sol, et dis: « vas-y, j'écoute. »Caporal-chef: C'est captivant, ma parole.
[T/P]: Si vous voulez que je me dépêche, faudrait peut-être penser à arrêter de m'interrompre.
Caporal-chef: C'est quoi ces manières de parler à votre supérieur, soldat ?!
[T/P] (roulant les yeux): Pff...Quelques minutes suffirent avant que ce qui était supposée être une discussion mère-fille civilisée vire à un fiasco total.
« Astronomie ?! Tu es sérieuse ? Tu es encore indécise en ce qui a trait à ton avenir, et tu prends astronomie ? Pourquoi ne pas avoir pris la médecine ? Ou le droit ? Question de mettre toutes les chances de ton côté ? Tu m'exaspères ! »
Elle ne comprenait pas que je puisse remettre cette décision de conférences entre les mains de mes amis. Après 15 minutes d'engueulade, épuisée et des larmes de rage coulant sur mes joues, je m'enfermai dans ma chambre, en claquant la porte. Puis, pour être certaine d'avoir la paix, j'allai dans mon garde-robe. Noirceur. Espace clos. Silence. C'était l'endroit parfait pour que je me calme.[T/P] (claquant des doigts): Caporal !!
Caporal-chef: Hmm ?
[T/P]: Réveillez-vous, ça commence à devenir intéressant !Plus les larmes cessaient de couler sur mes joues, plus mes yeux commençaient à s'habituer à la noirceur de la pièce. J'aurais préféré rester aveugle pendant encore au moins quelques minutes, laissant mon esprit se reposer, mais ce n'était pas moi qui décidais. Puis, alors que je tournais la tête vers la gauche, mon regard se posa sur un dessin insolite gravé à même le mur de mon garde-robe. On aurait dit une armoirie, un logo de chevaliers... Un espèce de pentagone retourné et divisé en quatre, arborant une paire d'ailes en son centre. Curieuse, je fis le contour de la forme du bout de mon index, effleurant quelques bouts de bois tailladés. Puis, alors que je finissais de suivre le dessin, celui-ci s'illumina. D'une douce lumière bleue pâle. C'est à ce moment que, poussée par mon instinct, j'appuyai sur le logo, qui s'enfonça alors dans le mur, tel un bouton. Puis, la pièce se mit à tourner rapidement. Trop rapidement pour que je puisse comprendre ce qui m'arrivait.
Caporal-chef: Attends.
[T/P]: Quoi encore ?
Caporal-chef: Le logo... c'est le signe du bataillon ?
[T/P]: Bah, je ne sais pas, mais il ressemble énormément à celui qui se retrouve sur votre cape.
Caporal-chef (réfléchissant): ...
[T/P]: Je continue ?
Caporal-chef: Attends, suis-moi, merdeuse. J'en connais une qui serait intriguée par ton récit...
[T/P]: Qui donc ?
Caporal-chef: Hansi Zoe. Une fanatique de titans. Elle saura mieux t'écouter débiter des sottises que moi.ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>> ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>> ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>> ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>> ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>> ʕ⁎̯͡⁎ʔ༄ >>>
Voilà, c'est déjà la fin du premier chapitre. J'espère que vous avez bien aimé, et que ce n'était pas trop long ! Je n'ai pas mal rien d'autre à ajouter, alors je vous dis à bientôt pour le chapitre numéro deux ! ^^
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Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]
FanfictionEst-ce que c'est vraiment possible que je me retrouve dans un monde de titans dévoreurs d'humains et de soldats aux capes vertes à cause d'un simple garde-robe ? Je n'arrive pas à y croire, et c'est assez déroutant ! Rivaille: Ok, passe les détails...