Le temps a beau être censé se réchauffer, je suis frigorifié. Je me frotte les bras pour m'apporter un peu de chaleur et mets finalement mon doigt sur la sonnette. J'entends des pas, puis la porte s'ouvre sur un Zack en peignoir. Son regarde devient instantanément plus sombre, et il fait déjà demi-tour en grommelant.
-Qu'est-ce que tu veux ? crache-t-il tandis que je ferme la porte derrière moi.
-Écoute, Zack...
Il marche, s'arrête devant la baie vitrée, regarde dehors.
-Je ne veux pas écouter. Des petits cons dans ton genre, j'en ai connu des milliers. Je veux juste que tu sortes de ma vie, bien que tu n'y sois jamais vraiment entré.
Ses mots me déchirent le cœur. Je m'efforce de le comprendre, sans succès. Je ne vois pas en quoi j'ai été un connard. Si quelqu'un doit sortir quelqu'un de sa vie ici, c'est moi, pas l'inverse.
-Arrête de faire le mec indifférent, je lâche en m'approchant de lui. Je sais très bien que ça te blesserai que je sorte de ta vie.
Il se met à rire, alors je m'arrête. Il se retourne, me fixe, l'air surpris.
-Ne fais pas de ton cas une généralité. Blessé, j'y crois pas ! T'es si con que ça ?
Je lève un sourcil, croise les bras, et c'est seulement maintenant que je remarque que rien ne se trouve sous son peignoir ouvert, hormis un corps très bien entretenu et un caleçon.
Je déglutis, croise ses yeux :-De quoi tu parles ?
-Woaw, dit-il en se passant la main dans les cheveux, c'est hallucinant. Tu ne t'es pas dit un seul instant que tu m'avais déjà blessé ?
Je fronce les sourcils.
-T'es trop sensible.
-Je suis humain ! crie-t-il en tapant sur son torse là où se trouve son cœur, et tu sais très bien que tes actions me touchent ! C'est à se demander si tu ne le fais pas exprès.
Je soupire, lève les yeux au ciel alors que mon cœur bat la chamade.
-Faire exprès de te blesser ? A quoi bon ?
-Par jalousie ? Pour te prouver quelque chose ?
Il s'approche.
-Non, reprend-il, on sait tous les deux pourquoi tu agis comme ça.
Je baisse les yeux.
-Ah ouais ?
-Ouais, dit-il en me poussant légèrement avec son doigt.
-Ne me touche pas !
Je lui attrape les épaules et le pousse contre la baie vitrée, qui heureusement ne cède pas.
-Avoue-le ! Avoue que tu n'assumes pas qui tu es ! dit-il sans se débattre.
-Ta gueule !
Je ne le regarde toujours pas. Je respire vite, fixe le sol, les yeux grands ouverts.
-Tu l'as su dès que tu m'as vu, voilà pourquoi tu m'évites, pourquoi tu fais comme si tu ne me connaissais pas.
Je le lâche et me redresse, haletant. Je me place face à lui, la mâchoire crispé, et oses enfin l'affronter du regard.
-N'ignore pas ce qu'il se passe là, dit-il d'un ton plus doux en pointant mon cœur.
Je le regarde sans réussir à m'arrêter. Je le fixe, l'examine, comme si j'avais peur que l'on me l'enlève, comme si je ne pourrais jamais assez le regarder. Lui aussi me regarde avec douceur, et je me demande s'il a cette même impression inexplicable.
Il s'approche, baisse la tête, m'attrape les mains, la relève. Je ne cesse de regarder ses yeux, ses yeux verts si intenses qui lui donne tant de charme. Je tremble.
Il finit par coller lentement son torse au mien, me lâche une main et place la sienne derrière ma tête pour m'attirer à lui.
Il dépose lentement ses lèvres sur les miennes, et je ferme les yeux. Voyant que je ne recule pas, il intensifie son baiser en me collant encore plus à lui, pendant que je me tue à analyser ce qui se passe en moi, cette vague de sensations et d'émotions, ce sentiment de bien-être. Je ne cesse d'inspirer et expirer, pourtant je n'ai jamais autant été en manque d'air. Je plonge dans l'euphorie la plus totale en oubliant tout ce qui m'entoure, en prenant juste compte de toute cette énergie positive qui m'envahit, jusqu'à ce qu'il passe sa main dans mon dos et qu'il me ramène à la réalité.
Je me décolle de ses lèvres et le repousse, soudain énervé. Je me recule, comme effrayé, bien que lui ne semble pas surpris par ma réaction. Il ne dit rien, me regarde juste, redoutant ce que je vais dire, bien qu'il s'en doute, c'est évident.
Je reprends mon souffle, fais non de la tête.-C'est... C'était pas...
Je n'ose pas le regarder. Ma tête tourne tellement qu'elle m'en donne mal au crâne, et je sens que c'est le bazar à l'intérieur de moi. Je suis plus fâché contre moi-même que Zack.
-Je suis pas comme ça, je lâche finalement. Je suis pas une putain de tapette.
-Tu viens de prouver le contraire, souffle-t-il.
Je me rue sur lui, mais il ne semble pas effrayé.
-Tu ne dis rien de ce qu'il s'est passé, OK ? À personne, et surtout pas à ma sœur.
-Je ne dirais rien car tout le monde s'en fout et que j'assume ce que je suis, crache-t-il. Hâte que t'en fasse autant.
Il me regarde d'un air mauvais, fait un signe de tête :
-La sortie est par là.
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Sous son emprise
Teen FictionLiam est un adolescent solitaire lassé de tout. Sa seule mission : rester auprès de sa sœur pour s'assurer que son père ne la batte pas comme lui-même se fait battre. Seulement, la vie de Liam basculera lors de sa rencontre avec un mystérieux ami...