Chapitre 49: Fuite, quiproquo et coup de pouce

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Rivaille Ackerman venait de détruire notre seule chance de fuite, mais aussi ce qui avait de la valeur aux yeux de nos ennemis. Qu'allaient-ils faire de nous, maintenant qu'ils n'avaient plus besoin de moi et de mon pouvoir ?

Nous étions tous subjugués. Hansi se trouvait à quatre pattes dans mon garde-robe, analysant les dommages, et ne pouvant s'empêcher de hurler son désespoir. Erwin, quant à lui, me retenait toujours par les bras, mais semblait avoir complètement oublié mon existence: il dévisageait intensément le caporal-chef, comme pour essayer de comprendre ce que celui-ci avait eu derrière la tête. Pourtant, je savais que le moindre mouvement de ma part suffirait à lui rappeler ma présence, et qu'il n'hésiterait pas à me réserver le même sort qu'à sa dernière victime. Rivaille fixait lui aussi le major d'un air provocateur, comme pour l'inciter à réagir. Puis, finalement, il y avait moi. Moi qui, toujours prisonnière, ne savais quoi penser. Sans portail, c'était la fin. Toute trace d'espoir venait de quitter mon être. Nous étions condamnés. Pour de bon.

Hansi (hurlant): Après Sawney et Bean, le portail ! Piscantur, nooon !! Je te promets de te venger, de détruire celui qui a osé te faire autant de mal !
Caporal-chef (sans arrêter de fixer Erwin): C'est nouveau, ça, de parler à un garde-robe, Quat'zyeux ?
Hansi (s'effondrant littéralement au sol, reniflant bruyamment): Rivaille... Je croyais qu'on était amis...
Caporal-chef (s'en allant subtilement vers la porte): Moi aussi, Hansi, je croyais qu'on était amis... tch.
Erwin (remarquant la tactique du caporal-chef): Hansi, rattrape-le ! Il ne faut pas qu'il s'enfuit !

Rivaille piqua un sprint au moment où le major resserra sa prise autour de mes bras, m'empêchant toute fuite. Hansi s'élança à la suite du caporal-chef, mais elle se prit la porte de ma chambre en plein nez, Rivaille l'ayant claqué de toutes ses forces à l'aide de son bras valide avant de poursuivre sa course insensée. Quand la binoclarde la rouvrit, elle fronça les sourcils, signe que le caporal-chef n'était probablement plus visible. Un immense soulagement gonfla alors ma poitrine, et je me détendis promptement.

Hansi (se préparant à reprendre sa course): Erwin, je pars à sa recherche !
Major (les sourcils froncés): Ce n'est pas la peine, Hansi. Il reviendra, s'il tient vraiment à cette [T/P] [T/N]. Sa fuite n'est probablement qu'une feinte pour t'éloigner et faciliter le sauvetage de cette traîtresse. Ne tombons pas dans son piège.
Hansi (surprise par la clairvoyance du major): Bien. À tes ordres !

Rivaille allait donc revenir, selon le major ? Si tel était le cas, il me devait donc de faire durer la conversation le plus longtemps possible pour permettre au caporal de gagner du temps. Je tâchai de me conformer à ce devoir, sans réfléchir davantage.

[T/P] (hargneuse): Qu'est-ce que vous allez faire de moi, maintenant que le portail n'est plus praticable ?
Major (perdu dans ses réflexions): Et bien, tu vois, [T/P], le problème, c'était que j'avais fait un pari risqué... J'étais certain de pouvoir exploiter ton portail, et ainsi prouver à Naile Dork que tu n'étais pas l'ennemie de l'humanité, comme les bourgeois et les Brigades Spéciales pensent. Mais il se trouve qu'à cause de ton petit ami, il n'y a à présent plus de portail, plus de preuves pour les convaincre que tu es notre alliée. « Est-ce que je t'ai donné une seule raison de ne pas me faire confiance ? », voilà ce que je t'ai demandé avant de commencer l'expérience. Je n'ai jamais voulu ton mal, [T/P]. Toi et cet idiot de Rivaille avez tout compris de travers, et cela va te coûter la vie. Je ne sais qui t'as mis en tête l'idée que j'étais ton ennemi, mais c'est faux. Tout ce qui m'intéressait, c'était de te protéger en même temps que de faire profiter le bataillon de ton pouvoir. Malheureusement, je vais être dans l'obligation, bien que cela me dégoûte profondément, de te livrer aux soldats du centre. Que de gâchis...
[T/P] (sceptique): Et cette histoire de menottes et de cachots ? Je n'oublierai pas mon séjour en cellule de si tôt...
Major (d'un geste vague de la main): Mascarade. Pour convaincre les Brigades Spéciales qu'on ne prenait pas de risques inutiles.

Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant