Ce n'est que lorsque je vis son regard meurtrier. Ses poings serrés, jusqu'à faire blanchir ses jointures. Et l'élan qu'il prit pour m'asséner un coup à la tête monumental. Que je compris que j'avais merdé.
Mon cerveau surchauffait. Qu'est-ce que je pouvais faire pour me sortir de là avant de me faire assommer ? Je pressentais, au regard noir du caporal, qu'il était capable de me donner un coup assez fort pour me laisser dans les vapes pour des jours entiers. Et, c'est là, figée complètement au sol, telle enlisée dans la boue, que je compris l'évidence même. Je ne pouvais rien faire. Rien. Je n'étais pas formée au combat. N'étais pas forte. N'étais qu'une adolescente de 16 ans tout à fait normal. Je n'avais le poids pour rivaliser contre cette machine humaine. C'était là ma conséquence à mon coup de colère soudain. Mais, je n'allais pas me laisser faire. Même si la partie était perdue d'avance. Je me plaçai en ce que je croyais être la position de combat. Oui, j'avais dit un peu plus tôt que la violence me répugnait. Énormément. Mais je préférais sauver ma peau que d'obéir à mes principes.
Caporal-chef: Tu vas payer, merdeuse. Je vais t'apprendre à la fermer.
Puis. Au moment où il s'apprêtait à fondre sur moi. Tel un prédateur enragé. Une silhouette se plaça en plein milieu de notre petite scène de combat. Cette personne n'était donc pas inconsciente ? Le caporal avait déjà commencé à diriger son poing vers mon visage, que mes mains protégeaient tant bien que mal. Mais il s'arrêta en plein milieu de son geste. À littéralement deux centimètres de la joue de l'inconnue.
???: Woahh, un peu plus et je me faisais prendre un coup en pleine figure ! [T/P], je me demande bien ce que tu as pu dire pour le mettre dans cet état-là, haha. Et toi, Rivaille, fais attention, il y a des gens qui essaient de marcher, ici !
[T/P]: Hansi Zoe !
Caporal-chef (le regard toujours noir): Tch, tu n'as qu'à contourner la scène sans passer de commentaires chiants, quatre yeux. Pousse-toi. Avant que je casse tes lunettes.
Hansi: Woah, on est violent aujourd'hui, M. grincheux. Ton pétage de plombs devra attendre quelques minutes. *elle se retourne soudain et ignore complètement Rivaille* [T/P], j'ai trouvé les réponses que tu attendais tant !
[T/P] (les yeux brillants): C'est vrai ?! Ohh, je suis tellement contente ! Dites-moi tout, je meurs d'envie de savoir ! Et j'aimerais retourner chez moi...
Hansi: Viens, Erwin nous attend. Je t'expliquerai tout dans son bureau ! C'était en fait très simple à trouver, il suffisait de chercher dans les livres de gauche de la deuxième salle hexagonale de la bibliothèque qui comportent le sujet très intéressant de...Et là, Hansi se lança dans un assommant discours sur les thèmes des bouquins dans sa bibliothèque, ce qui bifurqua évidemment sur le sujet des titans. Après une minute d'écoute polie, mon esprit ne put suivre aucun des mots qu'elle prononçait. Puis. Au moment où nous commençâmes à marcher vers le bureau du major. Le regard du caporal-chef croisa le mien. Il n'avait toujours pas perdu son air de tueur en série. Et il me dit, en chuchotant presque:
Caporal-chef: On reporte ce duel à plus tard. N'essaie pas de te sauver, espèce de merdeuse.
Et là, mon esprit me dicta de faire un geste totalement stupide. Insensé. Qui allait signer mon arrêt de mort. Mais je ne pus empêcher mon bras de se lever. Ma bouche de s'étirer en un sourire moqueur. Et ma main de s'agiter en signe d'au revoir. Il serra les poings. Son regard se faisant encore plus noir. Finalement, c'était plutôt drôle de le provoquer. Surtout quand j'étais protégée par la présence d'Hansi.
...
Une immense pièce spacieuse. Un plancher grinçant au martyre. Et en son centre, un bureau fait de bois où siégeait un grand homme à la chevelure blonde. Le major Erwin Smith. Une seconde fois. Hansi fit l'espèce de geste qui servait de salut militaire au bataillon.
Hansi: Shinzou wo Sasageyo !
C'était bon. La réunion pouvait commencer. Et j'étais plus nerveuse que jamais. Allais-je pouvoir retourner un jour chez moi ? Revoir ma maman ? Mes amis ? Hansi prit alors la parole.
Hansi: Je serai directe et irai droit au but. Il n'y a pas beaucoup d'informations sur le sujet pour la raison bien simple qu'il n'y a eu qu'un cas similaire au sien qui aurait été recensé. Mais tout est très flou. Nous ne disposons même pas du nom du sujet. En tout cas, il semblerait que le garde-robe de [T/P] serait un espèce de portail inter dimensionnel.
Major (en haussant un de ses épais sourcils): Un portail... inter dimensionnel ?
Hansi: C'est très scientifique et assez difficile à expliquer. Même moi, je ne suis pas sûre de tout comprendre. En gros, ce serait à cause de l'espèce de logo du bataillon qui était gravé à l'intérieur du garde-robe. Selon mes sources, graver ce symbole permettrait d'accéder à notre monde en faisant le contour des lignes du dessin et en appuyant dessus, comme un bouton. C'est bien ce que tu as fait, [T/P] ?
[T/P]: Oui, c'est exactement ça ! Quand j'ai fait le contour de l'emblème, le tout s'est illuminé. J'ai simplement poussé le dessin dans le mur par la suite, intriguée.
Hansi: Voilà. On dit dans mon livre, et je cite: « les deux Univers, reliés par le symbole, seraient alors inversés l'un de l'autre ». J'ai tenté d'interpréter le tout, et j'en viens à la conclusion qu'il se pourrait que les heures soient tout simplement inversées. Ici, par exemple, il est 17h. Chez toi, il devrait donc, selon mon hypothèse, être 5h du matin. Cela expliquerait notamment pourquoi tu n'avais pas faim lors du dîner, [T/P].
Major: As-tu d'autres informations, Hansi ?
Hansi: Non, c'est tout ce que j'ai pu savoir pour l'instant. Mais j'ai espoir que [T/P], vivant l'expérience d'elle-même, puisse nous aider à nous éclairer sur le sujet. *sur un ton plus excité* [T/P], tu es mon nouveau sujet d'expérience !
[T/P]: Euh ! Ok...
Major (rassemblant ses feuilles): Bon, si vous voulez bien m'excuser, je suis débordé. Vous pouvez disposer. Hansi, dès que tu as du nouveau, viens me voir au bureau. Je ne peux pas m'intéresser à cette affaire pleinement pour le moment. J'en suis navré.Dès que les portes du bureau se refermèrent sur Hansi et moi, je m'exclamai, sur un ton désespéré, ne pouvant me retenir:
[T/P]: Hansi, comment je fais pour retourner chez moi, à présent ?!
Hansi: Suis-moi, j'ai mon idée.Elle zigzagua un moment dans les couloirs du QG, moi sur ses talons. Puis, elle s'arrêta devant une porte, et l'ouvrit. Cela semblait être une espèce de chambre pour un soldat.
Hansi: C'est ta chambre, en tant que soldat en devenir du bataillon. Rivaille était supposé te la montrer, mais j'imagine qu'il a omis de le faire... En tout cas, je vais tenter de graver le même symbole du bataillon sur ce garde-robe. Peut-être que si c'est toi qui l'actives, tu te retrouveras dans ton monde... Mais ce n'est qu'une hypothèse, ne sois pas trop déçue si ça ne marche pas !
[T/P] (les yeux emplis d'espoir, croisant les doigts): Ok, en espérant que ça marche.Après quelques minutes, Hansi termina son oeuvre. Elle s'essuya le front de sa manche de chandail, et se releva.
Hansi: À toi l'honneur !
Je fis le contour du logo. Comme je l'avais fait la première fois. Puis. Sous le regard excité d'Hansi qui ne cessait de sautiller partout. Et sous le mien empli de surprise. Le tout s'illumina. Comme la première fois. Mes doigts tremblants, j'appuyai sur le dessin. Qui s'enfonça dans le mur. Et qui nous emmena, Hansi et moi, dans un tout autre univers...
Je me retrouvai alors les deux pieds dans ma chambre. Comme si tout cela n'avait été qu'un rêve. Si ce n'était que de mes vêtements recouverts de boue. Et de la silhouette d'Hansi qui poussa un cri de surprise des plus intenses.
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Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]
FanfictionEst-ce que c'est vraiment possible que je me retrouve dans un monde de titans dévoreurs d'humains et de soldats aux capes vertes à cause d'un simple garde-robe ? Je n'arrive pas à y croire, et c'est assez déroutant ! Rivaille: Ok, passe les détails...