🧟‍♂️ CHAPITRE 1 🧟‍♀️ (Elena)

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ELENA

Jeudi 10 mai 2018, 17h04
6 jours après le commencement.

       Plongée dans mes pensées, je repense à notre vie avant tout ce bazar. Je repense à nous, Jared et moi, nous vivions heureux dans notre bel appartement situé aux alentours de la ville de Metz. Notre petite vie ensemble se passait tellement bien, malheureusement notre quotidien vient désormais de changer, tous nos projets sont anéantis. La plupart sont parties en fumée en seulement quelques heures. Il y a encore peu de temps, nous réfléchissions même à nous marier et à faire un bébé, autant dire qu'un enfant n'est plus le bienvenu, du moins pas tout de suite.

       Tout est sombre dehors, les rues ne sont plus éclairées, plus aucune voiture ne circule et tous les logements sont dans le noir complet. Les téléphones ne détectent plus aucun réseau, les radios grésillent et les télévisions restent également éteintes. Non, ce n'est ni une grosse panne d'électricité, ni une pénurie d'essence, je crois que c'est la fin. Les bougies sont nos seules sources de lumière lorsque la nuit tombe. Une chance que nos placards en soient remplis. Malheureusement, nous ne tiendrons plus très longtemps si cette situation continue. Rares sont les personnes qui s'aventurent dans les rues ces derniers jours, il faut dire que c'est presque du suicide de sortir. Parfois, j'entends des cris effrayants provenant de l'extérieur, ce sont des survivants qui essaient en vain de s'enfuir. La population est devenue complètement folle, ils s'attaquent tous entre eux, les rues sont remplies de cadavres et de sang. Ce qui est étrange, c'est que personne ne vient nous aider. Je n'ai vu aucun militaire dans les rues depuis le commencement, ça doit être vraiment très grave...

       Aujourd'hui, c'est la première fois que nous ouvrons la porte d'entrée de notre appartement. Nous ne l'avions pas déverrouillée depuis six jours. Jared a réussi à me convaincre qu'il fallait faire de petites expéditions dans notre immeuble. Il n'a pas tort, nos vivres s'épuisent trop rapidement, s'il ne sort pas en trouver, nous ne tiendrons plus longtemps. Je ne veux pas mourir de faim. Pourvu qu'il trouve de la nourriture et des boissons, il faut absolument que ça nous maintienne en vie en attendant les secours. À peine mon chéri sur le palier, la panique me fait fermer notre porte sans attendre une seconde de plus. Ce n'est plus sûr de sortir à l'heure d'aujourd'hui. Il doit inspecter les appartements du deuxième étage, là où nous sommes, puis rapidement rentrer pour être en sécurité. Le plus important, c'est qu'il ne fasse pas de bruit, pas le moindre petit son qui pourrait attirer une de ses choses. Chaque étage de notre immeuble contient quatre appartements, ça ne doit pas lui prendre plus de quelques minutes. Lorsque tout a débuté, tout le monde s'est enfui et peu sont ceux qui ont pensé à verrouiller les portes derrière eux tellement l'annonce était grave et effrayante. Depuis toute cette pagaille, je suis terrifiée et terriblement angoissée. Je suis totalement impuissante face à ce qui se passe et je déteste ça. Comment notre monde a-t 'il put changer si brutalement ? J'ai l'impression que le temps ne passe pas, je suis toujours derrière notre satané porte, à attendre le retour de Jared. Ma montre affiche cinq minutes supplémentaires depuis son départ. Jamais auparavant des minutes m'ont paru aussi longues, je suis presque ridicule. Mon oreille collée contre le bois, je tente de percevoir une trace de vie de l'autre côté. Je me concentre mais aucun son ne me parvient quand soudain, j'entends enfin une voix. La voix de mon cher et tendre :

— Elena c'est moi, chuchote-t 'il. Ouvre s'il te plaît.

       Sans même le voir, je sais au son de sa voix qu'il sourit, il doit avoir une sacrée bonne nouvelle à m'annoncer.

— Vite, dépêche-toi de rentrer, j'ordonne paniquée pendant que j'ouvre la porte en grand après l'avoir déverrouillée.

       Mon rythme cardiaque est à son maximum, je ne suis pas sereine. Je ne me fais pas prier pour fermer immédiatement la porte à clef une fois que son corps est à mes côtés. Je souffle enfin. Nous sommes en sécurité. Ensemble.

CEUX QUI MORDENTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant