Sous son emprise

Chapitre 6

-Papa, arrête !

Je pleure, pendant que mon père me frappe encore et encore. Je serre les dents, la tête cachée dans mes draps.

-Sale petit con ! Regarde ce que ta sœur devient à cause de toi ! Elle sort tout le temps je ne sais où, et Dieu seul sait pour quoi faire !

Il se met soudain à marmonner, pour tout à coup me mettre un coup de genou dans les côtes. Je hurle tellement c'est douloureux.

-Quel exemple tu penses donner à ta sœur comme ça, mmh ?

-Stop ! Je ne suis pas maman, et je ne suis pas responsable de ce qui lui est arrivé !

Je le dévisage légèrement et vois son visage se déformer de rage.

-Qu'est-ce que tu as dit ? !

Et tout se répète, comme une chanson que l'on écoute en boucle, ou un CD que l'on n'aurait pas enlevé du lecteur.
Quand il entend la porte d'entrée s'ouvrir, il cesse instantanément, me lance un regard assassin et me laisse là, à moitié conscient. Je l'entends accueillir Julie, et je m'efforce de me redresser, puis sèche mes larmes.
Julie ne tarde pas à débouler dans ma chambre, toute joyeuse.

-Salut Liam ! Devine quoi, Marie a...

Et elle est partie pour me raconter sa vie. Je fais des efforts pour l'écouter, mais ma douleur aux côtes me fait terriblement souffrir, si bien que je me demande si c'est normal.
Elle finit par se stopper pour me regarder tristement.

-Ça va ? demande-t-elle d'une petite voix.

J'hoche la tête, lui embrasse le front.

-J'ai besoin d'être seul, excuse-moi.

Elle sourit, m'enlace, mais son bras appuie sur ma douleur si bien que j'ai un mouvement de recul.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Rien, je réponds avec un rire gêné, c'est Jordan qui m'a frappé un peu trop fort.

Elle lève un sourcil.

-J'aime pas ce mec.

-Moi non plus.

Nous sourions tout deux, puis elle m'enlace le cou en collant sa tête contre la mienne. Elle finit par se détacher et part dans sa chambre, sans fermer ma porte. Je grommelle et me lève pour la fermer, puis lève mon teeshirt. Ce que je vois me terrifie. Un bleu immense est en train de se former, et je sais qu'il ne tardera pas à prendre d'autres couleurs.
Je me laisse glisser contre le mur jusqu'à ce que mes fesses touchent le sol, et je fixe le mur face à moi, sans trop de raison. Je pense juste à la douleur qui grandit peu à peu en moi, et qui va bientôt finir par m'englober.

*

-Salut ! lance Lola en secouant ses cheveux

-Salut, je dis en lui faisant la bise, entre.

Elle pénètre alors dans ma maison et semble la découvrir, alors qu'elle est déjà venue mainte et mainte fois. Julie sort de sa chambre et lui saute dans les bras.

-Lola !

-Coucou ma chérie, comment tu vas ?

Ces deux-là sont inséparables, c'en est presque effrayant comme elles s'entendent bien.
J'attrape Lola par les hanches et lance à ma sœur :

-Tu permets, c'est mon invitée.

Lola rit pendant que je l'emmène dans ma chambre, alors que Julie fronce les sourcils en croisant les bras.
Lola s'assoit sur mon lit, se débarrasse de son sac à main. Elle est resplendissante.

-Ton père n'est pas là ?

-Il rentre tard le mardi.

Elle hoche la tête, admire ma chambre pourtant si sobre, neutre, déprimante.

-Musique ? je demande.

Elle acquiesce encore une fois, alors je me lève et mets de la musique sur mon enceinte, puis monte le son.
Je reviens sur mon lit, la fait tomber en arrière et me place au-dessus d'elle. Son regard est désormais intense. Pas besoin d'installer les choses pendant des heures avec elle, elle est habituée, nous n'avons plus à faire les présentations.
Je l'embrasse avec fougue, et elle me le rend bien. Je passe mes mains sous son top et dégrafe son soutien-gorge, pendant qu'elle défait ma ceinture, ouvre ma braguette.

-Lève-toi, m'ordonne-t-elle.

J'adore quand elle me donne des ordres comme ça.
Je m'exécute et elle s'agenouille devant moi. Elle enlève mon caleçon et passe sa main de haut en bas sur mon engin, mais celui-ci peine à se réveiller. Au bout d'un certain temps sans aucune réaction, je commence à me sentir mal à l'aise, alors que Lola ne se laisse pas démonter et sort sa langue. Je ferme les yeux, essai d'imaginer les nanas les plus sexy de la planète entrain de me tirer cette pipe.

Natalie portman, Charlize Theron, Emily Ratajkowski, Emma Mackey, Scarlett Johansson...

Zack.

Je rouvre les yeux avec terreur et repousse Lola.

-Désolé, j'peux pas.

-C'est moi ? demande-t-elle, inquiète.

-Non, pas du tout ! C'est moi... J'ai pas trop la tête à ça en ce moment, je m'excuse.

Je vois à son regard qu'elle est inquiète, alors je me rhabille puis l'embrasse, et lui chuchote :

-Ce n'est pas pour ça que tu devras rester sur ta faim.

Je la sens sourire. Je sais ce qu'il me reste à faire.
Après avoir fait jouir Lola un certain nombre de fois, j'ai enfin pu baisser cette musique qui me martelait les oreilles. Nous voilà allongé l'un contre l'autre. Lola me caresse le torse, jusqu'à ce qu'elle descende vers ma blessure et que je l'arrête. Elle me lance un regard interrogé et lève mon teeshirt.

-Putain, Lola...

-Ça va plus, Liam. Il faut que t'en parle.

Je pose ma main sur mon front.

-À quoi bon ? Rien ne changera. Il digère juste mal que ma mère soit partie...

-Ça fait des années !

Elle me lance un regard inquiet. Lola est la seule au courant que mon père me frappe. Un jour où ça n'allait plus, où j'étais vraiment au bout, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps dans ses bras et n'ai eu d'autres choix que de lui expliquer. Depuis, elle essaie sans cesse de m'aider. Je comprends ce geste d'amitié, d'entraide, de compassion, mais je n'ai pas besoin de ça. J'aimerai juste qu'elle oublie cette histoire.
Elle finit par partir, l'air toujours aussi inquiet collé au visage.

-Ne t'en fais pas, je lui dis sur le palier, je suis un grand garçon.

Elle me caresse la joue, l'embrasse :

-Ça, j'en doute, répond-elle avant de partir.

Je ferme la porte, toujours perturbé par ce qui s'est passé. Je n'ai jamais eu de panne, comment ça se fait que ça arrive maintenant ? En plus, Lola croit qu'elle est responsable alors qu'elle est bien la plus attirante de mes plans culs. Plus rien n'a de sens depuis quelques semaines, et j'en connais la cause. Il est temps que je règle ça.