Chapitre 45: Épuisement, Brigades et explications

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Et moi, suivant cette scène d'un oeil distrait, je ne pensais qu'à une chose: si Rivaille ne m'avait pas trahi, Hansi, elle... elle l'avait fait effrontément. Et elle venait de réduire tout espoir de fuite à néant.

Après s'être assuré qu'il nous était impossible de sortir de notre cellule, le major nous laissa seuls dans les cachots, Rivaille et moi, maugréant comme quoi Naile Dork allait lui passer un savon pour l'avoir fait attendre aussi longtemps dans son bureau. Une fois la porte refermée derrière Erwin, le caporal-chef flanqua un coup de pied dans les barreaux de métal de notre cellule avant de se laisser tomber au sol.

Caporal-chef (en se pinçant l'arrête du nez): Et merde...
[T/P] (toujours abasourdie): Je n'arrive toujours pas à croire qu'elle nous a trahi... Et qu'Erwin a réussi à t'enfermer ici avec une facilité déconcertante...
Caporal-chef (en fermant les yeux et respirant profondément): Ce merdeux a juste profité de son effet de surprise, tch. Et on s'en fout. Le plus important, c'est d'élaborer un plan pour sortir d'ici le plus vite possible, car...

J'écoutais le caporal d'une oreille distraite, scrutant son visage à moitié dissimulé par les pointes de ses cheveux noirs. Au ton de sa voix, il semblait tellement fatigué, épuisé... Les cernes en dessous de ses yeux ne pouvaient être plus profondes, et à voir la manière dont il se prenait la tête entre ses mains, une migraine devait commencer à faire son apparition. Et pourtant, il continuait à parler de fuite, de portails et de Brigades Spéciales sans répit. Il allait tomber raide de fatigue s'il ne se reposait pas un tant soit peu, j'en étais certaine.

Caporal-chef (poursuivant sa tirade): ...sans parler du fait qu'on ne peut plus compter sur personne, tch. Il va falloir tout faire nous-même et—
[T/P] (en fronçant les sourcils): Rivaille... Ça fait combien de temps que tu n'as pas dormi ?
Caporal-chef (relevant la tête, s'arrêtant de parler net): Hein ? Je... Tch. Mais ce n'est pas ça qui a de l'importance pour le moment, merde. Écoute, [T/P], nous sommes en danger, les Brigades Spéciales vont—
[T/P] (en roulant les yeux): Brigades Spéciales par-ci, Brigades Spéciales par-là... Ça ne sert à rien de parler de ça maintenant ! Nous sommes dans les cachots du QG, la porte est fermée à clé et le seul moyen de sortir est d'attendre que le major revienne nous chercher pour continuer l'expérience... Ça ne sert à rien de spéculer et de tenter de nous échapper: Erwin n'aurait pas fait la bêtise de nous mettre dans la même cellule s'il y avait un tant soit peu de chances de fuite.
Caporal-chef (énervé): Et où veux-tu en venir, espèce de merdeuse ? On peut pas juste attendre que quelque chose se passe: il faut agir, merde !
[T/P] (énervée à son tour): Tu dis n'importe quoi, Rivaille ! Regarde autour de toi: qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? Et puis, dans ton état, on ira pas très loin...
Caporal-chef (serrant les poings, se levant): Je vais très bien, je te signale ! Et on peut réfléchir, je ne sais pas, il doit bien y avoir un moyen de sortir de cette merde !

Le caporal semblait de plus en plus nerveux pour une raison qui m'échappait, comme s'il espérait qu'agir l'empêcherait de réfléchir. Était-ce la fatigue qui le mettait dans cet état ? Ou quelque chose de plus profond ?

[T/P] (adoucissant son ton): Eh, Rivaille... Calme-toi.
Caporal-chef (desserrant les poings, en regardant le sol, comme s'il venait de réaliser dans quel état il se trouvait): Je suis très calme... [T/P].
[T/P] (sur le même ton): Alors rassis-toi.
Caporal-chef (en s'exécutant, en évitant le regard de [T/P]): Ce n'est pas toi... qui as déçu Erwin et qui lui joues dans le dos depuis des mois, tch.

Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant