EuPhOrIa
Ce moment où tu regardes dans ton miroir et que t'essayes de te sourire
Juste pour voir comment ça rendait quinze minutes plus tôt quand t'étais au sein d'un groupe.
*souris*
"oula"
*poker face*
***
- Les garçons ! Préparez-vous à recevoir notre invitée ! Cria Madame Jones depuis le rez-de-chaussée.
- Tu ne vas vraiment pas nous dire de qui il s'agit ? Demanda Liam à sa mère en descendant les marches.
- Toujours pas, non. Va mettre la table.
Oliver arriva juste derrière son grand frère et croisa le regard de sa mère. Mère et fils s'étaient mis d'accord pour ne pas dire à Liam que c'était Alisha qui venait manger chez eux.
- Tu vas rester habillé comme ça ? Demanda-t-elle au cadet.
Il était vêtu d'un jean troué et d'un large sweat jaune poussin.
- J'aime bien ce style, répondit-il en haussant les épaules.
Liam était quant à lui parti dans la salle à manger.
- Comme tu veux. C'est bientôt l'heure, je me demande si Alisha a autant changé que ce que tu m'as dit.
- Plus encore que tu ne peux l'imaginer, sourit Oliver.
Le son cristallin de la sonnette résonna dans le hall d'entrée.
- Je pense que c'est elle, dit la mère en tournant la tête.
- Je vais ouvrir ! S'exclama-t-il.
Et il se précipita vers la porte.
En deux temps trois mouvements il tourna la clé dans la serrure.
- Coucou... ! Papa ?
- Qu'est-ce que c'est que cette tête de navet que tu me fais, Oliver ? Tu es déçu de voir ton vieux père ?
- Euh... Non, non... Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu as raté l'avion ?
- Quel fils impoli j'ai mis au monde ! Tu ne comptes vraiment pas me laisser entrer ? Il fait plutôt froid dehors !
L'air frais s'engouffrait dans la maison.
- Oliver ! Ferme la porte tu crées des courants d'air ! ...chéri ?
Mme Jones était tout aussi surprise que son fils de voir son mari dans l'entrée.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu as eu un problème avec ton vol ?
- Laisse-moi d'abord enlever mon manteau et mes chaussures, femme, dit l'homme en balayant les paroles de son épouse d'un revers de la main.
Mme Jones soupira mais prit la veste de son mari pour la mettre sur le porte manteau. Monsieur Jones bouscula un peu Oliver qui ne se poussait décidément pas du palier.
- Vous attendiez quelqu'un ?
- Oui, une camarade de classe d'Oliver, répondit la mère.
Le paternel se stoppa dans le délaçage de ses souliers en cuir.
- "Une"... camarade ?
Oliver regarda sa mère avec désespoir, fit une grimace et ferma les yeux, dépassé. Sa mère haussa les épaules, désolée pour lui.
- Oh, papa, tu es rentré, intervint Liam en sortant de la salle à manger.
Mais il se fit aussi ignorer par son paternel.
- Oliver. Qui est cette jeune fille ?
- De quoi vous parlez ?
- Tais-toi, fils. Je parle à mon fils.
Monsieur Jones fixait Oliver avec insistance, remontant les manches de sa chemise.
- Alors ? J'attends. Quel est le nom de cette fille qui veut m'arracher mon précieux fiston ?
Liam pouffa.
- Oliver fréquente une fille ?
- Non ! Je...
- C'est ce qu'il semblerait, puisque, tiens-toi bien, il a attendu que je sois parti en déplacement pour l'inviter à dîner à la maison.
Liam se tourna vers son jeune frère.
- Quoi ? Alors toi aussi tu savais qui est l'invité ? Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
Oliver et sa mère se regardèrent, coincés. L'atmosphère s'était faite pesante, presque étouffante.
- C'est... commença le lycéen.
Quelqu'un sonna à la porte.
- Nous allons le découvrir dans quelques secondes, dit le père en abaissant la poignée.
La porte s'ouvrit, monsieur Jones balança son regard vers l'extérieur comme il aurait lancé un pot de yaourt vide dans la poubelle.
- Ali... sha ?
Son visage n'exprimait que choc en cet instant. Tout le monde était sous tension.
- Bonjour Monsieur Jones. Vous allez bien ?
Petit à petit, les traits du visage de l'homme se firent plus doux. Il retrouva son air joyeux et son enthousiasme.
- Oh ma petite Alisha ! C'était donc de toi qu'il s'agissait ! Tu ne peux pas savoir à quel point cette nouvelle m'enchante, je suis pure joie en ce moment !
- Contente de vous voir aussi, monsieur, rit la jeune fille.
- Entre vite, il fait un froid de dindon dehors !
Alisha pénétra dans le vestibule. Là elle découvrit trois expressions faciales différentes. La surprise mélangée à de la bienveillance, c'était madame Jones. Le désespoir mêlé à une touche d'appréhension, c'était Oliver. Et le choc mixé avec l'ahurissement, c'était Liam bien sûr.
- QU'EST-CE QU'ELLE FICHE ICI ?
On voyait clairement qu'il était au bord du trépas.
- Voilà pourquoi je voulais le faire en douceur... chuchota Oliver.
Monsieur Jones se plaça aux côtés de la jeune fille comme s'il était son garde du corps.
- Alors déjà tu te calmes, Liam. La question ne se pose pas. Est-ce que MOI je demande ce que TOI, tu fiches dans cette maison ? C'est absurde !
Puis il prit Alisha par les épaules pour la guider vers le salon.
- Viens petite, on va te mettre bien. Fais comme chez toi, demande-nous tout ce que tu veux. Tu peux même prendre mes deux fils si tu veux, je te les offre.
- Non merci, monsieur.
- Oh, tu as raison, ils ne sont pas assez bien pour servir de cadeaux.
Tout le reste de la famille suivit l'ancien professeur de violon et son ancien élève jusque dans la pièce à vivre.
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ᶠfͦuͦˡll of emptiness ⇝
Teen Fiction- Je t'aime, Alisha. Tu veux sortir avec moi ? - Ferme ta gueule. Quand on peut se comprendre sans dire un son, quand on peut écouter le vide ensemble pendant des heures sans se lasser, quand la violence des mots aide à se rapprocher. Alors on l'a t...