Chapitre 20: Sauvetage, noms et retour

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Un titan. Je ne pouvais pas me tromper. Et il tenait un homme, un soldat entre ses nombreuses dents. Eren.

Caporal-chef (férocement): L'ordure. Il était là depuis le début. Il se cachait. Et il dormait... Tch. Dégoûtant.

Ce titan était bien différent des autres que nous avions dû affronter auparavant. On pouvait distinguer ses muscles à vif, sans peau pour les protéger, à quelques endroits sur son corps, et il semblait beaucoup plus puissant. De plus, il arborait de courts cheveux blonds, ainsi qu'un long nez. Il avait une silhouette qui rappelait celle d'une femme. C'était probablement lui, le fameux titan féminin. En jetant un coup d'oeil au caporal-chef, je vis que je devais bien avoir raison: ses yeux lançaient littéralement des éclairs. Il était clair qu'il avait une dent contre ce monstre. Sauf que, contrairement à ce que je pensais, il ne parla aucunement de tuer le titan. Non, son but n'était que de récupérer Eren.

Caporal-chef: Tu ne peux pas te battre dans ton état. Tu risques d'aggraver tes blessures. Alors, tu m'attends, j'y vais seul. Compris, merdeuse ? Ne fais rien de dangereux. Je récupère Er—
[T/P]: Vous pouvez bien parler: vous allez aggraver l'état de votre cheville si vous y allez, aussi. Alors, soit je vous accompagne, soit on ne fait rien. Décidez.

Le caporal me regarda bizarrement. Il était vrai que mon ton était complètement différent d'il y a quelques minutes, mais je venais de retrouver les idées claires. La douleur était toujours présente, mais l'adrénaline coulait dans mes veines. Je voulais me battre.

Caporal-chef (croisant les bras): Très bien. Lève-toi.

Il était clair qu'il ne me croyait pas capable de ne serait-ce que me lever dans l'état dans lequel je me trouvais. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que j'avais une détermination sans borne. Alors, je me levai. Oui, en laissant échapper un cri de douleur. Mais, j'étais debout. Et c'était le principal. Le caporal ne me jeta même pas un coup d'oeil: il observait le titan. Peut-être que, finalement, il pensait au contraire que j'allais y parvenir...

Caporal-chef (en me pointant le titan): Tu vas lui taillader les articulations des jambes. Je vais m'occuper de celles de ses bras. Il ne pourra plus bouger. On récupérera Eren par la suite. Mais on ne tue pas le monstre, compris ? Il se régénère plus vite que les autres. C'est comme cela, la dernière fois, qu'il les a eu... tch.

Et sans plus de cérémonie, il s'élança dans les airs, à la poursuite de ce titan féminin qui semblait si dangereux... Je le suivis, tant bien que mal, plein de questions en tête: qui étaient donc ceux que ce monstre avait eu, « la dernière fois » ? Ce « les » dont avait parlé le caporal ? M'avait-il fait une confidence en m'avouant cela ? Mais, tout d'un coup, tous ces points d'interrogation s'effacèrent de mon esprit. Je n'avais plus que deux choses en tête: cette douleur inhumaine qui me transperçait le ventre à chaque fois que j'actionnais le gaz, et les jambes de ce titan que je me devais de lacérer. La tête commençait à me tourner, et mes yeux voyaient flous. Sauf que je me devais de continuer. Le caporal comptait sur moi: j'étais un des facteurs de la réussite du plan. Arrivée près du titan, je plantai donc mon grappin au milieu de son immense dos, et, en serrant les dents, je m'appliquai à découper ses muscles. Je me demandais qui, du titan ou moi, souffrit le plus lors de cette action...

Puis, mon devoir terminé, je regardai le caporal récupérer Eren d'entre les dents du titan. Lui aussi, semblait avoir mal à sa cheville, bien qu'il le cachait bien mieux que moi. Il était temps de s'enfoncer dans la forêt pour que le titan féminin ne nous retrouve pas. Il fallait que je réussisse à suivre, sinon nous allions être tous les trois fichus. Je ne me souviens plus très bien de ce qui c'est passé durant cette partie du trajet. J'ai fait le chemin dans un état second: la douleur était la seule chose que je ressentais. Puis, quand le caporal daigna enfin se poser sur un arbre, je m'écroulai à ses côtés, épuisée. Au moins, nous étions en sécurité pour un bout. Je m'accordai donc le droit de fermer les yeux. Juste pour un moment... Le temps d'oublier cette douleur...

Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant