Prise au dépourvue, Damaris organisa un pique-nique au Jardin Botanique, elle avait préparé des petits sandwichs, et avait récupéré des smoothies du café. Louise la rejoignit sur place.
— Tu nous as préparé un vrai festin, dit-elle enthousiaste. Je ne savais pas que tu étais un cordon bleu.
— Tu exagères, j'ai juste tartiné des tranches de pain.
— C'est déjà un bon début.
Elles passèrent un bon moment, parlèrent de tout et de rien, et surtout de Nina. Louise confia qu'elle faisait des efforts pour ne plus que Damaris pense qu'elle la déteste.
Une fois le festin terminé, elles s'allongèrent dans l'herbe et observèrent les quelques nuages qui rendaient la chaleur supportable comme des enfants l'auraient fait. Louise glissa sa main dans celle de Damaris qui pensait que ce nouveau rendez-vous se déroulait pour le mieux. Elles quittèrent le ciel des yeux pour se faire face. Damaris s'approcha du visage de Louise, s'humidifia les lèvres, mais quand elle ferma les yeux pour l'embrasser, elle entendit Louise lui dire non. Elle ouvrit les yeux et vit que Louise s'était éloignée. Elle s'assied et s'excusa :
— Je suis désolée, dit-elle, je pensais que c'est ce que tu voulais.
— Si. C'est moi qui dois m'excuser, expliqua Louise timidement en s'asseyant. Je dois te dire quelque chose avant que ça n'aille plus loin.
— Je t'écoute.
Louise se tourna face à Damaris qui en fit de même. Elle chercha les bons mots, c'était la première fois qu'elle devait tenir ce discours, c'était bien plus difficile que ce qu'elle s'était imaginée.
— Je pensais que je te plaisais, dit Damaris qui attendait une explication.
— C'est le cas, mais...
— Mais quoi ? s'impatienta Damaris devant le silence de Louise.
— Je ne suis pas vraiment célibataire, dit Louise abruptement.
— Quoi ? s'insurgea Damaris.
— J'ai quelqu'un dans ma vie.
— Alors, pourquoi tu m'as invité à sortir ?
— Parce que tu me plais.
— Et c'est quoi le plan ? Maintenant tu me jettes ?
— Non, pas du tout, tenta de calmer Louise.
— Attends, avec qui tu sors ? demanda Damaris. Ne me dis pas que c'est Nina.
— Si.
— J'en étais sûre. Pas étonnant, tu parles tout le temps d'elle. Ton sujet de conversation favori. Mais elle sait qu'on se voit, c'est même elle qui a manigancé ce rencard, dit Damaris prenant tout à coup conscience de la situation. C'est quoi vos jeux pervers ?
— C'est pas un jeu.
— Vous draguez des meufs pour le sport.
— Laisse-moi t'expliquer, dit Louise.
— Il n'y a rien à expliquer, dit Damaris en se levant. Vous vous êtes bien foutu de ma gueule, ajouta-t-elle en voulant partir.
— S'il te plait, laisse-moi t'expliquer, dit Louise en attrapant Damaris par le bras. On ne se fout pas de toi.
— Je t'écoute, concéda Damaris.
— Donc oui, commença Louise, Nina et moi on est ensemble, mais tu nous plais à toutes les deux.
— Je comprends pas.
— On est un couple libre.
— Du coup, vous pouvez sortir avec d'autres personnes. Heureuse pour vous, mais ça ne m'intéresse pas.
— Oui, mais c'est pas ça.
— Soit clair putain, qu'est-ce que tu veux ?
— On veut toutes les deux sortir avec toi.
— Quoi ?
Cette conversation prenait une drôle de tournure pour Damaris, elle se demanda si ça se passait réellement, si il n'y avait pas de caméra cachée. Louise sentait bien qu'elle n'avait pas amené le sujet de la meilleure manière.
— Pour résumer, reprit Louise, est-ce que tu accepterais d'avoir un rencard avec Nina et moi ?
— Tu me balances ça comme ça ?
— Non. J'ai préféré faire ta connaissance avant, expliqua Louise. Je n'ai pas voulu que ça aille plus loin avant de te dire toute la vérité.
— C'est trop aimable à toi, merci, dit Damaris avec ironie.
— S'il te plait, je sais qu'on n'entend pas ça tous les jours, mais tu nous plais vraiment.
— Si je comprends bien, ce que vous voulez c'est une meuf avec qui faire un plan à trois pour pimenter votre relation.
— Non, on ne veut pas juste un plan à trois.
— C'est complètement dingue, vous êtes complètement folles, dit Damaris en réunissant ses affaires, je préfère partir.
— Un rendez-vous, insista Louise. Accepte un rendez-vous, seulement un rendez-vous sans contrainte, ni obligation, avec Nina et moi. Après si tu ne veux pas que ça aille plus loin, on comprendra.
— Non, dit sèchement Damaris.
— S'il te plait, supplia Louise. Réfléchis-y au moins.
— Ok, dit Damaris après un silence. Je vais y réfléchir, mais je ne pense pas changer d'avis.
— Un rendez-vous, ça n'engage à rien.
— Je vais y réfléchir.
Damaris ne resta pas plus longtemps, préférant s'éloigner le plus possible de cette folie. Louise la regarda s'éloigner et sortir du parc. Elle appela Nina s'en plus attendre en récupérant ses affaires. Elle lui expliqua ce qui s'était passé en retenant ses larmes. Elle lui confia qu'elle avait peur d'avoir tout gâché. Nina la rassura comme elle le pu, lui disant que tout était joué maintenant, qu'elles n'avaient plus qu'à attendre. Elle lui rappela que c'était pour éviter de trop s'attacher aux gens qu'il fallait leur expliquer dès le premier rendez-vous. Louise s'en mordait les doigts, elle était déjà très attachée à Damaris.
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Un Café Pour Trois
RomantikDamaris travaille dans un café pendant l'été et rencontre Nina et Louise, deux femmes séduisantes qui ne la laissent pas indifférente.