🧟‍♂️ CHAPITRE 11 🧟‍♀️ (Elena)

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ELENA

Lundi 14 mai 2018, 18h41.
10 jours après le commencement.

       Apaisés, Jared souhaite que nous préparions nos sacs de survie afin qu'on soit tranquille demain. Nous aurons également moins de chance d'oublier certaines choses. Je ne rechigne pas car je n'aime pas tout faire à la dernière minute, ça me stresse. J'ai du mal à réaliser que demain, nous serons aux côtés de ses nombreux zombies, à côtoyer le danger. Jared doit avoir prévu un plan de fuite, il va nous sauver. Je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Équipée de deux valises de voyage, je les lui apporte.

— Qu'est-ce que tu fais ? annonce-t-il.

— À ton avis ? Je te ramène nos futurs sacs de survie.

— Elena. Tu t'imagines vraiment courir avec ta valise qui fait un boucan monstre autour des zombies ? Là c'est sûr, tu n'auras aucune chance de t'en sortir, ricane-t -il.

       Il m'agace à toujours penser au moindre détail, ce n'est pas logique pour tout le monde. Il continue de se moquer, je grimace.

— Un sac de survie Elena, ce n'est pas une valise, ajoute-il. On ne prend que le strict nécessaire, on ne sait pas combien de temps on va devoir être sur les routes. Tu t'imagines avec ta valise si notre voiture lâche ?

— Comment arrives-tu à anticiper tout ça ? je questionne, agacée.

— Je pense juste que tu te voiles la face. Tu ne veux pas que tout ça soit réel, alors ton cerveau bloque tout car d'habitude, c'est toi qui anticipes tout, ma chérie, confie-t-il tendrement.

       J'avoue que depuis le début, je tente de me persuader que tout va rapidement revenir à la normale. Que les secours ne vont plus tarder. Mais plus les jours passent, plus je comprends la situation. Au fond, je commence à comprendre que tout cela ne s'arrangera pas, les secours auraient déjà dû arriver depuis bien longtemps. Je garde un minime espoir malgré tout, juste au cas où. En attendant qu'une bonne nouvelle arrive, je vais devoir réfléchir différemment. Je dois faire comme si toutes ses horreurs font désormais partie de notre quotidien et ce pour toujours. Je dois trouver cette force. Celle qui me permettra de survivre aux côtés de Jared et de ne pas mourir bêtement.

— Tu comptes mettre quoi dans ses sacs ? je déclare.

— Comme je te l'ai dit, le strict nécessaire. Nos sacs vont contenir de la nourriture, de l'eau, des bandages avec du désinfectant, tout ce qui peut nous servir d'armes, une lampe torche, une paire de baskets en plus et deux ou trois tenues de rechange...

       Effectivement pour lui le strict nécessaire c'est vraiment le strict nécessaire... Je ne peux m'empêcher de nous imaginer dehors après quelques jours, habillés de nos vêtements sales, puant la transpiration. C'est tellement romantique. Ce périple s'annonce vraiment bien, j'en suis ravie...

— Je sais que ce n'est pas la vie dont tu rêves Elena, mais aujourd'hui, le principal c'est que l'on reste en vie. Il doit sûrement y avoir des camps de réfugiés quelque part. Nous ne pouvons pas être les derniers en vie.

       Des camps de réfugiés ? Cette phrase éveille tous mes sens. Enfin un réel espoir, un espoir auquel s'accrocher, pourvu qu'ils ne soient pas trop loin et trop dur à trouver.

— Tu penses qu'ils sont loin ses camps de réfugiés ? j'annonce excitée.

— Gardons les pieds sur terre tout de même, nous n'avons aucune preuve qu'ils existent. Mais leur existence est fort probable. Il y a forcément des groupes de militaires qui ont pu garder un peu de population en vie et à l'abri. Nous les chercherons demain grâce à notre voiture. Si par miracle nous en trouvons, imagine que nous retrouvons nos familles, cela serait merveilleux, souffle-t-il avec un léger sourire au coin des lèvres.

CEUX QUI MORDENTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant