Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]

Chapitre 38: Casier d'école, textos et désir de changer

Je me retournai alors vers mes amis, qui n'avaient perdu miette de la conversation et m'observaient avec des yeux ronds. Dans un soupir, je me préparai à raconter l'histoire de A à Z. Sans omettre le garde-robe, cette fois.

[T/P] (essayant de blaguer pour détendre l'atmosphère): Bon... J'imagine que si je vous dis que Hansi n'est qu'une fanatique de cosplay, vous n'allez pas me croire ?
Rosalie (sous le choc, bouche bée): ...
Tristan (en regardant [T/P] sérieusement): Non, effectivement.
[T/P] (en poussant un soupir): J'ai compris. Suivez-moi: il y a trop de monde ici.

Sous les regards des quelques élèves qui nous dévisageaient encore, éberlués par la scène à laquelle ils venaient d'assister, nous nous levâmes et nous dirigeâmes nonchalamment vers notre cage d'escalier habituelle. Ce n'est que lorsque nous fûmes sûrs qu'aucune paire de yeux puisse nous épier que la réelle discussion commença. Mes amis attendaient des explications, et je m'étais décidée à leur en donner.

[T/P] (en prenant une grande inspiration): Écoutez, il n'y a pas mille et un moyens de dire ça, mais...
Rosalie (mi-sérieuse, mi-blagueuse): Tu es enceinte ? Tu déménages au Yukon ? Tu as attrapé le corona virus ?
Tristan (jetant un regard indigné à Rosalie): Rosalie ! C'est sérieux, enfin !

Je ris aux questions de Rosalie, comprenant qu'elle essayait de détendre une atmosphère trop tendue pour elle. Pourtant, j'avais beau retourné la situation sous tous les angles dans ma tête, je n'arrivais à trouver un moyen crédible d'informer mes amis de l'existence d'un portail inter dimensionnel dans mon garde-robe. « Je viens d'apprendre par le biais d'un homme un peu louche qui se prend pour mon père que j'étais la gardienne d'un univers empli de géants dévoreurs d'hommes pour le simple plaisir du massacre. » n'était pas très approprié... C'est alors que j'eus une brillante idée.

[T/P] (avec une étincelle dans les yeux): Les amis... Et si je vous montrais tout simplement, au lieu de me lancer dans des explications douteuses ?
Rosalie (excitée): Je suis toujours prête pour une aventure !
Tristan (plus réticent): Si c'est vraiment nécessaire...

Je les traînai alors jusqu'à mon casier d'école, une lueur d'excitation dans le regard. J'étais sur le point de partager mon plus grand secret. Le coeur battant, je composai le code me permettant d'ouvrir mon cadenas et activai le symbole sous les yeux émerveillés de mes amis. Puis, juste avant de disparaître dans un tourbillon d'étincelles, je dis:

[T/P]: Rosalie, tu passeras en deuxième. Tristan, assure-toi de fermer la porte avant d'entrer dans cet espèce de tourbillon. Oh, et essayez d'être discrets une fois rendus à destination: c'est la nuit, là-bas, et le caporal-chef pourrait nous tirer les oreilles.
Rosalie (émerveillée): Woah...
Tristan (fronçant les sourcils): Caporal... chef ?

Mais déjà, le tourbillon m'avait englouti. Quelques secondes plus tard, j'immergeai dans ma chambre de soldat, plongée dans une noirceur abyssale. Je sentis après un moment la présence de Rosalie et de Tristan derrière moi. Je fis volte-face, et remarquai leurs airs estomaqués.

[T/P] (un énorme sourire étampé au visage): Désolé de vous avoir entraîner là-dedans, mais j'avais le pressentiment que vous ne m'auriez pas cru, autrement. Bienvenus au bataillon d'exploration !

Ils ne prononçaient mot, toujours sous le choc du voyage qu'ils venaient de vivre. Je les fis asseoir sur mon lit, et je pris la chaise du bureau. Des explications s'imposaient. Sans prendre le temps de souffler, je leur expliquai toute l'histoire. De mon arrivée ici jusqu'à l'apparition de Nicholas Rovoff, en passant par ma rencontre avec Rivaille Ackerman et Hansi Zoe, ainsi que par ma première expédition extra-muros.