Chapitre 34: Altercation, espionnage et course-poursuite

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Je lui racontai toute l'histoire, du début à la fin. Quand j'eus terminé, il me regarda. Il avait retrouvé son air froid mais attentif que je lui connaissais.

Caporal-chef (en me donnant la pochette verte et bleue): J'ai un plan.

...

Après une journée à l'école des plus banales, j'enfilai mon uniforme de soldat et activai le symbole du bataillon, les mains tremblotantes. Ce fut avec appréhension que je me rappelai que Nicholas Rovoff allait être à notre point de rencontre dans 15 minutes. Il fallait que je garde mon calme et que je suive le plan que le caporal avait mis sur pied: c'était indispensable. Oui, même si je n'avais qu'une envie, harceler ce criminel en fuite pour lui soutirer le plus d'informations possibles, le respect des consignes était de mise. Je ne voulais créer une autre catastrophe, après tout.

Dans un soupir de nervosité, je me dirigeai vers le laboratoire de Hansi. Le caporal et moi avions convenu que c'était le lieu auquel Rovoff ne penserait jamais à venir me chercher. Car oui, selon Rivaille, il était sûr que cet individu n'était pas simplement venu au bataillon pour récupérer un simple document, mais aussi pour m'enlever. Quand je lui avais demandé ce qui lui faisait penser cela, il a évité la question. Peut-être que Rovoff n'avait pas complètement tord, quand il m'avait confié que le bataillon ne me disait pas tout... Sauf que ce n'était pas le moment de s'amuser à distinguer le vrai du faux.

Je me cachai entre deux grosses boîtes de carton, le document serré contre ma poitrine, en sécurité dans sa pochette verte et bleue. Je savais que Rivaille était le soldat le plus fort de l'humanité, mais je ne pouvais m'empêcher de me faire du souci pour lui: Rovoff était tout de même un homme qui ne semblait pas manquer de ressources. Car oui, le plan du caporal-chef, c'était de se présenter au point de rencontre à ma place. Et d'une minute à l'autre, il allait confronter Nicholas Rovoff. Je ne pouvais empêcher mon anxiété d'augmenter un peu plus, les minutes avançant encore et encore, dans le silence qu'offrait mon refuge.

...

Le temps passait, et mon coeur n'avait cessé de débattre dans ma poitrine. C'est alors que, balayant la pièce d'un regard nerveux, mes yeux se posèrent sur les fenêtres du laboratoire. Elles donnaient sur le point de rencontre de Rovoff et du caporal. Sur un coup de tête, n'en pouvant plus d'attendre dans l'ignorance, je m'approchai sans bruit d'une des vitres reluisantes, et, en faisant le moins de bruit possible, l'ouvris en tournant la manivelle prévue à cet effet. Puis, précautionneusement, je levai les yeux, et portai mon regard sur les deux silhouettes qui se tenaient dans un coin, à l'extérieur. En tendant l'oreille attentivement, il m'était possible de saisir des brides de leur conversation.

Grande silhouette (agitée): Où est [T/P] ?!
Petite silhouette (croisant les bras): Quelque part où tu ne pourras pas la trouver, tch. Alors, je te conseille de parler, et maintenant. Dis ce que tu sais, sinon je te démolis, et Erwin te livrera aux brigades spéciales.
Grande silhouette (marmonnant): [...] m'en douter... Elle [...] pas encore confiance. [...] dû tout dire dans le message.
Petite silhouette (en agitant une pochette bleue et verte, impatiente): Oe, arrête ton manège, et réponds à mes questions, idiot. Pourquoi tu veux ce document ?
Grande silhouette (se ressaisissant): Les informations contenues là-dedans ne sont pas de vos affaires. Vous en savez déjà beaucoup trop.
Petite silhouette (ne démordant pas): Tch. Pourquoi veux-tu voir [T/P] absolument ?
Grande silhouette (un sourire se dessinant sur ses lèvres): Ça... je peux bien te le dire.

Il se pencha alors, chuchotant quelque chose à l'oreille du caporal-chef. Je ne compris rien de ses paroles, mais le caporal semblait réellement ébranlé suite à la confidence.

Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant