Je chancelai, et m'étalai au sol. Le caporal se releva, satisfait, et épousseta ses vêtements. J'avais perdu. Rivaille Ackerman avait gagné.
Je ne me souviens plus très bien de ce qui s'est passé après cela. J'avais beau fouiller dans ma mémoire, tout ce dont je me rappelais, c'était cette sensation de ballotement plus au moins agréable, signe que quelqu'un m'avait porté sur ses épaules. Je miserais sur le caporal: cela devait être le seul service qu'il rendait à ses victimes après les avoir défoncées... Toujours est-il que je me réveillai le lendemain à l'infirmerie avec un énorme mal de tête. Hansi devait m'avoir soignée puisqu'en passant ma main sur ma joue, je sentis la texture d'un pansement. « Il ne m'avait pas raté, pour qu'un seul coup puisse me mettre dans les pommes ». Ce fut la seule pensée que mon esprit réussit à formuler avant que mes yeux se posent sur un papier déposé sur la table de chevet à mes côtés.
« Test de la tridimensionnalité à 9h. Uniforme requis ainsi que matériel. Retard équivaut à mort certaine. Ackerman. »
Hein ?! Le test était aujourd'hui ? Mais personne ne m'avait averti... « Évidemment », pensai-je. « C'est Rivaille, le caporal. Juste cela devrait te permettre de comprendre. » Je secouai la tête, ce qui ne fit que renforcer mon mal de tête. Puis, je regardai ma montre. 20h52, dimanche soir. Il était donc... 8h52, dimanche matin. Quoi, 8h52 ?! J'allais être en retard. Que ce caporal-chef aille se faire cuire un oeuf, lui et son plâtre à la noix. C'est sur cette pensée que je filai me changer et me brosser les dents. Tant pis pour le petit-déjeuner. De toute manière, la nourriture de la cafétéria goûtait la semelle de botte...
...
J'arrivai toute essoufflée et les cheveux en bataille sur le terrain d'entraînement. Le caporal-chef était adossé sur le tronc d'un arbre, un chronomètre à la main.
Caporal-chef: 9h01. Tu es en retard, merdeuse.
[T/P]: Et vous, vous êtes exaspérant, caporal. Écoutez, j'ai fait mon possible, mais je me suis littéralement réveillée à 8h50. 10 minutes, pour se préparer, alors qu'on a reçu quelques heures plus tôt un violent coup de poing, ce n'est pas l'idéal.
Caporal-chef: Tu te plains, et je te redonne le même coup de poing, mais dix fois plus fort. Maintenant, va enfiler l'équipement 3D.J'allais m'exécuter en soupirant, juste avant que mon esprit ne me fasse remarquer quelque chose d'intrigant. Je me retournai alors vers le caporal, en fronçant les sourcils.
[T/P]: Dites, caporal. Vous faites toujours des menaces, mais vous ne les mettez jamais à exécution... Par exemple, sur ce mot posé sur ma table de chevet plus tôt, lorsque vous aviez écrit « retard équivaut à mort certaine », vous ne m'avez pas tué, ou même simplement frappé. Et là, vous venez de me menacer de me balancer un coup de poing. Allez-vous vous dégonfler encore une fois ?
Caporal-chef: Tch. Tu la fermes, et tu vas enfiler l'équipement, merdeuse. On a déjà perdu assez de temps comme ça. Je te défoncerai après, si tu y tiens tant.Je roulai les yeux, et obéis. Au moins, j'avais une autre raison qui pouvait expliquer que je n'aille plus peur du caporal: il menaçait beaucoup, mais exécutait peu.
Une fois prête, je me plaçai en position. J'allais réussir, il ne me suffisait que de réduire mon temps de 5 secondes pour arriver à une minute. Le caporal-chef régla le chronomètre, et me donna le départ. Je m'élançai sur le parcours à toute vitesse. Je bondissais d'arbre en arbre, sans m'attarder sur leurs troncs: j'avais presque l'impression de voler, tellement mes pieds ne touchaient que brièvement une surface dure. Je fis tous les efforts inimaginables pour aller le plus vite possible, mais il semblerait que ce ne fut pas assez. Quand je posai finalement mon corps sur l'herbe, à la fin du parcours, je me fis dire:
VOUS LISEZ
Nos deux mondes... [𝐑𝐢𝐯𝐚𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐗 𝐑𝐞𝐚𝐝𝐞𝐫]
FanfictionEst-ce que c'est vraiment possible que je me retrouve dans un monde de titans dévoreurs d'humains et de soldats aux capes vertes à cause d'un simple garde-robe ? Je n'arrive pas à y croire, et c'est assez déroutant ! Rivaille: Ok, passe les détails...