ELENA
Dimanche 13 mai 2018, 19h12.
9 jours après le commencement.Lentement, les rayons de soleil disparaissent, nous privant peu à peu de lumière. L'affreuse chose n'a pas cessé de heurter notre porte de toute l'après-midi suite à notre expédition, cela fait seulement vingt minutes qu'il ne fait plus de bruit, il n'est même plus sur notre palier. Je remercie la personne qui a fait un boucan monstre dehors, c'est sans doute grâce à lui qu'il a dû redescendre, nous avons un peu de répit. C'est horrible, vraiment horrible de voir dans quel état il est devenu, je ne connais pas son nom, mais il me saluait toujours les peu de fois où il me croisait dans les escaliers. Cette personne habituellement gentille et souriante s'est transformée en monstre... Il est méconnaissable, le virus doit être la seule chose qui le guide désormais. Cette maladie est encore plus effrayante de près. Il était comme enragé, criait comme un animal, comme si la seule chose qu'il voulait c'était nous dévorer tout cru. C'est sûrement ce qu'il voulait, enfin ce qu'il veut toujours car il est encore dans l'immeuble à notre grand désespoir. De la bave coulait sans cesse de sa bouche pendant qu'elle était grande ouverte et qu'il claquait des dents, ses cris n'avaient vraiment rien d'humain. Un détail m'avait glacé le sang, très inhabituel, ses yeux. Ils étaient entièrement noirs, je n'avais jamais vu ça auparavant. Exactement comme si un tatoueur lui avait rempli les yeux d'encres noires. Ses veines qui parcouraient ses bras et son cou étaient de la même couleur, on pouvait très bien les distinguer car elles ressortaient énormément de sa peau devenue grise/blanchâtre. C'est étrange, car il n'était pas aussi pâle avant, je ne sais pas depuis combien de temps il est devenu comme ça. J'avoue que cette question me turlupine. Depuis combien de temps est-il dans cet état ? Dès les premiers jours de cette catastrophe ? Ou bien, depuis quelques jours ou même heures ?
Toutes ces questions se bousculent dans ma tête, je ne cesse de me demander si on aurait pu le sauver. Une douleur m'entaille le côté droit de mon crâne, il est temps que j'arrête de réfléchir. Son destin est scellé, mes questions n'y changeront rien.
— Arrêtes de penser à lui, ordonne Jared froidement.
— Je n'y arrive pas, comment veux-tu que je fasse ? C'est affreux ce qu'il est devenu.
Je suis surprise de sa réaction, je dois vraiment avoir une tête à faire peur pour qu'il me dise ça si fermement. J'ai beau ne pas y penser, je le vois dès que mes yeux se ferment. Il hurle, ses dents claquent, ses ongles griffent notre porte. Son regard qui tente désespérément de trouver son dîner, nous.
— Ce n'est pas en déprimant que nous allons nous en sortir, il faut que nous restions tous les deux fort, prononce Jared d'une voix réconfortante.
— De toute façon ça ne changera rien, nous sommes bloqués dans cet appartement et en plus de ça il y a notre voisin qui est complètement fou dans l'immeuble. Les rues ne sont pas sûres non plus, on va mourir comme deux idiots ici c'est certain, je réponds tristement.
Je le pense sincèrement, nous n'arriveront jamais à survivre. Les secours n'ont pas l'air de vouloir sauver qui que ce soit. Les rares derniers survivants qui essaient de s'enfuir se font la plupart du temps dévorer sauvagement. Nous sommes coincées ici comme deux abrutis. Nous ne faisons que repousser notre mort qui est pourtant très proche.
— Justement Elena, annonce-t-il brutalement, me faisant sortir de mes sombres pensées. Il faut qu'on commence par se débarrasser de Monsieur le zombie qui se promène dans l'immeuble.
— Tu rigoles ? C'est notre voisin aussi, ce n'est pas qu'un zombie.
— Ce n'est plus notre voisin enfin ! rétorque-t-il, les sourcils froncés. Notre voisin ne voudrait pas te dévorer ! Regarde la vérité en face, la meilleure solution pour lui serait qu'il meurt.
— D'accord, tu as raison il est fou et c'est un zombie, mais si tu l'as oublié on ne sait pas combien de temps vit ces monstres. Si ça se trouve ils peuvent rester très longtemps comme ça avant qu'on en soit débarrassé.
— Non tu ne comprends pas ce que je veux te dire. On va accélérer les choses, me dit Jared sur un ton maintenant amusé.
— Accélérer les choses ? Laisse-moi rire tu n'es pas sérieux ? Tu vas le tuer ?! je questionne estomaquée.
Jared reste silencieux, les coins de ses lèvres remontent légèrement.
— Enfaite si, tu es très sérieux n'est-ce pas ?
Son visage pivote de haut en bas. J'ai beaucoup de mal à l'imaginer une seule seconde tuer quelqu'un. Commettre un crime, tout simplement. Mon cœur se serre. J'analyse notre situation actuelle, survivre dans une pandémie. Elle ne tue pas seulement, elle rend les personnes contaminées complètement folle, inhumaine. Ce serait de la légitime défense. Oui, c'est ça. De la légitime défense. Je tente d'évaluer quelle sera la suite de cet évènement. Devra-t-il tuer de nombreux infectés afin que nous soyons en sécurité ? Où irons-nous une fois que nous aurons quitté cette ville ? Jared semble avoir pourtant bien étudié la question, peut-être depuis que tout ceci a commencé. Depuis les premiers jours. Comme si tout cela était son destin.
— Comment tu comptes le tuer ?
— J'ai déjà ma petite idée ma chérie, mais allons-nous reposer pour ce soir, il y a eu assez de rebondissements pour aujourd'hui tu dois être épuisée.
— Génial, un peu de répit. Toutes ses émotions m'ont fatiguée, je suis exténuée.
Notre lit attend impatiemment qu'on le réchauffe. Mon pyjama enfilé, je peux le rejoindre, Jared est déjà sous la couette à m'attendre. Avant tout ça, jamais je ne me serais endormie avant une ou deux heures du matin. Sans électricité, privé d'éclairage, nous ne pouvons rapidement plus rien faire. Jared se blottit contre moi, et nous nous endormons rapidement, enlacer l'un contre l'autre, bien au chaud.
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CEUX QUI MORDENT
Kinh dịSuite à une fulgurante épidémie, Elena et Jared survivent cloitrés dans leur appartement. Il sont à l'abris des zombies, qui viennent de surgir dans leur petite ville. Rapidement, les vivres s'épuisent, ils n'ont plus le choix, ils doivent quitter...