FrIeNdS
Écrire des mots tristes
C'est si simpleÉcrire des mots simples
C'est si complexeÉcrire des mots complexes
C'est si chiantÉcrire des mots chiants
Si inutileDes mots inutiles
Si apaisantEt écrire des choses apaisantes
Ça fait dormirDormir
Des fois c'est ce qu'il y a de mieux à faire
Dormir et rêver
Rêver jusqu'à en avoir marre
Jusqu'à ce que les étoiles démarrent
Et laissent place à la lumière solaire***
En entrant en salle d'étude, Oliver fut ravi de voir qu'elle était déserte.
Ou presque. Il n'y avait qu'une seule personne. C'était quelqu'un qu'il connaissait bien, depuis la porte il avait reconnu son sweat noir et ses longs cheveux ondulés. Se dirigeant à pas de loup jusque derrière elle, il ne s'arrêta que lorsqu'il fut arrivé à son niveau.
- Tu écoutes quoi comme musique ?
Et il retira le casque des oreilles de la jeune fille.
- Hé, tu te prends pour qui là ?
Le garçon posa l'objet sur ses propres oreilles et fronça les sourcils.
- Mais y'a pas de musique dans ton truc.
Agacée, sa camarade se leva de sa chaise, monta les bras vers la tête de son camarade, saisit son bien et le lui arracha. Au passage elle lui frappa le haut du front, ce qui lui valut une plainte.
Remettant son casque, elle se réinstalla sur son siège et étendit ses jambes sur la chaise de devant.
- Pourquoi tu écoutes du vide ? Demanda Oliver en s'installant à côté d'elle.
- J'écoute le vide pour pas entendre le plein.
- Oh... Mais c'est une métaphore de l'optimisme et du pessimisme ! Amazing !
- Hmm, ronchonna-t-elle. Et tu sais ce qui est vachement optimiste aussi ?
- Dis-moi.
- C'est de dire que ta tête est pleine de vide, alors qu'en fait elle est vide de chez vide.
Oliver s'esclaffa.
- Tu as toujours été une grande philosophe, Alisha.
La lycéenne fit glisser son casque audio en arrière, autour de son cou.
- Tu ne me connais même pas, t'es qui même ?
- I am your soulmate, prononça-t-il dans un parfait anglais.
- "Mate" je sais pas mais "soul", ça je peux te dire que pour me soûler tu me soûles plutôt bien.
- Woaw si c'est pas magnifique, encore un jeu de mot. T'en aurais pas d'autres comme ça ?
- Non.
- Allez, insista-t-il. Juste une petite phrase qui représenterait l'attirance que tu ressens envers ma sublime personne.
- Tu peux toujours rêver. Le seul qui trouve ta gueule attirante ici, c'est mon poing.
- C'est déjà un bon début ! Maintenant il faut que je me débrouille pour faire tomber le reste sous mon charme ravageur.
Alisha soupira.
- Et sinon tu peux partir ?
- C'est ce que j'allais faire. Mais avant je voulais te demander si tu pouvais me passer un chewing-gum...
- Nashave, ordonna-t-elle.
- Oui chef !
Et Oliver partit en prenant ses affaires, laissant la jeune fille remettre son casque et somnoler en paix.
- Elle est trop mignonne, pensa-t-il à voix haute une fois sorti dans le couloir.
VOUS LISEZ
ᶠfͦuͦˡll of emptiness ⇝
Jugendliteratur- Je t'aime, Alisha. Tu veux sortir avec moi ? - Ferme ta gueule. Quand on peut se comprendre sans dire un son, quand on peut écouter le vide ensemble pendant des heures sans se lasser, quand la violence des mots aide à se rapprocher. Alors on l'a t...